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Une histoire ou des histoires ?

Publié le 10/02/2004

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histoire
Pour être objectif, l'historien ne doit donc pas être naïf face à ses sources. Il ne doit pas non plus être de mauvaise foi et omettre sciemment les sciences à part, qui a des exigences et une méthode tout à fait particulières. ·         On comprend alors en ce sens que l'histoire ne raconte pas « des histoires », elle est enquête (selon l'étymologie d'ailleurs) rigoureuse et la plus objective possible sur un passé qui a laissé quelques traces et témoignages (dont l'ambiguïté marque parfois les différentes manières de vivre certains faits, selon les classes sociales par exemple). ·         Si l'historien décrit une époque particulière, est-il pour autant impossible d'expliquer la marche globale de l'histoire ? C'est ici l'idée d'histoire, et donc son unicité, qui est à présent mise à la question (plus que l'histoire comme discipline).   III-                                                                  Penser l'histoire   ·         Besoin de sens et idée de progrès : lorsque le philosophe s'indigne devant le cours de l'histoire, son attitude implique souvent l'espoir d'y déceler un ordre secret. Ainsi, Kant, dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, établit le constat suivant : l'histoire humaine est apparemment dénué de sens. Mais il exprime pourtant un espoir que son opuscule tâchera de conforter et de justifier. L'histoire a un sens, selon lui, elle est en progrès ; mais ce fil conducteur du passé n'est pas évident et c'est à l'historien philosophe de l'exhiber. Malgré son aspect sanglant, l'histoire serait en fait globalement orientée vers une amélioration continuelle de l'humanité.

 

  • 1. Ce sujet est tout à fait classique et clair, il représente un thème de dissertation « sans histoire « pour candidat consciencieux. Il exige seulement la connaissance de votre cours, en particulier de l'évolution des idées sur la notion d'histoire.
  •  2. L'analyse du sens des termes « une histoire « et « des histoires « conduit immédiatement à constater l'opposition entre une histoire globale et une histoire plurielle et multiple sans unité.

 Le problème posé est ainsi de savoir s'il est possible d'échapper à l'éclatement de l'histoire et s'il existe une histoire unitaire.

histoire

« traces ou vestiges du passé qu'il s'agit pour l'historien d'interpréter, est alors soumise àl'appréciation de l'historien.

Or, rien n'est moins assuré absolument que l'interprétation. Il s'agit donc de mettre à l'épreuve l'efficience cognitive de l'histoire, en tant qu'elle porte surle passé, comme discipline qui se prétend science. Problématique L'histoire, entendue comme l'ensemble des faits du passé, se distingue de l'activité de l'historien qui rapporte ces faits.

Pour ne pas les confondre, il faut appeler historiographie la discipline de l'historien et réserver le nomd'histoire aux événements relatés par l'historiographie.

Mais apparaît alors un problème : peut-on véritablementfaire confiance à l'historiographie pour rapporter fidèlement l'histoire ? L'historien n'est-il pas comme un romancier ?Le livre d'histoire est-il véridique ou bien nous raconte-t-il seulement de « belles histoires » ? I- Ecrire l'histoire : la nécessité du pluriel · Une science de l'histoire ? On affirme souvent que l'historiographie n'est pas une science : elle manquerait d'objectivité.

On suppose ainsi tacitement qu'elle devrait suivre laméthode des sciences de la nature mais qu'elle ne le peut pas.

Cette méthode est en effetordonnée en trois étapes, absente du travail historiographique : observation, hypothèse etvérification expérimentale. · Alors que les sciences de la nature ont pour objet des phénomènes que l'expérience reproduit en laboratoire, l'historiographie est bien incapable d'observer directement sonobjet, car elle étudie des événements passés, par définition à jamais révolus. · De plus, la physique ou la biologie formulent des hypothèses à partir de faits.

A l'inverse, pour produire des hypothèses, l'historiographie sa base sur des témoignages, etnon sur des faits.

Enfin, le physicien peut vérifier ses hypothèses grâce à des expériencesindéfiniment répétées.

L'historien, lui, ne peut recourir à l'expérimentation car l'événementqui aurait vérifié ou infirmé ses hypothèses est unique et a disparu.

Une interprétationhistorique ne peut donc être objective, si l'on entend qu'elle pourrait être vérifiéeexpérimentalement, selon les méthodes des sciences de la nature.

On comprend alors en cesens que, puisque les différentes hypothèses d'interprétations que fournissent les historiensne sont pas vérifiables, il n'y a pas une histoire, mais bien plusieurs. · En effet, c'est ici que se pose le problème de l'impossible partialité de l'histoire (d'où le pluriel) : des préjugés idéologiques ou politiques peuvent aussi faire obstacle à l'objectivitéde l'historien.

Certes il doit toujours vouloir être impartial, comme Thucydide l'annonce au début de son Histoire de la guerre du Péloponnèse (que l'on peut considérer comme le pèrefondateur de l'historiographie) : il affirme clairement que l'impartialité est indispensable pourrapporter des faits du passé.

Mais comment l'historien pourrait-il ne pas appartenir à unesociété ? Comment pourrait-il échapper aux valeurs de son siècle ? N'est-il pas toujoursinfluencé par l'idéologie qui domine son époque et sa culture ? · Pour lever cette difficulté on répond souvent ainsi : pour être objectif, l'historien devrait seulement énumérer des faits.

Mais cette confiance dans le fait brut, propre àl'école positiviste, peut aussi être trompeuse : lorsqu'on choisit de rapporter un fait, on luiattribue un certain rôle historique.

Choisir c'est privilégier les dates de l'histoire politique,c'est, par exemple, présupposer que les événements sociaux ou culturels sont moinsimportants pour la formation des sociétés passées.

En se limitant aux « faits bruts » del'histoire politique, on porte encore un jugement, on instaure une hiérarchie.

On comprendalors à quel point il semble difficile, dans cette perspective, de pouvoir échapper en touterigueur du pluriel « des histoires." II- Le métier d'historien : une science spécifique qui n'exclut pas l'unité · La vérité en historiographie semble par conséquent se heurter à de sérieux obstacles : l'historien risque toujours de prendre son point de vue pour la réalité ; et une histoire totaleparaît bien au-dessus des forces de l'individu.

L'histoire est-elle donc nécessairement trahiepar l'historiographie ? · En considérant l'histoire comme non scientifique, on prend implicitement les sciences expérimentales pour modèle de toute connaissance.

Or, l'histoire est un type deconnaissance tout à fait particulier qui ne doit pas être pensée pour elle-même.

Certes,. »

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