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Vocabulaire: DIALECTIQUE.

Publié le 26/08/2009

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Art de raisonner méthodiquement. — Pour Zénon, la dialectique consiste à pousser dans ses derniers retranchements la thèse à combattre. — Pour Socrate, elle consiste à classer les concepts à fin de discussion : elle peut être ironie ou maïeutique. — Pour Platon, elle permet de s'élever des données sensibles ou simples conjectures aux connaissances intelligibles : la dialectique ascendante atteint ainsi les principes éternels et immuables ; la dialectique descendante constitue les sciences particulières à partir des principes. — Pour Aristote, c'est la partie de la logique qui porte sur les arguments vraisemblables. — Pour les Scolastiques, c'est la logique formelle. — Pour Kant, la dialectique transcendantale porte sur cette « illusion naturelle et inévitable « de notre esprit, qui pense dépasser par la raison l'ordre des phénomènes pour atteindre l'absolu. — Pour Hegel, qui identifie le rationnel et le réel, c'est le développement de la pensée par thèse, antithèse et synthèse. —  Pour Kierkegaard, c'est ce qui exclut l'immédiat, impliquant aussi bien le raisonnement que la comparaison, la réflexion que la dualité. C'est aussi une opposition entre l'homme et Dieu, qui se traduit par l'angoisse du péché. — Berdiaev parle d'une « dialectique existentielle du divin et de l'humain «. — Lavelle parle d'une « dialectique de la participation « où « l'esprit pénètre le monde en faisant jaillir en nous une pluralité de puissances auxquelles le réel ne cesse de répondre «. — Pour Jaspers « tout ce qui est vivant se développe avec une multiplicité de significations dialectiques «. — Karl Barth parle d'une « théologie dialectique « où « le non doit toujours être expliqué par le oui, et le oui par le non «.

« En grec, dialegein veut dire « discuter avec quelqu'un ».

Le mot est formé à partir du préfixe dia qui signifieapproximativement « à travers », et du verbe legein qui renvoie au logos, c'est-à-dire à la fois à la raison et audiscours.

Originellement, la dialectique est l'art du dialogue dont se sert en particulier Socrate, pour accoucher sesinterlocuteurs de la vérité dont ils n'ont pas conscience ou qu'ils refusent de reconnaître.

Ainsi, à travers le discoursrationnel travaillé par un dialogue, on chemine ensemble vers le vrai (voir Maïeutique).

Ce cheminement rested'ailleurs dialectique par essence, même lorsque nous sommes seuls, puisque Platon définit la pensée comme undialogue silencieux de l'âme avec elle-même.Progressivement, le mot dialectique a pris un sens différent.

Kant utilise ainsi l'expression dialectiquetranscendantale pour qualifier le mouvement de la raison qui se coupe du champ de l'expérience possible, poursombrer dans une logique de l'apparence lorsqu'elle prétend penser les noumènes ou les choses en soi (voirPhénomène).

Les idées de monde, de Dieu et de liberté sont les produits de cette illusion nécessaire, dont une prisede conscience permet seulement d'en saisir l'insuffisance, sans la faire disparaître totalement comme préoccupationintellectuelle.

La raison, en effet, ne peut s'empêcher d'aller au-delà de ses propres limites et cherche toujours àconnaître l'inconnaissable.Dans la philosophie de Hegel, la dialectique devient le mouvement même de l'être qui s'accomplit par opposition à lui-même et dépassements successifs.

Toutefois, le dépassement n'est pas à réduire ici à une pure négation.

Lacontradiction à l'œuvre dans tout phénomène implique systématiquement une conservation que le terme allemandAufhebung (« suppression ») parvient bien à poser, mais dont la traduction française restitue très imparfaitementtoute la richesse.

Il signifie « mettre un terme à », tout en impliquant l'idée que quelque chose est gardé.

Dès lors,la négation joue un rôle créateur et ne peut pas seulement être pensée comme principe de destruction.Dans la préface de la Phénoménologie de l'esprit, Hegel donne un exemple qui permet, par analogie, de comprendrece mouvement dialectique à l'œuvre dans le monde et dans la conscience elle-même.

Un fruit, avant d'apparaîtrecomme tel, est d'abord fleur et, antérieurement à l'éclatement de la floraison, simple bouton.

Ces moments ne seréfutent pas les uns les autres mais se dépassent sans s'abolir totalement : le fruit n'est que le produit dialectiqued'une opposition interne qui préside à son développement.

On exprime aussi ce mouvement dialectique par letriptyque thèse, antithèse, synthèse.. »

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