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Une oeuvre d'art est-elle un objet d'échange ?

Publié le 02/01/2006

Extrait du document

Benjamin souhaite regagner ce rapport poétique au passé et redonner à la matière son aspect magique.  Le passé ne peut se retrouver que dans l'objet vieilli, qui a subi les épreuves du temps. Ce passé à dimension existentielle doit se perpétuer d'une manière quasi-corporelle dans l'homme. C'est toute une époque que l'on peut rejoindre à travers l'objet. Par exemple, la fameuse madeleine de Proust porte en elle toute l'enfance de l'écrivain, c'est un souvenir involontaire qui vient présentifier le passé pour contrecarrer le temps du vieillissement. Il est impossible de chiffrer un tel sentiment.   d) l'art n'a pas de valeur.    On dit souvent des oeuvres d'art qu'elles sont d'une valeur inestimable. La politique de la protection des monuments historiques par le biais du ministère de la culture avec l'inventaire des monuments historiques et par la politique de l'UNESCO, on tente de soustraire l'art au circuit habituel du capitalisme. La protection assure qu'une personne privée n'ira pas revendre pour son compte personnel une oeuvre d'art ou un bâtiment.

Il s’agit de se demander non pas si l’œuvre d’art peut être un simple objet de troc, mais en somme si l’œuvre d’art est un objet comme les autres qui peut s’insérer sans problème dans le circuit d’échange capitaliste. On trouve parfois déplacé ou immoral que les œuvres d’art soient l’objet de tractations financières. Il s’agit pour nous ici, de se demander pourquoi, est-ce que cela teint au caractère sacré des œuvres d’art, à son caractère culturel, à notre volonté de conserver les œuvres d’art car elles ont une valeur sentimentale pour tout un peuple ou pour des individus, et qu’il est déplacé de vendre des choses à valeurs sentimentales.

« à faire de l'œuvre d'art quelque chose de sacré.

Heidegger pense que l'œuvre d'art est dévoilement de la vérité de la chose.

L'œuvre installe un monde, ce n'est pas elle qui est installée.

L'œuvrerayonne, elle a une aura.

Ce qui enlève le sacré de l'œuvre d'art, c'est « l'iciet le maintenant » de la véritable présence de l'œuvre d'art.

Il se fait souventun silence quasi religieux face à une œuvre d'art digne de ce nom.

A l'exempledu romantisme qui a voulu rénover le sentiment religieux, la peinture deCaspar David Friedrich, Le retable de Tetschen , peinture de paysage représentant un Christ sur une montagne éclairée par le soleil Une œuvre d'artne mérite pas un discours mais une prière car la contemplation d'une peintureélève notre âme vers Dieu.

La contemplation esthétique est une expérienceintime d'union avec l'esprit du Créateur.

Cette pensée qu'on pourrait appliquéeau Retable exprime ce désir d'union de la nature, de l'art et de la religion en vue d'une certaine totalité Tout homme devant la nature éprouve un certainsentiment du divin.

Heidegger: Le rapport de l'art et de la vérité Heidegger a posé la question de l'origine de l'oeuvre d'art : celle-ci est avanttout une chose.

Une peinture est avant tout un tableau, présentéd'exposition en exposition, ou siégeant dans un musée.

Mais Heideggerdistingue trois types de choses : la chose naturelle, l'outil (défini par sonutilité) et l'oeuvre.

Aristote a montré qu'une chose se compose d'une matière(hylè) qui reçoit une forme (morphé, eidos).

Par samatière, l'oeuvre d'art est donc une chose comme toutes les autres.

Cependant, dans un objet utilitaire, la forme dela chose détermine le choix de sa matière : ainsi, pour fabriquer une enclume, on choisira un acier dur, capable desupporter les chocs et la chaleur.

Or on interprète en général les choses naturelles et les oeuvres d'art à partir de lafabrication des outils, par anthropomorphisme.

L'homme se définissant comme fabricateur d'outils, il étend cettepratique et son processus à l'ensemble de l'étant, soit à la totalité des choses, de la même manière que l'on conçoitDieu comme un créateur ex-nihilo, qui aurait tiré le monde du néant pour lui donner l'être par son travail.

Or, l'artistene fabrique pas des oeuvres d'art comme l'artisan fabrique des outils.

L'oeuvre d'art révèle la vérité des chosesqu'elle représente.

Bien loin d'être une imitation, elle dévoile l'essence de l'être qu'elle produit au sens non techniquedu terme : une production (poiesis) qui trouve sa propre finalité en elle-même, qui dévoile ou laisse apparaître ce quiétait caché, latent.

"C'est poétiquement que l'homme habite cette terre [...] et ce qui demeure est instauré par lespoètes." c) l'art a une valeur de remémoration, de souvenir qui n'a pas de prix.

En reprenant les catégories d'Aloïs Riegl dans Le culte moderne des monuments, il existe trois valeur que l'on peut accordé à l'œuvre d'art : la valeur de remémoration qui est intentionnelle, la valeur historique qui témoigne d'une époque passée, et enfin la valeur d'ancienneté qui se traduit par une certaine patine et usure qui parle à l'hommed'une manière universelle.

La valeur d'ancienneté a un rapport avec l'existence de chacun et offre la possibilité defonder un rapport affectif au monde.

Ce rapport existentiel se perd avec le cinéma et la photographie.

Lesdimensions du souvenir et de la durée se trouvent perdues par cette technique.

L'homme doit donc retrouver cettedimension du passé et sa valeur cultuelle.

Benjamin souhaite regagner ce rapport poétique au passé et redonner à lamatière son aspect magique.

Le passé ne peut se retrouver que dans l'objet vieilli, qui a subi les épreuves dutemps.

Ce passé à dimension existentielle doit se perpétuer d'une manière quasi-corporelle dans l'homme.

C'esttoute une époque que l'on peut rejoindre à travers l'objet.

Par exemple, la fameuse madeleine de Proust porte enelle toute l'enfance de l'écrivain, c'est un souvenir involontaire qui vient présentifier le passé pour contrecarrer letemps du vieillissement.

Il est impossible de chiffrer un tel sentiment.

d) l'art n'a pas de valeur.

On dit souvent des œuvres d'art qu'elles sont d'une valeur inestimable.

La politique de la protection des monumentshistoriques par le biais du ministère de la culture avec l'inventaire des monuments historiques et par la politique del'UNESCO, on tente de soustraire l'art au circuit habituel du capitalisme.

La protection assure qu'une personne privéen'ira pas revendre pour son compte personnel une œuvre d'art ou un bâtiment.

Aussi, bien que l'emprise système ducapitalisme soit grande, il existe des garde-fous qui permettent de donner du sens à une pensée qui donne à l'œuvred'art une dimension différente des objets ordinaires.

Conclusion.

Entre la constatation d'un fait qui est la vente d'œuvre d'art, l'existence d'un marché de l'art et les politiques deprotection de l'art, il faut trouver une réponse à cette question.

Il doit y avoir un marché régulé qui empêche unetrop grande marchandisation des œuvres, le pillage des ressources artistiques d'un pays, le respect pour des œuvresqui sont au cœur de la culture d'un pays et de ses paysages.

Le domaine de la culture n'est pas un domaine commeles autres qui réclame plus de réglementation économique.. »

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