Devoir de Philosophie

Valeur et danger du sport pour le développement moral ?

Publié le 12/01/2010

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Un tel sujet a toutes les apparences d'un thème général de réflexion, qui n'exige pas de connaissances spéciales. Il pourrait faire partie de ce genre de sujets généraux que l'on propose à des candidats bacheliers, avant même leur entrée en classe de Philosophie.  C'est donc un sujet tentant pour les esprits superficiels, et aussi pour ceux qui n'ont jamais ouvert, ni traité de psychologie, ni traité de morale. On trouvera alors que le sport développe la volonté, par exemple, et rien au-delà de cette formule vague et creuse, qui semble dire beaucoup et ne contient rien.  En principe cependant, tout candidat au baccalauréat, après une année de philosophie, est capable de prouver que cet enseignement lui a apporté d'une part des connaissances, d'autre part une méthode, ou plus exactement une façon méthodique de traiter une question, ce qui suppose un certain goût de la réflexion approfondie.  Faute d'élaborer une réflexion méthodique, le candidat, devant un tel sujet, se trouvera vite « à bout de souffle « ou rencontrera de telles contradictions au niveau de sa spontanéité intellectuelle qu'il s'empêtrera dans son développement. Il n'est pas possible de se lancer dans une discussion concernant la valeur du sport sans avoir précisé ce que nous désignons par ce terme.  Sans rédiger totalement ce devoir, il nous a paru utile de montrer par un plan détaillé comment on peut, sur un tel sujet, organiser ses connaissances en vue d'une discussion valable. Nous avons souligné les notions qui permettent analyse.

« c'est-à-dire épreuve commune, avec esprit de lutte, pour « remporter » l'épreuve, et vérifier ainsi les progrèsrelatifs accomplis par un entraînement préalable.d) Sa valeur.1.

La valeur d'exercice physique pour l'équilibre physique et intellectuel : la santé.2.

L'effort comme discipline de soi, et l'apprentissage de la maîtrise de soi.— paresse et effort,— refus du confort,— domination des émotions,— s'éprouver soi-même.3.

L'apprentissage de la solidarité, de la participation.4.

Attention, décision, choix5.

Lutte contre la forfanterie.

(Apprendre à perdre, apprendre à gagner.) II.

— Les déviations du sport. a) L'attitude sportive contient virtuellement des excès.

La compétition prise au sérieux :Elle est substitution du résultat (le gain, la prime) comme récompense à l'exercice et à son bénéfice général.

Le butpasse avant les moyens :— absence de dosage, le « forcing »,— le mépris de la faiblesse d'autrui, -- la tendance à l'exploit,— la vanité et le cabotinage du champion,— de l'émulation à la concurrence.Non seulement on se détourne de l'éducation physique par l'exercice spécialisé, conventionnel, qui développecertaines fonctions au détriment de l'équilibre général, mais on introduit toutes les formes, quelquefois exacerbées,de l'individualisme.b) La pratique et l'organisation du sport introduisent de nouveaux dangers.

Le sport comme spectacle.Le sport devient exhibition.

Alors que la compétition, avec son caractère d'émulation, représente un stimulant del'activité, l'exhibition introduit une excitation qui, pour être artificielle, n'en rejoint pas moins les ressourcesdynamiques les plus primitives et conduit à ce qu'il est juste d'appeler la brutalité, le contraire de la disciplinepersonnelle ou collective.(Il y a un contraste frappant entre le silence du stade où l'on s'entraîne, dans le calme et le contrôle de soi, et larumeur criarde des stades d'exhibition où se déchaîne, côté spectateurs et côté acteurs, les émotions sommaires del'agressivité.)c) Le sport comme passion.Le propre de la passion est de devenir une préoccupation exclusive qui domine toute activité et rompt ledéveloppement harmonieux de la personnalité.Déjà, sur le plan de la santé, la recherche de la performance exceptionnelle modifie l'équilibre physique (lesdéformations) et compromet le fonctionnement organique (usure cardiaque, etc.).

Alors que le sport devraitcontribuer au développement physique, résistance de l'individualité corporelle, il amoindrit les possibilités physiques àbrève échéance.

On pourrait même dire que plus le résultat atteint est exceptionnel, sensationnel, plus l'activitésportive compromet la santé.La notion d'entraîneur et celle de pédagogue sont opposées, dans une conception exhibitionniste du sport.Sur le plan intellectuel et moral, il en va de même.

L'intérêt exclusivement porté à l'activité sportive conçue commecompétition et exhibition réduit évidemment le champ des intérêts humains, alors que l'éducation physique étaitconçue pour ajouter une dimension à la gamme trop exclusivement tournée vers l'intellectualité ou les intérêtsétroitement matériels. Conclusion. — Quand nous considérons les dangers, ou la valeur du sport, nous ne nous référons pas aux mêmes aspects :Il n'y a pas de danger dans l'activité sportive, mais au contraire le développement de qualités morales, tant que lesport est compris comme apprentissage et entraînement.

Il a de plus le caractère de désintéressement querésument les termes « d'esprit sportif ».Il devient dangereux lorsqu'il se pervertit dans un contexte social :— lorsque le jeu qu'il est en principe, cesse d'être compris comme jeu ;— lorsque à la culture désintéressée du corps, se substitue la passion de la compétition et de l'exhibition sportives.. »

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