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Une culture peut elle être porteuse de valeurs universelles ?

Publié le 22/02/2012

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Dans Lettres Persanes, Montesquieu dresse avec ironie la satire de la vie Parisienne et de ses choses vaines et inutiles, sous le regard de deux persans du nom d'Usbek et Rica. Leur naïveté vis-à-vis d'un monde inconnu nous montre le regard que peuvent avoir des étrangers sur des coutumes ou des modes de vie différents des leurs, du fait d'une culture antagoniste. Cela soulève la question du relativisme culturel, une question qui bien que soulevée au 1721 reste toujours d'actualité. La culture, qui regroupes les habitudes de l'Homme tels que ses propres croyances, connaissances, arts, moeurs, religions, fait partie intégrante de son individualité, c'est elle qui régie sa façon de se comporter, sa manière de vivre. Ces valeurs et ces codes culturels propres à celle-ci ne sont pas que des assentiments passagers, c'est en suivant une culture qu'un individu donne un sens à son existence, et qu'il choisit la culture qu'il estime la mieux, sans pour autant dénigrer celle des autres. En choisissant sa propre culture, cet individu y accorde une certaine universalité, pensant que les raisons qui l'ont poussé à choisir cette culture sont évidentes aux yeux de tous et que les valeurs auxquelles il accorde de l'importance sont naturelles. Pourtant, si cette culture détient des valeurs universelle, comment cela se fasse t-il que d'autres cultures existent ? Une culture est-elle alors réellement porteuse de valeurs universelles ? Car cela n'impliquerai t-il pas que toutes les cultures soient porteuses des mêmes valeurs ? Ou alors que certaines cultures ne sont pas de vraies cultures ? Cependant, si une culture n'était pas réelle, elle n'impliquerait pas un fort processus d'identification personnelle chez l'individu. Nous commencerons alors par nous demander d'où vient la culture d'un individu.
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« sceptique, ni relativiste, mais critique: il montre ainsi l\'absurdité d\'un relativisme généralisé.

Il y a toujours unevaleur que nous ne tolérerons pas dans une autre culture, le relativisme est alors absurdité.

Et inversement, si nouspoussons le relativisme à l'extrême, nous devons être tolérants, et cela est donc une valeur universelle ! Ainsi, celasignifie qu'il y a une certaine part d'universalité dans les différentes cultures et donc qu'une culture peut êtreporteuse de valeurs universelles.*Bien que les valeurs inculquées à l'individu soient intégrées en lui de façon forte puisque ce processus commencedès son enfance, elles font tout de même l'objet d'une analyse critique qui progresse au fur et à mesure quel'individu devient responsable et maître de ses choix.

Ainsi, au fil de sa vie, l'individu aura déterminé et suivi laculture qui lui semble la mieux, suivra les pratiques culturelles qui lui semble les plus naturelles et considérera doncque ces pratiques sont évidentes, qu'elles n'impliquent pas que lui-même mais également d'autres Hommes.

Dès lors,l'individu considérera sa culture comme universelle, par un processus d'universalisation, où sa culture ne sera plus unchoix personnel, initial, mais qui deviendra un système identitaire à la portée universelle, et qui peut donc s'appliquerà tout Homme.

L'individu tient alors un discours de dimension normative, où il estime savoir ce qui est bien, juste,vrai, légitime...

Ainsi, l'universalité de la culture n'est pas seulement une possibilité mais la destinée de tout édificeculturel qui s'affirme en excluant les autres choix possibles, jugés non adaptés car moins bons ou moins conformes àl'idéal de vie de tout Homme.

C'est ainsi que les religions se sont propagées.

Les religions dites «universelles»: lechristiannisme et l\'Islam, deux monothéismes qui prétendent que la parole divine ne s\'adresse pas seulement aupeuple qui a su l\'entendre mais à l\'Humanité entière.

Saint Paul, dans l\'Epître aux Romains, prétend que lemessage du Christ s\'adresse à tous! Saint Paul peut alors être pris comme l\'inventeur de l\'universalisme enreligion.

Celui qui a entendu la parole divine a mission de la répandre sur la terre entière.

Cette mission suppose unl'égalité; en effet, dire que la parole du Christ s\'adresse à tous, c\'est supposer que tout homme est capable del\'entendre, et donc que tous les hommes sont égaux entre eux.

Enfin, toutes les cultures parlent de tolérance,d\'amitié, d\'amour, de respect, de justice, d\'honnêteté et de leurs contraires.

Certes, les définitions diffèrentd\'une culture à l\'autre voire même d\'une personne à l\'autre.

Mais les mots ou les concepts sont imprégnés dansla conscience de tous.

Dire qu\'une culture donnée est plus ouverte qu\'une autre, n\'est pas, en soi,ethnocentrique.

