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Une communauté politique n'est-elle qu'une communauté d'intérêts ?

Publié le 17/01/2022

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Un point de départ à expliquer : l'idée que la société se fonderait exclusivement sur les égoïsmes individuels, coalisés de façon à garantir leurs intérêts propres est à préciser; il faudra se demander ce qui rend possible la simple existence d'une société, d'une vie en commun.

Au premier abord, si l'on s'interroge sur le fait que les hommes vivent ensemble au sein de communautés, on se dit que c'est parce qu'ils en retirent un avantage; plus précisément, les formes de communautés les plus élémentaires, telles que la famille ou le village, ont une fonction évidente: assurer la survie des individus, rendre plus efficace la gestion des besoins, se défendre contre une nature hostile et d'autres groupes humains ... C'est donc bien l'intérêt qui semble être à la base de toutes les communautés.  Pourtant, lorsqu'on parle de communauté politique, n'y a-t-il pas une nouvelle dimension qui entre en jeu?  Dans une cité ou dans un Etat, lorsque les relations entre les individus sont médiatisées par des institutions et par des lois, la forme d'existence qui en ressort ne va-t-elle pas au-delà de la simple poursuite d'un intérêt personnel égoïste? Dans ces conditions, il est légitime de se demander si une communauté politique n'est qu'une communauté d'intérêts.  Quels sont les intérêts qui peuvent être au fondement d'une communauté?  N'y a-t-il pas une tension entre l'unité indispensable au bon fonctionnement, de toute communauté, et les intérêts multiples et potentiellement contradictoires des individus qui en sont membres? Dans ces conditions, n'est-il pas indispensable que se dégage une forme de transcendance par rapport à la somme des intérêts particuliers, capable notamment de donner une orientation morale à la communauté, et d'offrir aux individus les moyens de s'accomplir dans leur identité?

« II) Pourquoi le simple agrégat d'intérêts personnels et égoïstes n'est-il à nos yeux pas suffisant pourfonder la communauté politique ? A) Pour la solidité du corps social : une communauté politique peut-elle être assez solide si elle n'est fondéeque sur l'égoïsme de chacun ? Ne peut-on pas penser que son équilibre risque de s'effondrer lors de n'importequel conflit d'intérêt ? Besoin d'un accord sur certains points pour pouvoir maintenir la société.

Rawls :principes de justice issus d'un consensus.

[Rawls, La justice comme équité ] Situé à gauche de l'échiquier politique américain, après la publication de son ouvrage Théorie de la justice Rawls devient néanmoins très rapidement une lecture incontournable dans l'enseignement de la philosophie moraleet sociale. Sa théorie de la justice énonce que dans un État parfaitement juste, il doit être indifférent de naître avectelles caractéristiques plutôt que telles autres.

Elle repose sur deux principes : * le principe de liberté, c'est-à-dire un droit égal pour tous tant que celui-ci n'empêche pas la liberté d'autruide se réaliser « Chaque personne a droit à un système pleinement adéquat de libertés de base égales pour tous,compatible avec un même système de liberté pour tous; et dans ce système, la juste valeur des libertés, etde celles-là seulement doit être garantie.

» * le principe de différence, qui admet des inégalités justes « Les inégalités sociales et économiques doivent satisfaire à deux conditions : - elles doivent être liées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous, dans des conditions d'égalitééquitable des chances;- elles doivent procurer le plus grand bénéfice aux membres les plus désavantagés de la société.

» Le deuxième principe est lié à l'égalité des chances : celle-ci doit permettre à tout le monde, à capacitéségales, un même accès aux diverses fonctions de la société.

Rawls ne se limite pas à la vision libérale del'égalité : s'il n'est pas juste de naître dans telle ou telle catégorie sociale, il n'est pas juste non plus d'êtrené avec un faible quotient intellectuel.

Il ne faut donc pas seulement prendre en compte les facteurssociaux, mais aussi les facteurs naturels. Les inégalités ne pourraient être justifiées que si la société en tire elle-même un plus grand avantage.

Unepersonne talentueuse aura donc droit légitimement aux revenus plus élevés que lui vaut son talent si lacollectivité en profite aussi (ce qu'elle fera par exemple par l'impôt). Ce principe de différence indique qu'il faut assurer cette égalité de chances en supprimant non pas toutes lesinégalités, mais juste celles défavorisant certaines personnes.

Rawls reprend le principe de la Déclaration desDroits de l'Homme et du Citoyen de 1789 estimant que des distinctions sont acceptables là où elles sontjustifiées par l'utilité commune (ainsi des véhicules prioritaires aux feux de croisement). B) De plus il semble contraire à la morale de voir toujours en l'autre un moyen de subvenir à mes besoins ou derépondre à les désirs.

[Voir 3 e formulation de l'impératif catégorique Kantien in Fondation à la Métaphysique des moeurs. ]. »

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