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Vie et oeuvre d'Auguste COMTE

Publié le 04/04/2009

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auguste

Auguste Comte naît à Paris en 1798, d'une famille bourgeoise et poursuit ses études jusqu'à l'École Polytechnique où il passa les années 1818-21. A sa sortie, avant un mariage charitable qui le fait exclure de sa famille, il devient le secrétaire de Saint-Simon et prend une part active à la vie politique dans les rangs anti-bonapartistes. Il est nommé répétiteur à l'École polytechnique et examinateur au concours d'entrée.

Dès 1826, tenant déjà les grandes lignes de son système, il ouvre chez lui, un « cours de philosophie positive « dans lequel il communique sa foi à ses disciples. La série des exclusions commence après la parution de ce « Cours « : on lui retire son poste d'examinateur, puis son poste de répétiteur. Infatigable, Comte ouvre en 1831, un cours populaire d'astronomie gratuit, s'adressant aux prolétaires, en qui il place l'espoir de la philosophie positive. Il en publie la Préface en 1844 et c'est le « Discours sur l'esprit positif «. Il vit à ce moment de subsides collectés parmi ses élèves. En 1844-45 se situe l' « année sans-pareille « de sa rencontre avec Mme Clotilde de Vaux qui illumine sa vie sentimentale et lui laisse l'expérience du pur amour. Elle meurt en 1845. En 1851, Comte se proclame le Grand-Prêtre de la Religion de l'Humanité et publie le « Système de Politique positive «. Une scission se produit dans son école, Littré et une fraction des disciples refusant de reconnaître l'unité de la pensée de Comte entre les deux écrits. Il meurt en 1857, ayant fondé de nombreuses « églises positivistes « dont certaines durent encore, particulièrement au Brésil qui a adopté pour devise nationale la devise du positivisme militant : Ordre et Progrès.

I. LE COURS

- A - La loi des trois états.

- B - L'esprit positif.

- C - Classification des sciences et Sociologie.

II. LE SYSTÈME

- A - Psychologie positive.

- B - La Morale positive.

- C - Politique et Religion.

auguste

« I.

LE COURS - A - La loi des trois états. La grande loi du développement de l'esprit humain est la loi des trois états: «tout commence sous l'inspiration théologique pour aboutirà la démonstration positive en passant par l'argumentation métaphysique».

Dans l'état théologique ou fictif, les hommes étendent aumonde extérieur qui les entoure leur expérience intérieure du monde humain et supposent que «tout est plein de dieux»; cet étatévolue lui-même du fétichisme au monothéisme en passant par le polythéisme; c'est le règne de l'imagination.

Dans l'étatmétaphysique ou abstrait, «qui n'est au fond qu'une simple modification générale du premier, les agents surnaturels sont remplacés pardes forces abstraites, véritables entités (abstractions personnifiées), inhérentes aux divers êtres du monde, et conçues commecapables d'engendrer par elles-mêmes tous les phénomènes observés»; les différentes entités particulières sont finalement ramenéesà une seule grande entité générale, la Nature; c'est le règne de l'argumentation, du raisonnement a priori.

L'état théologico-métaphysique se caractérise d'une façon générale par la recherche d'explications absolues : causes premières, causes finales, causesefficientes.

Mais tandis que l'état théologique est organique (c'est-à-dire organisateur), l'état métaphysique est critique (c'est-à-diredestructeur). - B - L'esprit positif. Enfin dans l'état scientifique ou positif, «l'esprit humain, reconnaissant l'impossibilité d'obtenir des notions absolues, renonce à chercherl'origine et la destination de l'univers et à connaître les causes intimes des phénomènes, pour s'attacher uniquement à découvrir, parl'usage bien combiné du raisonnement et de l'observation, leurs lois effectives».

Le terme idéal de la science serait de «pouvoir sereprésenter tous les phénomènes observables comme des cas particuliers d'un seul fait général», c'est-à-dire d'une même loi.

«Touteproposition qui n'est pas finalement réductible à la simple énonciation d'un fait, ou particulier ou général, ne saurait offrir aucun sensréel et intelligible».

Positif signifie à la fois réel, utile, certain, précis, organique et relatif.

La science en effet nous fait connaître aveccertitude et précision la réalité; cette connaissance est utile en ceci qu'elle fonde l'action («science d'où prévoyance; prévoyance d'oùaction») et organique parce qu'elle peut servir de principe à une organisation politique et sociale; elle est relative parce qu'elle consisteen un système de relations. - C - Classification des sciences et Sociologie. «La hiérarchie fondamentale de nos spéculations réelles consiste dans leur classement naturel en six catégories élémentaires :mathématique, astronomique, physique, chimique, biologique et enfin sociologique dont chacune subit avant la suivante les différentsdegrés essentiels de l'évolution totale».

