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Une interprétation peut elle être fausse ?

Publié le 27/02/2008

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Comme le dit Aristote,  "dire quelque chose de quelque chose, c'est déjà dire autre chose, interpréter." De plus, Gadamer et Heidegger ont montré que l'interprétation était un moment fondamental dans l'acte de comprendre et que l'être humain était un être herméneutique. L'interprétation est donc proprement humaine et il faudrait se demander si elle n'est pas abusive. Nous interprétons pleins de phénomènes, alors que la nature, l'environnement n'ont pas de sens caché à découvrir. Lacan s'était en effet élevé contre la prétention de l'homme à tout comprendre, à tout interpréter. Il affirme dans le livre II du séminaire, que vouloir comprendre et interpréter à tout prix, c'est souvent passer à côté de l'essentiel. "C'est-à-dire qu'au nom de l'intelligence, il y a simplement élision de ce qui doit nous arrêter, et qui n'est pas compréhensible." L'homme doit donc cesser de vouloir interpréter et donner du sens à tout et prêter attention à ce qui est incompréhensible.  Il s'agit en effet de regarder ce que nous ne regardons jamais parce que nous interprétons trop vite, que nous classons comme du déjà-connu...                   Ainsi, chacun a son interprétation concernant le monde et il n'existe aucun critère pour juger de la véracité de celle-ci.

Le terme de "représentation" vient du latin interpretari qui signifie "expliquer", "traduire".  L'interprétation doit donc rendre clair un énonce ou un phénomène, trouver un sens qui est caché. Le champ de l'interprétation était d'abord circonscrit à l'art d'interpréter les textes sacrés et prend le nom d'herméneutique. L'ambiguïté de la parole religieuse, l'obscurité des mythes appellent en effet la tâche herméneutique. L'interprétation consiste donc à transmette, par la médiation d'un travail d'élucidation et de compréhension, la vérité dont les textes sont porteurs. Pourtant Pariente admet que l'homme est perpétuellement en train d'interpréter les faits, le langage,... Chacun a donc une interprétation du monde qui l'entoure et c'est par celle qu'il évolue dans le monde. Dans ce sens, une interprétation ne peut être fausse puisqu'elle est personnelle. Mais dans le sens courant, interpréter, c'est aussi déformer ou travestir un fait, c'est donner un sens à un évènement ou à un texte, qu'ils n'ont pas.  Dire qu'une interprétation ne peut être fausse, n'est ce pas laisser dire n'importe quoi? N'y-a-t-il pas des critères pour juger de la fiabilité d'une interprétation?

« d'interprétation qui peut donc être faux.

Il ne faut pas vouloir trouver du sens là où il n'y en a pas.

Discussion :L'interprétation a pour fonction d'élucider le sens d'un texte ou d'un acte.

Il y a interprétation à chaque fois que lesens n'est pas clair.

La nécessité de l'interprétation tient en effet à ce qu'il n'y a pas de réception immédiate dusens : le sens des choses ne va pas de soi.

Il est rare que la signification d'un propos ou d'une conduite soitimmédiatement perceptible.

De là le risque permanent de l'erreur d'interprétation, de la mauvaise interprétation oude l'interprétation abusive.

Qu'est-ce qui justifie telle interprétation plutôt que telle autre ? Qu'est-ce qu'uncontresens ? Quels sont les critères de la bonne interprétation ? Et le but de toute interprétation est-ilvéritablement d'accéder à l'évidence, de passer de l'implicite à l'explicite ?Suggestion de plan :Première partie : Qu'est-ce qu'interpréter ?En un premier sens donc, l'interprétation vise à combler un déficit de sens et à donner ainsi de la rationalité à cequi n'en aurait pas suffisamment en soi.

Interpréter n'est toutefois pas simplement expliquer.

On explique unphénomène physique, on interprète un texte, c'est-à-dire une manifestation de l'homme.

Gadamer rappelle que : « Le travail de l'herméneute est justement de traduire ce qui a été proféré d'une façon étrangère ouincompréhensible dans une langue qui peut être comprise par tous », H.G.

Gadamer, Herméneutique classique et philosophique .

Interpréter, c'est élucider, mettre en évidence l'implicite, mais c'est aussi donner vie : exécuter, transmettre, jouerun morceau de musique par exemple.

L'interprétation a-t-elle pour fin de fixer le sens c'est-à-dire de l'arrêter, ou aucontraire de donner accès à un foisonnement de sens caractéristique de la réalité humaine ? Deuxième partie : L'interprétation et la vérité Il s'agit pour Platon de se référer à l'essence immuable des choses.

Au livre VII de la République , dans l'allégorie de la caverne , il oppose l'interprétation éclairée du philosophe qui s'est élevé à la vision de l'essence des choses, à l'interprétation aléatoire de leurs apparences par les prisonniers.

Aristote est l'auteur d'un traité sur l'interprétation , il pensait pouvoir assurer la clarté des propos tenus en s'assurant leurcohérence interne, rôle imparti à la logique.

C'était, à ses yeux, le moyend'articuler correctement le langage avec la réalité pour obtenir un discours qui puisse être vrai.

Car seul le discours est susceptible d'être vrai, penseAristote qui se sépare de Platon sur ce point : une chose ne peut être par elle-même ni vraie ni fausse.

Seul ce que l'on en dit peut l'être.

Aussi faut-ils'assurer de la correction des rapports des énoncés entre eux si l'on veutgarantir leur exactitude. Troisième partie : Vérité ou unicité ?Mais, en travaillant à la suppression de ce qui est équivoque, l'interprétationn'est-elle pas marquée par un certain réductionnisme qui met fin à la diversitédes approches du monde ? Qu'interprète-t-on en effet sinon ce qui est parnature équivoque ? Le poème, par exemple, ne saurait se prêter à unelecture unique et définitive.

Son sens ne peut être clarifié et mêmeéventuellement arrêté que par une décision arbitraire.

Dans l 'Ion , Platon explique que certains herméneutes privilégiaient à dessein certainesinterprétations d'Homère pour des raisons morales et politiques.

Par où l'on voit que l'interprétation peut avoirpour fin d'exclure des interprétations concurrentes et donc de chercher à réduire à l'unité les différentes optionsde lecture.

Comment, dans ces conditions, concilier le souci de rigueur de l'interprétation avec la prise en comptede la profusion de sens possibles de son objet ? Socrate explique la relation d'empathie de Ion avec Homère parl'idée d'une « puissance divine ».

La question de l'interprétation est ainsi ramenée à celle de l' enthousiasme et de l'inspiration.

C'est par l'intermédiaire de cette force, attractive, que l'homme se trouve inspiré par la divinité etqu'il la transmet au spectateur.

Désormais expliquée par la possession divine, l'interprétation peut-elle se défendred'être une activité purement intuitive, irrationnelle?"Connaître c'est toujours entrer en relation avec quelque chose...

que les choses puissent avoir une nature ensoi, indépendamment de l'interprétation et de la subjectivité, c'est une hypothèse parfaitement oiseuse; elle. »

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