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Une vie heureuse est-elle une vie de plaisirs ? (Bac 2010 - Série Technologique)

Publié le 22/02/2012

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Il faut d'abord caractériser ce qu'est le plaisir pour enfin voir dans quelle mesure sa quête coïncide ou non avec celle d'une vie pleinement heureuse. Le plaisir se définit par son évanescence, sa fugacité, il est passager, alors que le bonheur implique la durée. Le bonheur peut-il être résumé à une somme de plaisirs successifs ? Ce que l'on vise dans le bonheur est l'obtention d'un état de plénitude stable et durable, la recherche du plaisir, quant à elle, peut accompagner un état passionnel et exalté, et en ce sens, être irrationnelle. Le rapport à la raison semble opposé dans les deux cas. Prendre le bonheur pour fin n'est pas contraire à la raison, au contraire il caractérise tous les êtres raisonnables. Le bonheur n'est-il pas le Souverain Bien comme le prétend Aristote dans l'Ethique à Nicomaque ? A l'inverse, faire du plaisir une fin peut s'avérer être un obstacle au règne de la raison. Si le bonheur et le plaisir visent tout deux la satisfaction de l'individu pour autant il semble qu'ils y arrivent par des chemins différents. Pour résoudre cette difficulté, le fait que l'on ne puisse pas tout simplement opposer ces deux types de recherche, nous allons procéder à l'analyse de trois hypothèses. La première souligne la coïncidence entre la conquête du bonheur et celle du plaisir. La deuxième montre la différence irréductible entre ces deux notions. Enfin la troisième hypothèse tente de trouver un lien de réconciliation entre la recherche du bonheur et celle d'un certain type de plaisir.

« 1.3 Une morale hédoniste.La morale épicurienne fait du plaisir le début et la fin du bonheur.

« Nousdisons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie bienheureuse [...]Tout plaisir est en tant que tel un bien et cependant il ne faut pas recherchertout plaisir » EPICURE, Lettre à Ménécée.

La coïncidence entre la recherchedu bonheur et celle du plaisir suppose au préalable une typologie des plaisirs,tous n'étant pas bons.Épicure constate que le plaisir, recherché par tous, est l'élément essentiel dela vie heureuse.

Conforme à la nature humaine, il procure un critère parfait detous les choix que nous avons à faire.

Il réside dans la sensation qui, nousmettant en rapport avec le monde, est la règle qui nous fait choisir ouexclure.

Ce bien est inné et personnel, puisque chacun est juge de ce qui luiconvient : c'est de notre propre point de vue sensible que nous jugeons dece qui est pour nous un plaisir ou une douleur.

Ainsi, nous ne recherchons pasles plaisirs qui engendrent de l'ennui, et l'on peut préférer endurer certainesdouleurs si elles sont le moyen d'accéder à un plus grand plaisir.

L'épicurismen'est pas une philosophie simpliste qui recherche le plaisir à tout prix et fuit ladouleur ; elle repose sur un principe de détermination, qui est la sensation,critère complexe d'estimation des valeurs, puisqu'il aboutit à un paradoxe :"Nous en usons parfois avec le bien comme s'il était le mal, et avec le malcomme s'il était le bien", (Épicure). Transition : La condition de la correspondance entre la poursuite du bonheur et celle du plaisir est la suivante : il faut prouver que le plaisir est un bien.

Cependant en voulant les identifier nous risquons d'estomper la différence detaille entre le bonheur et le plaisir.

Deuxième partie : Le bonheur doit être distingué du plaisir. 2.1 La recherche du bonheur doit être distinguée de la poursuite de la satisfaction des passionsLe bonheur doit être différencié de la simple jouissance parce qu'il est durable alors que celle-ci est passagère.

Iln'est pas accessible aussi facilement qu'elle.

Les biens périssables comme le sont le plaisir, la richesse et leshonneurs doivent être plutôt assimilés à des maux certains qu'à des biens véritables.

C'est ainsi que Spinozaprocède dans le Traité de la réforme de l'entendement, son but étant de montrer ce qu'est le vrai bien. 2.2 La recherche du bonheur s'identifie plus à une quête morale qu'à une poursuite du plaisir.La recherche du bonheur s'inscrit dans la durée et non dans l'instant comme celle du plaisir.

La finalité est de naturemorale et non sensible.

« Le bien pour l'homme consiste dans une activité de l'âme en accord avec la vertu, et, aucas de pluralité de vertus, en accord avec la plus excellente et la plus parfaite d'entre elles.

Mais il faut ajouter :« et cela dans une vie accomplie jusqu'à son terme », car une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seuljour : et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l'oeuvre d'une seule journée, ni d'un bref espace detemps.

» ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, I 6. 2.3 Le bonheur est une fin mais il s'agit moins pour l'homme de le recherchercomme tel que de s'en rendre digne.La volonté de vivre en accord avec ses maximes coïncide avec la volonté dese rendre digne d'être heureux.

Le bonheur « est d'après notre nature, ce quipour nous, en tant qu'êtres dépendants des objets de la sensibilité, vient enpremier et que nous désirons inconditionnellement.

Ce même bonheur, d'aprèsnotre nature (si l'on veut appeler ainsi d'une manière générale ce qui est innéen nous), en tant qu'être doués de raison et de liberté, n'est pas, et de loin,ce qui vient en premier, ni non plus inconditionnellement un objet de nosmaximes.

Est cet objet le mérite qui rend digne du bonheur, c'est-à-direl'accord de toutes nos maximes avec la loi morale.

» KANT, La religion dansles limites de la simple raison.

Le bonheur faisant l'objet d'un voeu, l'individune peut prétendre qu'à se rendre digne de lui et il le fait en vivant selon ceque lui dicte la loi morale. Dans la Critique de la raison pratique, Kant montre que le bonheur individuel,recherché par tout un chacun suivant ses propres penchants, ne peut êtreune finalité morale.

La recherche du bonheur peut fournir des maximespersonnelles d'action, mais non des lois à la volonté, même si l'on prend pourfinalité le bonheur de tous.

La définition générale du bonheur est subjective,donc variable et changeante.

On pourrait au mieux en tirer des règlesgénérales, mais jamais des règles universelles (valables toujours etnécessairement), car la base en est l'expérience et ce que l'on en ressent.

La recherche du bonheur ne peut doncaboutir à une éthique comportant des règles pratiques communes à tout être raisonnable.A la différence de ces éthiques eudémonistes (eudaimonia : bonheur) qui s'en remettent à la subjectivité de chacunpour apprécier le bonheur, la loi morale doit être valable pour toute volonté raisonnable.

La morale repose sur des. »

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