Devoir de Philosophie

Une oeuvre d'art peut-elle ne pas être belle ?

Publié le 08/04/2006

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L'oeuvre d'art manifeste le volonté esthétique d'un artiste. Elle donne à voir, à entendre et à toucher. Autrement dit, dans son essence même, la démarche artistique s'adresse à la sensibilité. Est-ce que l'oeuvre d'art est par nature dans son intimité associée à la beauté? Si oui, de quelle manière? Si non ,pourquoi?  Peut-elle évoquer ici la possibilité autant qu'elle renvoie au faisable, à l'envisageable, ou au probable?  Quant à la beauté, elle est à analyser dans sa définition la plus étendue. Il s'agira de distinguer le beau de l'agréable et de l'utile voire du sublime.  Ce devoir requiert une organisation de l'histoire de la philosophie. Pour comprendre le sujet, il faut pouvoir reconnaître dans une oeuvre d'art ce qui fait qu'elle est belle et qu'elle peut-être jugée comme telle. Par exemple, ne pas connaître la spécificité de la statuaire grecque revient à ignorer une certaine définition de la beauté.  L'enjeu est de savoir si une oeuvre d'art peut échapper à la beauté. Le présupposé de départ revient à sous-entendre que l'oeuvre d'art est toujours belle. Si l'oeuvre d'art peut échapper à la beauté et si elle garde son statut d'oeuvre d'art, c'est peut-être qu'elle apporte autre chose. Considérer que l'oeuvre d'art devrait toujours avoir un rapport privilégié avec la beauté n'est-ce pas réserver à l'Histoire de l'Art une vision réductrice? Parce que l'oeuvre d'art est souvent associée à la beauté, est-il légitime de se demander si un jour une telle oeuvre pourrait y échapper?  

« Corrigé envoyé Art et beauté sont des termes très souvent associer.

Ils sont indissociables.

Et pourtant pour analyser cetteassociation, nous nous devrons de les dissocier et de les analyser séparément.

Art et beauté sont-ils siindissociables, sont-ils indispensables l'un à l'autre ? Art et beauté sont-ils une réciprocité ? Mais la vraie questionest celle du devoir.

La beauté est-elle un devoir, une obligation pour l'oeuvre d'art ? Pour répondre à cesproblématiques nous analyserons le terme d'oeuvre d'art et de sa signification.

Ensuite nous nous intéresserons auterme de beauté ainsi que à la question de son objectivité, puis enfin nous demanderons pourquoi y a t-il un devoirde beauté, et celui-ci est-il légitime. Le Larousse (cf.

Édition 2005) définit l'oeuvre d'art comme "un ensemble des productions d'un artiste, notamment decelles réalisées au moyen de technique particulière".

L'oeuvre d'art est donc la résultante d'un travail réfléchit del'artiste.

Selon cette définition, seul l'artiste peut créer une oeuvre d'art, car seul de la particularité de son travailpeut émaner une oeuvre d'art.

Mais alors qui est l'artiste, comment se définit-il ? Toujours selon le mêmedictionnaire (cf.

Larousse Édition 2005), l'artiste est une "personne qui pratique l'un des beaux-arts".

L'artiste estdonc une personne qui à une pratique artistique qu'il a appris a pratiquer.

L'artiste devient alors professionnel, celasignifie que l'oeuvre d'art qui résulte de son dur labeur n'est que l'aboutissement de son travail particulier, commeune voiture sortant de l'usine qui n'est que la résultante d'un travail spécifique de l'ouvrier.

L'artiste est considérécomme un ouvrier.

Mais l'art se consomme t-il comme une voiture ? Pourtant pour Hannah Arendt (cf.

La crise de la culture , folio essais 113), "l'artiste est le producteur authentique des objets que chaque civilisation laisse derrière elle comme la quintessence et le témoignage durable de l'esprit quil'anime".

L'artiste devient alors le témoin privilégié de son époque, son oeuvre devient le meilleur témoignage del'esprit, de l'idéologie de sa société.

L'artiste prend la forme de l'anthropologue, il étudie sa société ; il estphilosophe car il retire de son analyse des critiques ; puis il est historien car il tient à faire connaître sa civilisation àtravers les siècles. Finalement l'artiste n'est pas seulement une "personne qui pratique un des beaux-arts" (cf.

Larousse Édition 2005), ilest l'esprit qui permettra à sa civilisation de traverser les siècles et d'être comprise.

Par conséquent l'oeuvre d'artn'est pas seulement une production résultant d'un travail spécifique, l'oeuvre est le meilleur moyen decompréhension de son époque.

Mais alors, le témoignage a t-il un devoir de beauté ? Mais avant de répondre àcette question, il faut s'intéresser à la définition de la beauté. L'on a pu penser la beauté comme objectif.

Cette "chose" est belle, et elle l'est pour tout le monde.

Si un critiquedit que une oeuvre est belle, alors on pense que cette oeuvre est belle pour tout le monde est que ce jugement estindiscutable.

Si quelqu'un donne son avis il dira " c'est beau" et non " je trouve ceci beau", il n'a pas justifié ce qu'ildit car la beauté ne se discute pas, elle est générale pour tout le monde. Mais la beauté se discute, se conteste.

La beauté, notre jugement esthétique est dû à notre vécu sensoriel ; ce quisignifie que ce sont les événements de notre vie qui forme notre jugement de ce qui est beau et de ce qui ne l'estpas.

Jean Piaget (cf.

Logiques et Connaissance Scientifique ) dit qu' "il n'y a plus en droit de frontière entre le sujet et l'objet" car " la connaissance (est) liée à une action qui modifie l'objet et qui ne l'atteint donc qu'à travers lestransformations introduite par cette action".

Prenons comme exemple le cas de la madeleine de Proust (cf.

A la recherche du temps perdu ), c'est son vécu sensoriel qui lui fait tant aimé cette odeur et qui le ramène à son enfance, et bien c'est exactement le même processus pour un public d'oeuvres d'art.

Prenons encore un autreexemple, celui d'une personne ayant vu son père pendu, il pourrait ne plus supporter la vue d'une corde, d'un corpsinerte, ou encore l'expression du suicide, car tout ceci le ramènerait à sa propre expérience douloureuse.

Alors ilpourra rejeter une oeuvre d'art abordant tous ces sujets, et utilisera comme argument celui de la beauté commejustification pour ne pas penser à ce qui lui fait mal, il s'agit ici alors de l'action de refoulement (Freud, Cinq leçon sur la psychanalyse ). La beauté n'existe pas en elle-même.

On est incapable de définir cette beauté.

L'exemple parfait est ladémonstration produite par Platon dans Les Discours de Socrate .

Platon, par la bouche de Socrate, démontre bien qu'il n'y a pas de beauté en soi, car pour définir la beauté nous donnons des exemples de belles choses, mais quin'explique en rien le beau lui-même.

Personne n'a pu faire la démonstration qu'il existe un beau en soi.

Si il n'existepas de beau en soi, si on ne peut le définir de façon générale, c'est alors qu'elle n'est pas objective.

Il existe bienune beauté, mais une beauté qui est propre à chaque un d'entre nous, et qui ne peux être élevé en valeurcommune. Le jugement de beauté d'une oeuvre d'art est avant tout l'invention de journaux spécialisés dans le domaine des. »

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