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Vie et philosophie de CICÉRON.

Publié le 20/04/2009

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Cicéron naquit à Arpinum, l'an 106 avant Jésus-Christ. Sa famille était obscure, quoique riche et appartenant à l'ordre équestre. Venu à Rome, vers l'âge de dix ans, il y fut élevé par l'orateur Crassus et par le poète Archias. Les deux Scévola, qui étaient les plus fameux jurisconsultes de l'époque, le dirigèrent dans l'étude du droit, et les grands orateurs de ce temps, Antoine, Cotta, Hortensius, le formèrent à l'éloquence.  Après avoir servi comme volontaire dans la guerre sociale, il débuta brillamment au barreau, à l'âge de vingt-six ans, par la courageuse défense de Roscius d'Amérie, accusé de parricide par Chrysogomus, le redoutable affranchi de Sylla. Personne n'avait voulu se charger de celte cause, par crainte du dictateur; Cicéron la gagna. Mais dans l'intérêt de sa sécurité, il partit aussitôt après pour Athènes, Là, il se lia d'amitié avec Atticus et suivit les leçons des philosophes et des rhéteurs.  De retour à Rome (78 av. J.-C), il prit part aux fonctions publiques. Il fut nommé questeur et préposé à l'administration de la Sicile. Les Siciliens le chargèrent d'obtenir justice des exactions du préteur Verres qu'il fit condamner; les magnifiques plaidoyers qu'il prononça dans cette occasion consacrèrent sa réputation. Six ans plus tard, il obtint l'édilité, puis la préture urbaine, et enfin le consulat (63 av. J.-C). Le consulat de Cicéron fut l'époque la plus brillante de sa vie politique. C'est alors qu'il déjoua la conjuration de Catilina et mérita le nom glorieux de Père de la patrie.  Les fureurs du tribun Clodius, son ennemi, le forcèrent à s'exiler en Macédoine; ses maisons furent pillées et ses biens confisqués. Après dix-sept mois d'exil, Cicéron fut rappelé par les vœux de toute l'Italie, et sa rentrée à Rome fut un véritable triomphe. On lui confia ensuite le gouvernement de la Cilicie, et les succès qu'il remporta en personne, dans quelques expéditions militaires contre les Parthes, lui firent décerner par ses soldats le titre d'Imperator.  Quand Cicéron revint de sa province, la guerre civile avait éclaté entre César et Pompée. Après bien des hésitations, il se déclara pour Pompée qu'il alla rejoindre en Epire. La défaite de Pharsale ruina ses espérances et l'éloigna des affaires publiques. Il profita de cette retraite pour composer la plupart de ses ouvrages philosophiques. Sa campagne de Tusculum, où il s'était retiré, devint une sorte d'académie. Le grand homme justifiait ainsi les paroles que lui prêle Plutarque : « Je suis philosophe avant tout; l'éloquence n'a jamais été pour moi qu'un moyen, qu'un instrument, et la philosophie le but de toutes mes actions. «  Cependant le meurtre de César vint lui rouvrir la carrière politique. Il se déclara en faveur d'Octave, neveu du dictateur, et prononça contre Antoine ses véhémentes Philippiques. Aussi, celui-ci, devenu triumvir avec Octave et Lépidus, s'empressa-t-il de demander à ses collègues la tête du grand orateur, qu'Octave eut la lâcheté de lui abandonner. Cicéron chercha d'abord à fuir devant les assassins qu'on avait mis à sa poursuite, mais ceux-ci l'atteignirent à Gaëte, le tuèrent et rapportèrent à Rome sa tête et sa main droite, qu'Antoine fit suspendre, comme des trophées, à la tribune aux harangues. Cicéron était âgé de soixante-quatre ans.

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« occasion de l'attaquer et de la réfuter; c'est qu'il voyait, dans les licences qu'elle semble autoriser, un danger pourles mœurs, et, dans le dédain qu'elle inspirait pour les choses publiques, une menace pour la gloire de la patrie.

Aussiest-ce avec assez de raison que, dans le "de Finibus", un de ses interlocuteurs lui dit : Èpicurum de chorophilosophorum sustulisti. Son école de prédilection, c'est la nouvelle Académie. Il en expose les théories dans ses livres académiques, et voici comment il en parle au commencement du "de Naturadeorum" : « Notre sentiment n'est pas qu'il n'y ait rien de vrai; nous disons seulement que le faux est mêlé partoutde telle façon avec le vrai et lui ressemble si fort, qu'il n'y a pas de marque certaine pour les distinguer sûrement.

»Voici en quels termes il la justifie dans le "de Officiis" : « Nous ne différons des autres philosophes qu'en ce que leschoses qui, dans leur langage sont certaines ou incertaines, se distinguent, suivant le nôtre, en probables et nonprobables.

