VIE ET PHILOSOPHIE de HERBERT SPENCER. ?

Herbert Spencer naquit à Derby, le 27 avril 1820. Il fréquenta d'abord une école de sa ville natale, l'externat Mather, puis il fut confié à son oncle, le révérend Thomas Spencer, chef d'institution à Hinton. Herbert y étudia un peu les langues classiques, le grec, le latin, le français, mais avec peine et sans profit. Sa principale étude était celle des mathématiques, dans laquelle il excellait. Il s'intéressait aussi aux questions sociales, et accumulait les matériaux d'une instruction très diverse, très pratique, très moderne. Après quelques hésitations sur le choix d'une carrière, Herbert accepta un poste d'ingénieur dans une compagnie de chemins de fer. Il resta neuf ans dans cet emploi, de 1837 à 1816. En 1842, Herbert Spencer publie dans un journal, le Non-conformiste, une série de Lettres, qui sont sa première publication importante ; leur succès fut grand. James Wilson lui proposa, en 1848, une place de secrétaire de la rédaction au journal l'Économiste. C'était le pain assuré et aussi le temps et la liberté pour écrire. En 1850, Spencer publia la Statique sociale, qui lui avait demandé deux années de labeur; puis il écrivit de nombreux articles dans les revues. La fortune littéraire permettait à Spencer de vivre indépendant, il quitta l'Économiste et employa l'année 1853 à faire un voyage sur le continent. En France, il commença la composition des Principes de psychologie, qui furent achevés à Derby. Le surcroît de travail avait ébranlé la santé de Spencer; il n'écrivit guère jusqu'en 1857. A partir de cette époque, il conçut l'idée de publier tout un cours de Philosophie synthétique, dont il publia le programme en 1860. Dès lors les ouvrages se succédèrent à intervalles presque réguliers : les Premiers principes, en 1862; la Classification des sciences, en 1863, suivie des Principes de biologie. De 1870 à 1872, Herbert Spencer compose les Principes de psychologie; en 1873, paraît l'Introduction à la science sociale, qui prépare la voie aux Principes de sociologie, édités en 1877. Les Principes de morale, qui sont de 1870, terminent la série des volumes de Philosophie synthétique. Spencer avait composé son journal, qu'il intitule Autobiographie, publié seulement après sa mort. Cet Ouvrage donne la physionomie de son auteur. C'était un maladif et un nerveux, un passionné du grand air et de la liberté, sujet à toutes sortes de troubles physiques, décrits longuement dans cette autobiographie. Spencer, incapable de se tenir à son bureau de travail, dictait, en marchant et en remuant, à son secrétaire. C'est de celle façon que furent composés les ouvrages de Philosophie synthétique. Spencer mourut le 8 décembre I933, à Brighton. Il fut incinéré le 14. Il avait été l'un des plus grands penseurs anglais.