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La prise en compte des différences culturelles remet-elle en question l'existence de valeurs universelles ?

Publié le 17/10/2009

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question

Dans son ouvrage l'Education, entrée dans la culture, Jérôme Bruner pose radicalement l'absence de véritables différences culturelles qui scinderaient l'humanité en des pôles violemment antagonistes, capables d'entraver la mise en place de valeurs universelles. En effet, il met en avant les origines de ces divergences culturelles qui prendraient racine dans les institutions qui encadrent la vie de l'homme. Il s'agit plus précisément d'exhiber le rôle de ces institutions qui engendrent ces différences d'une culture à l'autre : ainsi, précise-t-il qu'elles sont le moteur du fonctionnement de l'Etat qui est le nôtre, imposant dès lors la tache dévolue à chacun de nous. Bruner leur assigne pour mission d'éduquer les hommes à « coups de marteaux « comme aurait dit Nietzsche. C'est donc dans cette éducation que réside la source de ce multiculturalisme qui prend corps dès lors qu'elle se veut toujours plus différente d'un pays à l'autre. Néanmoins, elles n'entravent pas la possibilité d'accession à des valeurs valables pour tous. Les institutions s'enracinent au sein de chaque culture, en ce sens qu'elles sont la force dirigeante d'un Etat donné : du gouvernement de la République au chef de clan dans certaines communautés, elles incarnent le guide du peuple. Ainsi ce ne sont pas tant des valeurs universelles qui sont mises en danger que des dévoiements volontaires de ces principes moraux. Les valeurs universelles sont en effet bien présentes, mais elles sont parfois détournées de plein gré par des institutions désireuses de renvoyer une image plus glorieuse de son peuple ou bien pour que ce même peuple corresponde à un critère donné. En bref, on constate que les différences culturelles ne s'imposent pas en obstacle insurmontable dans l'application universelle de valeurs qui se veulent communes et partagées par une humanité totale. Ces valeurs se réfugient simplement derrière le paravent des coutumes et des traditions.

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« fonctionnement de l'Etat qui est le nôtre, imposant dès lors la tache dévolue à chacun de nous.

Bruner leur assignepour mission d'éduquer les hommes à « coups de marteaux » comme aurait dit Nietzsche.

C'est donc dans cetteéducation que réside la source de ce multiculturalisme qui prend corps dès lors qu'elle se veut toujours plusdifférente d'un pays à l'autre.

Néanmoins, elles n'entravent pas la possibilité d'accession à des valeurs valables pourtous.

Les institutions s'enracinent au sein de chaque culture, en ce sens qu'elles sont la force dirigeante d'un Etatdonné : du gouvernement de la République au chef de clan dans certaines communautés, elles incarnent le guide dupeuple.

Ainsi ce ne sont pas tant des valeurs universelles qui sont mises en danger que des dévoiements volontairesde ces principes moraux.

Les valeurs universelles sont en effet bien présentes, mais elles sont parfois détournées deplein gré par des institutions désireuses de renvoyer une image plus glorieuse de son peuple ou bien pour que cemême peuple corresponde à un critère donné.

En bref, on constate que les différences culturelles ne s'imposent pasen obstacle insurmontable dans l'application universelle de valeurs qui se veulent communes et partagées par unehumanité totale.

Ces valeurs se réfugient simplement derrière le paravent des coutumes et des traditions.

Ilsemblerait que la tolérance soit ce par quoi le respect, valeur universelle par excellence, de la culture de l'autre soitgaranti.

En effet, une fois confronté à autrui dans ce qu'il a de plus singulier, c'est dans la tolérance que se formel'harmonie nécessaire à la compréhension de l'héritage culturel de l'autre.

L'absence radicale de tolérance reviendraità entretenir une lutte permanente avec l'autre à cause d'une différence de culture qui le constitue dans son être.Or, imposer par la force sa culture constituerait un déni incontestable de l'autre, ce qui dès lors reviendrait à lerejeter et s'enfermer dans ses propres croyances austères et caduques.

Il s'agit dès lors, par un décentrement del'homme par rapport à son propre système de valeurs, d'accepter de ne pas s'imposer comme perpétuel pôle deréférence de tous les jugements culturels possibles.

Dans le cas contraire, dans la mesure où la culture fournit àl'homme la majorité des caractères qui le constituent dans son être fondamental, il ne parvient plus à discerner saculture en tant que telle, plus précisément, il ne la conçoit plus sous son angle négatif relativement au donnénaturel.

Dès lors, il admet avec complaisance qu'elle est dotée de la même nécessité que constituent les lois de lanature elles-mêmes.

Par conséquent, il arrive que cette imprégnation indéniable de la culture induise uncomportement ethnocentriste qui tend à évaluer une culture par rapport à la sienne, en la survalorisant et en lareconnaissant comme la seule admissible et légitime.