Cet ordre est non seulement chronologique, mais aussi logique; il va de l'abstrait au concret,du simple au complexe.

Chaque science dépend de la précédente mais il ne faut pas tomber dans l'erreur matérialiste qui consiste àréduire le supérieur à l'inférieur.

C'est au contraire la dernière des sciences, la Sociologie, qui éclaire toutes les autres et leur donneleur sens et leur valeur.

En effet «l'univers doit être étudié non pour lui-même mais pour l'homme ou plutôt pour l'humanité» et laSociologie est précisément la science de l'humanité.

Elle se divise en Statique sociale, étude des lois de l'ordre c'est-à-dire desconditions d'existence de la société et Dynamique sociale, étude des lois du Progrès c'est-à-dire de l'évolution de la société.

LaSociologie se confond donc avec la Philosophie entendue comme science de l'humanité car il n'y a d'humanité que par la civilisationc'est-à-dire par la société.

A la «synthèse objective» systématisation encyclopédique des connaissances (Cours) va succéder dans leSystème la «synthèse subjective» qui subordonnera toutes les sciences à la Morale. II.

LE SYSTÈME - A - Psychologie positive. L'homme est un être social; l'individu «n'existe que dans le cerveau trop abstrait de nos métaphysiciens» et «la société humaine secompose de familles et non d'individus».

Par suite «il ne faut pas expliquer l'humanité par l'homme mais l'homme par l'humanité» (Lévy-Bruhl).Nous ne sommes ce que nous sommes que par tout le passé de l'espèce et c'est pourquoi il faut dire que «l'humanité se compose deplus de morts que de vivants» et que «les morts gouvernent les vivants».

Aussi l'homme est-il par nature altruiste autant qu'égoïstepuisqu'il est animal social.

Et c'est dans sa nature et non dans son intelligence qu'il faut chercher le ressort de ses actions; sa conditionest «d'agir par affection et penser pour agir».

En effet «le commandement réel exige par-dessus tout de la force et la raison n'a que dela lumière ; il faut que l'impulsion lui vienne d'ailleurs».

C'est dire que «l'esprit n'est pas destiné à régner mais à servir». - B - La Morale positive. Reposant, non sur des spéculations théologico-métaphysiques, mais sur l'étude positive de l'homme, «le positivisme conçoitdirectement l'art moral comme consistant à faire, autant que possible, prévaloir les instincts sympathiques sur les impulsions égoïstes,la sociabilité sur la personnalité».

Et en effet la prépondérance du sentiment social est conforme à la fois aux intérêts de l'individu et àceux de la société parce qu'elle assure le bonheur humain, tant privé que public.

« Vivre pour autrui devient ainsi le résumé naturel detoute la morale positive».

Mais pour mieux subordonner la personnalité à la sociabilité, il faut substituer les devoirs aux droits et dire:«chacun a des devoirs, et envers tous; mais personne n'a aucun droit proprement dit».

Il en résulte que les devoirs que l'individu peutavoir envers lui-même ont toujours pour but de le «rendre mieux apte à servir les autres».

Et ce n'est pas seulement dans notre vieque nous sommes ainsi au service de l'humanité mais encore et surtout après notre mort, dans la mesure où nous avons atteint«l'immortalité subjective» c'est-à-dire où nous revivons dans la pensée des vivants. - C - Politique et Religion. Puisque le positivisme conçoit «la culture du cœur comme plus importante que celle de l'esprit», la morale s'achève en religion.

LeGrand Être, c'est-à-dire l'Humanité, doit être l'objet d'un véritable culte qui ne se sépare point de la vraie culture.

De là un pouvoirspirituel exercé par les philosophes qui représentent la raison et appuyé sur les femmes représentant le cœur et les prolétairesreprésentant l'énergie.

L'indépendance et la liberté de ce Pouvoir Spirituel, en face du Pouvoir Temporel confié aux industriels et auxfinanciers, suffisent à assurer le Progrès dans l'Ordre.

En effet «le Progrès ne constitue à tous égards que le développement de l'ordre»et comme «tout le mécanisme social repose finalement sur des opinions», il en résulte que «la régénération finale des institutionssociales dépend surtout de la réorganisation préalable des opinions et des mœurs» c'est-à-dire de la surveillance et de la contraintemorale exercée par le Spirituel sur le Temporel.

D'où la devise de la République occidentale: «L'amour pour principe; l'ordre pour baseet le progrès pour but».. »

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