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Y a-t-il de la démesure dans la volonté de savoir ?

Publié le 06/11/2010

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Présentation de la thèse : la volonté de savoir doit être vue comme à l'origine de la philosophie, le désir de savoir ne trouve donc son origine que par rapport à une quête désintéressée du philosophe au terme de laquelle celui-ci espère accéder à la Vérité et au Bien      Si l'on choisit de considérer la démesure au sens antique du terme, on s'aperçoit que la philosophie en elle-même peut apparaître comme un effet de la présomption humaine. En effet, l'Homme antique, et notamment l'homme grec, doit avoir conscience en permanence de la position qu'il occupe au sein d'un tout, le cosmos, et ne jamais chercher à sortir du rôle qui lui a été attribué dans ce vaste ensemble harmonieux, sous peine de commettre la faute sacrilège, l'hubris. Dans ce contexte, on pourrait considérer que l'émergence de la pensée rationnelle, avec Socrate, coïncide avec la volonté d'appropriation d'un savoir jusqu'ici réservé aux Dieux. On voit alors surgir la figure d'un Prométhée-philosophe, défiant l'ordre cosmique pour s'emparer de la lumière de la connaissance et bouleverser l'ordre établi pour semer le chaos et engendrer le mal.

« parfaite morale, qui présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse», création d'une morale strictement scientifique, outil infaillible de conquête du bonheur,-revalorisation des fins dernières de l'Homme car satisfaction procurée par la vérité tient à ce témoignage de lacapacité autonome de l'Homme.

S'étend de la science à l'éthique, utilise science pour éthiqueMesure quantitative, sens mathématique, donne illusion d'objectivité qui conduit ensuite à mesure morale ? De même volonté de savoir ne fait qu'un avec liberté de savoir et liberté de l'Homme : volonté de savoir va s'étendredu domaine des sciences à celui de l'éthique.

« L'homme vertueux est l'homme qui sait ».

(Socrate) Questions de transition, poser l'objection, MAIS :- Si toute mesure humaine peut être démesure, n'est-ce pas parce qu'elle risque de trop se prendre au sérieux, dene pas se mettre en question, et donc de tomber dans l'excès ? II.

Folie de la raison, démesure de la raison : Pascal, Kant =) implique la nécessité d'un travail de la raison sur elle-même…qui peut permettre de remédier à cette démesure dès lors que l'homme s'interroge sur les limites deson pouvoir de connaître.

Raison peut être ramenée à la sagesse, idée que la démesure n'est pas inévitable.

Toutdépend de la manière dont on accède à la connaissance. 1) Pascal Le fragment des Pensées de Pascal intitulé Disproportion de l'Homme (Pensées)La géométrie constitue le lieu où sont révélées les deux tentations de la raison : celle d'établir des principespremiers : or à la base du démontrable il y a toujours de l'indémontrable, les propositions indémontrables, qui pourDescartes ont le statut d'idées intuitives, ne sont indémontrables que pour notre raison finie, ne sont pas en elle-même indémontrables, elles ne le sont que pour notre esprit qui ne saurait remonter plus loin.

Ensuite, la prétentionà un savoir total au travers d'un système de propositions (ensemble achevé et logiquement unifié de tout le savoirgéométrique possible) : or pour Pascal la raison géométrique est condamnée à l'inachèvement face à l'infinité detout le savoir géométrique possible.Démonstration : position de l'Homme par rapport aux deux infinis : nous sommes infiniment grands par rapport àl'infiniment petit et infiniment petits à l'égard de l'infiniment grand} position de milieu : infiniment éloignés desextrêmes nous sommes aussi infiniment éloignés de les comprendrePour Pascal l'acquisition méthodique du savoir doit conduire la raison à ses limites.

L'admiration n'est pas aucommencement de toute démarche scientifique comme ce qui la stimule mais arrive au terme du savoir comme cequi met la raison face à ses propres limites.

La sagesse, la mesure résident non plus dans l'ambition d'unerationalisation totale du réel et dans l'accès aux vérités métaphysiques mais dans l'émergence d'une raisonraisonnable, qui renonce à comprendre une vérité qui excède ses capacités : la suspension de la raison doit se faireau terme de la démarche scientifique.Pourtant on peut remarquer que si la raison a des limites, elle tend souvent à les transgresser : il y a bien une foliede la raison.

Il y a bien démesure de l'Homme dans sa volonté de connaître ce qui excède ses capacités, dansl'exercice de cette raison curieuse qui se prétend à la mesure de l'infini, qui prétend poser son regard sur ce qui estau-delà de tout regard possible (Dieu ? les deux infinis).

Il y a donc bien prétention, vanité de la raison qui seprétend à la mesure de l'infini.Il s'agit de saisir les limites de notre pouvoir rationnel pour pouvoir, de la sorte, « se tenir en repos, chacun dansl'état où la nature l'a placé ».

P.

revendique la nécessité de trouver un usage de la raison qui soit conforme à sanature, sans quoi celle si fait immanquablement, comme chez Descartes, l'expérience de la démesure.

La justemesure consiste dans l'ignorance savante, c'est-à-dire la saisie par la raison de l'inconcevable, de l'inconnaissable,et ne saurait en aucun cas être dépassée. 2) Kant, Deuxième préface à la critique de la raison pure : critique de la métaphysique et enjeux moraux Pour Kant, la métaphysique confond le possible et le réel, l'ordre de la logique et l'ordre de l'existence en supposantque le réel se structure se structure sur les exigences de la raison.

C'est pourquoi le modèle déductif desmathématiques (méthode) prôné par Descartes se révèle inadapté aux sujets dont s'occupe la métaphysique.

Remeten cause pouvoir de la raison à accéder aux sujets dont s'occupe la métaphysique : pose les limites de la raisonthéorique, nécessité pour la raison de s'interroger sur elle-même, sur ses limites, d'opérer un travail critique,institution d'un « tribunal » qui la garantisse dans ses prétentions légitimes et puisse en retour condamner toutesses « usurpations sans fondements » en décelant ses propres conditions d'exercice.Cette critique a une utilité pour ainsi dire pratique, Kant cherche aussi à nous montrer les effets pervers de larecherche de l'absolu par la raison spéculative dans le domaine moral.On peut choisir l'exemple d'Oedipe :Oedipe détient le pouvoir parce qu'il est savant (a résolu l'énigme…), il s'arroge le pouvoir par le savoir.Une crise survient à Thèbes, il y a nécessité de sauver l'Etat, Oedipe agit alors en despote à travers uneappropriation subjective du savoir : il n'écoute personne (Tirésias, Jocaste…), soupçonne tout le monde(Créon), se croit seul à parler au nom de la raison.

« La démesure enfante le tyran… »En terme kantiens, on pourrait dire qu'Oedipe s'arroge « nouvelle idée de la raison » Il apparaît comme le dictateur de la raison, le tyran fou qui pense détenir le savoir absolu, qui souhaite acquérirl'omniscience + l'omnipotence (attributs divins), Oedipe se caractérise par sa volonté de maîtriser le réel qui. »

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