Ne puis-je donc suivre ce qui me paraît probable, rejeter ce qui n'a pas à mes yeux ce caractère, etéviter, en n'affirmant rien d'un ton décisif, la présomption, si contraire à la sagesse ? » En logique, Cicéron est doncprobabiliste ; cependant, chaque fois qu'il le peut, il s'appuie, pour prouver ses doctrines, sur l'autorité du genrehumain.

Il semble attacher la plus grande importance à cette preuveEn psychologie, il fait de l'âme une émanation de la substance divine : humanus animus decerptus est ex mentedivina, mais, avec Platon, il en proclame la spiritualité et l'immortalité.

Les opérations intellectuelles ne sauraient s'expliquer par les combinaisons de la matière.

« On ne peut douter que l'âmene soit une substance très simple, sans mélange, ni assemblage, nicomposition : In animi autem cognitione dubitare non possumus quin nihil sitanimis immixtum, nihil concretum, nihil copulatum, nihil coagmentatum, nihilduplex.

Il suit de là, ajoute-t-il, qu'elle ne saurait être divisée par aucunmoyen, et, par conséquent, qu'elle est immortelle ; car la mort n'est autrechose qu'une séparation, qu'une désunion des parties.

» Toutefois, Cicéronadmet, avec les stoïciens, que si l'âme survit au corps, elle ne subsistera paséternellement.En politique, Cicéron préférait un gouvernement mixte et tempéré, renfermantles qualités de la monarchie, de l'aristocratie et de la démocratie : « Je veux,dit-il dans la République, qu'il y ait dans l'Etat un pouvoir suprême et royal,qu'une autre part soit réservée à l'autorité des premiers citoyens et quecertaines choses soient abandonnées au jugement et à la volonté du peuple.» Ce gouvernement n'était pas un système imaginaire dans la pensée deCicéron, il le voyait réalisé dans la république romaine ; peut-être sonpatriotisme l'a-t-il aveuglé, en lui faisant regarder la constitution romainecomme un type irréprochable.

Cette constitution fut l'une des plus sages destemps anciens, mais elle avait des défauts, et ce sont ces défauts qui bientôtallaient causer sa ruine.Les doctrines religieuses de Cicéron sont difficiles à préciser.

On a dit du "deNatura deorum" qu'il commence et qu'il finit par un peut-être.

Cet ouvrage, eneffet, ne renferme presque aucune conclusion.

« Cicéron, dit Boissier, y réfute les opinions émises par lesphilosophes grecs sur la nature des dieux; il ne songe pas à nous dire quelle est la sienne, ni s'il en a une.

Noussortons de ce grand débat, où s'agitent les questions les plus graves, incertains, hésitants, sans pouvoir démêler lessentiments de l'auteur et le dessein de son livre...

De nos jours, on a cru surprendre dans cette absence deconclusions formelles un athéisme qui se déguise.

C'est, je crois, aller trop loin.» Il n'y a qu'à lire le début du "deNatura deorum", pour se convaincre qu'en écrivant cet ouvrage, le but de Cicéron a été plutôt de combattre ledogmatisme absolu de certains philosophes que de nier l'existence des dieux : « Quand on verra, dit-il, combien leshommes les plus doctes ont été partagés en cette matière, ceux qui croiront avoir trouvé quelque chose de certainpourront douter à leur tour.

» Les opinions religieuses de Cicéron nous paraissent donc pouvoir se résumer assezbien dans les paroles de Balbus: « Quales sint (dii) varium est ; esse nemo negat.

» Cicéron affirme l'existence desdieux, soit dans le "de Natura deorum", soit dans le "de Divinatione", soit dans le "de Fato"; il en donne des preuvesnombreuses, tirées de l'ordre et de la beauté de l'univers, et du consentement de l'humanité.Mais il s'est trompé sur la nature des dieux.

Fidèle au probabilisme de l'Académie, il termine le "de Natura deorum",en disant que l'opinion de Balbus lui paraît plus vraisemblable.

Cette conclusion suffit peut-être à le justifier dureproche d'athéisme, mais elle n'excuse pas ses erreurs sur la nature de Dieu.

En suivant les stoïciens, dont Balbusse fait l'interprète, il ne distingue pas assez nettement Dieu de la nature et de l'univers; et en n'opposant aucuneobjection aux théories de ses interlocuteurs, il donne le droit de les lui attribuer.

Ce dernier reproche s'appliquesurtout au dogme de la Providence, qui est bien compromis par l'argumentation de Cotta.Cicéron est plus affirmatif dans d'autres traités.

Pour expliquer les divergences qu'on trouve dans ses opinionsreligieuses, certains auteurs ont prétendu que celles-ci variaient avec le public auquel le philosophe s'adressait.Cette interprétation semble juste, si on la restreint au respect de Cicéron pour la religion populaire.

« Quand il parleen homme d'Etat, il tient à passer pour un croyant sincère.

» Mais, lorsqu'il s'agit de ses doctrines philosophiquesproprement dites sur Dieu et sur la Providence, il nous paraît plus vraisemblable d'en expliquer la mobilité par lesfluctuations continuelles de son esprit naturellement irrésolu.. »

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