Vérité et erreur
Publié le 11/05/2012
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Il ne servirait à rien d'évoquer ici le domaine scientifique où souvent l'on utilise avec une égale légitimité deux ou plusieurs théories explicatives, sans qu'on puisse fournir des raisons intrinsèques justifiant le choix de l'une au détriment des autres. En réaiite, ces théories ne sont que de vastes hypothèses, valant comme fictions ou conventions pratiques pour rendre compte de l'expérience. Mais elles ne peuvent être vraies, au sens précis du mot, en même temps, comme le prouve le fait qu'elles doivent les unes et les autres être successivement abandonnées ou modifiées par l'effet d'une plus parfaite connaissance du réel. Leur cohérence interne ne suffit donc pas à leur conférer le caractère de la vérité ; directement ou indirectement, c'est toujours du critère de l'adéquation au réel qu'elles relèvent.

«
524 LE JUGEMENT
tibles d'être qualifiés vrais ou faux, que par référence à qudqne
rhose qui est au delà du jngemmt lni-même et qzû en qrœlrfiU? sorte
le mesure.
2.
L'intelligence est essentiellement ordonnée au réel.
-
L'activité judicative prend son origine dans le besoin
de
répondre aux questions : • est-ce ou n'est-ce pas ? », « est-ce
ainsi ou n'est-ce pas ainsi
? ll.
Le jugement est vraiment formé
et devient explicite dès le moment où une réponse est fournie
à ces questions.
Celles-ci n'ont évidemment de sens que dans
la mesure où l'on admet que l'exigence de vérité est inhérente
à
l'esprit et par suite dans la mesure où celui-ci est reconnu
capable de rejoindre
la chose elle-même, c'est-à-dire, en fin de
compte, l'existence même.
Cela ne
veut pas dire qu'il suffise
de penser
pour affirmer toujours et dans tous les cas la vérité,
les erreurs démontrent assez
le contraire.
Mais la possibilité de
se rendre compte de l'erreur,
la capacité de se corriger prouve
bien la corrélation organiqne de l'esprit, en tant que connaissant,
açec la çérité.
L'intelligence est faite, de droit, pour rejoindre
le réel.
3.
Toute vérité est objective.
- On a essayé parfois de
distinguer entre
• vérité objective >> et « vérité subjective n,
comme choses opposées entre elles.
Dans ce cas, il faudrait
admettre qu'il existe une vérité valant uniquement pour celui
qui
la croit, sans que sa négation soit une erreur.
- Mais
cela est indéfendable.
S'il est vrai que certains jugements
d'existence,
en tant qu'ils se réfèrent au moi individuel («j'ai
mal à la tête », " je suis attristé n, etc.) ont un contenu sub
jectif, ils n'en ont pas moins cependant quelque chose d'objec
tivement réel, pour celui qui les formule et même pour autrui,
dans la mesure où l'on fait confiance à ce dernier.
En droit,
ce qui est çrai pour l'un, l'est pour tous, parce que c'est toujours
en fonction de l'être objectif que s'énoncent les jugements.
457 4.
Vérité et cohérence.
- La vérité, telle que l'analyse
psychologique
du jugement nous permet de la définir, ne peut
donc être ramenée à la simple cohérence de la pensée avec
elle-même, comme le soutiennent
DESCARTES et les idéalistes.
Ceux-ci en effet ne reconnaissant d'univers évidemment certain
que l'univers intérieur à
la pensée, ne peuvent tenir la vérité
pour une conformité de l'esprit avec le réel : ce n'est plus que
l'accord de
la pensée avec elle-même qui peut fonder la vérité.
D'où
la doctrine de DESCARTES que le critère de la vérité.
»
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