Il ne s\'agit pas de dire que telle chose est meilleure parce qu\'elle vient de sa culture mais qu\'elleest meilleure parce que si d\'autres pouvaient la choisir, ils la choisiraient.

Cependant, cela ne signifie pas que cesautres peuples à la culture différente, choisiront d'adopter les mêmes valeurs.*En effet si on parle de transmission, il faut deux pôles: l\'émetteur et le récepteur.

Il faut savoir que dans ledomaine culturel il n\'est pas question de vrai ou de faux, de vérité ou d\'erreur.

En effet, il est peut être questionde jugement de goût, de quelque chose comme du beau et du bien, qui ne se démontre pas.

C\'est pourquoi latransmission est si délicate.

Le domaine de la culture est mélange d\'unité et de diversité, de rationnel et desensible, d\'intelligence et de corporel.

Il y est en effet question des manières d\'être des corps en fonction del\'idée qu\'on a.

Le domaine de la culture est celui de l\'incarnation, de la sensibilité, domaine où s\'unifie l\'intelligibleet le sensible; comme le montre Schiller.

Dans le domaine de l\'art l\'idée de réception d\'un message qui prétendêtre universel n\'est possible que si elle est compatible avec l\'idée du récepteur.

La difficulté de la transmission estdonc la même que celle qu\'il y a à articuler l\'idée à laquelle on tient et le caractère étranger qui apparaît dans lemessage qu\'on reçoit.

A quelle condition la réception d\'un message qui vient de l\'étranger est-elle possible? À unedouble condition: l\'émetteur ne doit pas se sentir investit d\'une mission; le recepteur doit se montrer critique: ilfaut apprendre à reconnaître de l'universel chez les autres.

C\'est cette condition que Cicéron élabore avec l\'idéed\'Humanitas, soutenant qu\'elle se rencontre, s\'éprouve dans un échange, qu\'elle se fait en la compagnie deshommes les plus cultivés.

On peut aussi lire Machiavel, qui soutient que pour comprendre le monde d\'aujourd\'hui, ilfaut lire les anciens, en particulier Tite Live; pour surmonter la faiblesse de notre siècle, due à la religion chrétienne.Le recepteur doit donc admettre la possibilité d\'un dialogue eux-nous, eux étant reconnus comme supérieur à nous.La culture n\'est alors pas ce qui nous conforte dans notre identité mais ce qui nous fait sortir de nous même, nousrend étranger à moi-même et qui nous permet alors de comprendre qu'il y a entre les différents individus quelquechose de commun.Cependant, on ne peut pas affirmer qu'une culture est meilleure qu'une autre, par exemple on ne peux pasdémontrer que la démocratie est le meilleur régime.

Une culture, par laquelle un groupe d\'hommes donne sonidentité, n\'est jamais complète, elle est de gré ou de force, par les migrations ou les guerres, ouverte plus ou moinsaux autres, de façon plus ou moins volontaire.

Une culture est articulée, souvent conflictuellement, à d\'autresculture, ce qui forme la civilisation.

Par ailleurs la culture représente le mode de vie d'une société, donc il n'y a pasde société inculte : les cultures qui nous semblent les plus proches de la nature ont une culture, c'est à dire descoutumes, règles, elles se transmettent des connaissances, ont une langue… La culture signifie l'acquis socialquel qu'il soit : l'Homme ajouté à la nature.

Cependant la particularité des humains c'est qu'ils peuvent former desgroupes qui peuvent fonctionner très différemment.

Cela est dû au fait que les hommes ont une très grande facultéd'adaptation.

Mais ces différences peuvent amener certaines cultures à penser qu'elles sont supérieures aux autrescultures : c'est l'illusion ethnocentriste.

Or aucune culture n'est supérieure à une autre car il n'existe pas de pointde vue absolu qui permettrait d'en décider.

Le problème est que la société occidentale est plus avancéetechnologiquement, mais pas supérieure aux autres sociétés pour autant.

Cependant, les vraies valeurs ne peuventêtre qu\'universelles.

Ce qui est culturel n\'a qu\'une valeur relative.

L\'universel dépasse toutes les cultures mêmes\'il s\'en nourrit.

Avant d\'être Français, Chinois ou Indien, nous sommes tous Hommes et en tant qu\'Hommes nousavons certains droits qui doivent être inaliénables, quelle que soit la culture dans laquelle le hasard nous a faitsnaître.

Il est absolument injuste d\'imposer à un être une culture qu\'il n\'a pas choisie.

En tant que personnechacun a droit à mener sa vie en liberté et pour le meilleur.

Les cultures qui empêchent le développement spirituel,physique et intellectuel des Hommes sont des cultures qui vont à l\'encontre des intérêts fondamentaux del\'humanité, ce sont des cultures qui interprètent l\'universel d\'une manière intéressée et qui s\'opposent à. »

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