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Une société sans droit est-elle concevable ?

Publié le 17/01/2022

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La cité n'est pas un Etat (forme barbare pour les Grecs), elle n'est pas liée à un territoire (comme aujourd'hui où la citoyenneté se définit d'abord par référence au sol, à la « patrie »). La cité est une communauté d'hommes, vivant sous les mêmes mois et adorant les mêmes dieux. L'idéal grec est celui d'un groupe d'hommes pouvant tous se connaître personnellement. L'idéal politique est donc celui d'une communauté d'hommes libres (non asservis par le travail et les nécessités vitales, disposant de loisirs) et unis par la « philia ». Quand les contemporains parlent « d'animal social », ou quand Marx déclare que l'homme est « animal politique », ce 'est pas au même sens que les Grecs. La polis n'est pas une communauté économique, au contraire : elle naît quand on peut s'affranchir de la contrainte économique et disposer de loisirs. Ainsi les esclaves ne sont-ils pas citoyens, ainsi le statut des artisans est-il difficile (Aristote dit qu'ils sont en « esclavage limité »). Le travail est ressenti comme une nécessité (vitale, économique) et la « polis » est un lieu de liberté. Enfin Aristote polémique avec Platon. Pour ce dernier, les liens d'autorité sont les mêmes pour le chef de famille, le chef politique, le maître d'esclaves.

« En réalité, ces rapports sans droit mènent à l'arbitraire.

Le droit (exiger ce qui est dû) de la Personne doitapparaître. Les conflits entre l'individu et la société. La société réunit ainsi des individus possédant des valeurs personnelles et arbitraires, individus qu'elle va devoirenserrer dans un réseau social (ou « administratif »), de manière à assurer sa propre cohésion et sa survie.Il existe, par conséquent, un conflit fondamental et tout à fait réel entre la subjectivité individuelle et la sociétéconcrète dont l'individu éprouve néanmoins un besoin vital impérieux.Ce conflit ne peut se résoudre que si des principes régulateurs sont acceptés et se traduisent par une organisationqui en assure une application réglée à l'égard de laquelle l'individu apparaît à la fois comme personne et commecitoyen. La Personne : la valeur la plus haute. L'homme, est, en effet, une Personne, un sujet moral responsable, dont l'existence a une valeur absolue.

Comme l'amontré Kant, il s'agit toujours, en toute circonstance, de traiter l'homme comme une fin, et jamais comme unmoyen. « Si donc il doit y avoir un principe pratique suprême, et au regard de la volonté humaine un impératifcatégorique, il faut qu'il soit tel que, par la représentation de ce qui, étant une fin en soi, est nécessairement unefin pour tout homme, il constitue un principe objectif de la volonté, que par conséquent il puisse servir de loipratique universelle.

Voici le fondement de ce principe : la nature raisonnable existe comme fin en soi.

L'homme sereprésente nécessairement ainsi sa propre existence ; c'est donc en ce sens un principe subjectif d'actionshumaines.

Mais tout autre être raisonnable se présente également ainsi son existence, en conséquence du mêmeprincipe rationnel qui vaut aussi pour moi ; c'est donc en même temps un principe objectif dont doivent pouvoirêtre déduites, comme d'un principe pratique suprême, toutes les lois de la volonté.

L'impératif pratique sera donccelui-ci : Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de toutautre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

» Kant , « Fondements de la métaphysique des moeurs ». « Les êtres raisonnables sont appelés personnes, parce que leur nature même en fait des fins en soi.

» La Personneest donc une valeur absolue ; elle représente un sujet de droits. « Or je dis : l'homme, et en général tout être raisonnable, existe comme fin en soi, et non pas simplement comme moyen dont telle ou tellevolonté puisse user à son gré ; dans toutes ces actions, aussi bien danscelles qui le concernent lui-même que dans celles qui concernent d'autresêtres raisonnables, il doit toujours être considéré en même temps comme unfin.

Tous les objets des inclinations n'ont qu'une valeur conditionnelle ; car, siles inclinations et les besoins qui en dérivent n'existaient pas, leur objet seraitsans valeur.

Mais les inclinations mêmes, comme sources du besoin, ont sipeu une valeur absolue qui leur donne le droit d'être désirées pour elles-mêmes, que, bien plutôt, en être pleinement affranchi doit être le souhaituniversel de tout être raisonnable.

Ainsi la valeur de tous les objets à acquérirpar notre action est toujours conditionnelle.

Les êtres dont l'existencedépend, à vrai dire, non pas de notre volonté, mais de la nature, n'ontcependant, quand ce sont des êtres dépourvus de raison, qu'une valeurrelative, celle de moyens, et voilà pourquoi on les nomme des choses ; aucontraire, les êtres raisonnables sont appelés des personnes, parce que leurnature les désigne déjà comme des fins en soi, c'est-à-dire comme quelquechose qui ne peut pas être employé simplement comme moyen, quelque chosequi par suite limite d'autant toute faculté d'agir comme bon nous semble (etqui est un objet de respect) ». Kant , « Fondements de la métaphysique des moeurs ». Le texte de Kant est structuré par une série d'opposition.

La première distinction est celle des moyens et des fins en soi.

Est moyen ce qui ne sert que d'instrument à une action donnée, est fin en soi ce qui, par le simple fait qu'ilexiste, sert de principe dernier à toute action.

Il est bien évident que l'autre, dans la vie quotidienne, apparaîtimmédiatement comme un moyen (le boulanger), mais il ne doit jamais s'y réduire.

Tout être raisonnable ( Kant emploie ce terme plutôt qu' « homme » pour montrer qu'il ne se situe pas au niveau d'une anthropologie empirique - l' « homme » est une donnée de la nature - mais d'une métaphysique) la raison est une détermination indépendante de l'expérience) est donc une fin en soi, cad vaut immédiatement par lui-même quel que soit par ailleurs le rôle qu'ilpeut prendre relativement à une action déterminée. La seconde opposition ne joue plus par rapport au domaine des actions mais des objets : c'est celle de valeurconditionnelle et de valeur absolue.

Kant remarque que l'objet d'une inclination (un désir qui a sa source dans la. »

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