Tout ce qui est étranger à notre culture d'appartenancedevient objet de méfiance et de refus, tant dans les moeurs que dans la langue notamment car il devient synonymede « barbarie », entendu sous le vocable grec.

Ainsi, élever sa culture d'appartenance au rang de seule véritable etlégitime n'aboutit qu'à la déliquescence de la tolérance interculturelle, tolérance fondamentale en tant que valeuruniverselle pour éviter la dégénérescence vers un impérialisme politique ethnocentrique qui renie la richesse del'autre dans la culture qui est la sienne.

C'est bien parce qu'une culture impose parfois ses valeurs, ses codes ou sesnormes comme légitimes et seules acceptables qu'elle finit par devenir, pour les membres qui sont les siens, l'imaged'une réelle nature, s'accompagnant dès lors d'une nécessité qui peut sembler impérieuse : ce qui initialementcaractérisait une version de l'humanité parmi tant d'autres se mue en version seule et unique, entraînant alors descomportements exclusifs et peu enclins à reconnaître des versions différentes des siennes.

Si l'on travaille leconcept de religion avec Auguste Comte, on constate que l'état théologique n'est que le premier mouvement de la «loi des trois états », puisqu'il est suivi d'un état « métaphysique » et d'un état « positif ».

Ce schéma proposé parComte suggère que la religion ne se réalise pas de la même manière partout dans le monde, notamment parce queles hommes n'éprouvent pas les mêmes besoins religieux quant à des explications générales.

Ainsi ne ressentent-ilspas les mêmes attentes face à leurs dieux.

Dans certaines sociétés dites « primitives », les esprits de la nature,dont il demeure fortement conseillé de se concilier les pouvoirs avant d'entreprendre la moindre action, sont avanttout des énergies ou des forces supérieures, mais en aucun cas des sources de protection ou de savoir.

A l'inverse,pour un croyant de confession chrétienne, Dieu incarne la toute puissance, en tant que démiurge et créateur del'univers, la référence morale suprême en qualité d'instigateur des valeurs à respecter, et la promesse d'une justiceultime dans l'au-delà en tant que souverain juge des hommes.

Mais en aucun cas cela ne revient à dire que le Dieudes chrétiens, comme des musulmans ou des juifs, incarnerait un « progrès », une évolution par rapport aux dieuxantiques : on pourrait dire qu'il représente ce par quoi peuvent se trouver comblées des attentes et des espoirs pluscomplexes que ceux des croyances animistes.

Pour autant, cela ne veut pas dire que ces différences culturellesremettent en cause les valeurs de paix et de prospérité.

Si l'on croit en effet admettre que la religion est essentielleà l'homme, parce qu'elle est répandue à travers le monde, on soulève une première difficulté : le genre humain qui sevoulait unique ne devrait-il pas dès lors se fragmenter en de multiples versions dès lors qu'on note que sescomportements religieux renvoient à des besoins différents ? Ce qui amène alors à concevoir toutes sortes dehiérarchies, de l'homme le plus « primitif » à l'homme le plus « évolué », en se fondant sur la complexité touterelative des croyances, ce qui poserait dès lors un sérieux problème, qui serait de classer les hommes, selon unesupériorité qui n'a pas lieu d'être quant à leur religion.

C'est donc dans le respect de la croyance de l'autre que sedessine le sol d'une compréhension meilleure, nécessaire à la survie de valeurs communes à tous : respect ettolérance.

Penser ainsi la tolérance vis-à-vis des cultures différentes de la mienne la pose dès lors comme la seuleattitude digne d'une humanité - valeur essentielle au genre humain - qui vaut la peine d'être vécue.

Néanmoins,n'y aurait-il pas des différences essentielles qui scinderaient les cultures en des pôles opposés ? N'y aurait-il pas desdérives à la tolérance de cette pluralité culturelle ? En bref, cette valeur universelle qu'est la tolérance n'est-ellepas annihilée dès lors qu'elle se mue en rejet de la culture de l'autre ?Pour l'anthropologue Jack Goody, c'est l'entréeet le développement du langage qui ont suscité une modification de l'humanité.

C'est bien parce que l'homme estapte à penser le monde dans lequel il se meut qu'il quitte la sphère de la pure animalité et s'élève à son humanité.La marque même de celle-ci réside notamment dans le fait que l'homme est avant tout un être de langage : iltranscrit en effet par le mot cette mise à distance du monde que lui confère sa conscience.

C'est la raison pourlaquelle le langage est au fondement du système symbolique qu'incarne toute culture : je reconnais donc que j'ai enface de moi un homme à son aptitude à parler et à manifester qu'il pense véritablement le sens de ce qu'il dit et dece qu'il fait.

Or, Goody nous rappelle que toutes les cultures n'ont pas développé les potentialités langagières quisont les siennes, plus précisément, il nous montre combien les différentes civilisations n'ont pas développé le. »

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