Devoir de Philosophie

Y a-t-il des valeurs éternelles ?

Publié le 06/01/2006

Extrait du document

Les remords ou, au contraire, les satisfactions sont liés à l'opinion des personnes qui m'entourent. b) Les valeurs morales sont relatives à la société. Là encore, Montaigne remet en cause l'existence de lois naturelles susceptibles de juger de la moralité, non pas d'une action, mais d'une loi. Ce décalage entre les morales se trouve porter à son comble par la découverte de sociétés qui n'ont pas les mêmes valeurs. c) La relativisme moral s'exprime ainsi dans une société, les valeurs morales d'un individu sont celles de ses proches. Mais aussi entre différents peuples qui n'ont pas les mêmes coutumes, et donc, pas les mêmes valeurs. Comment relever la morale de cette secousse sceptique, comment sauvegarder l'idée de la bonne action en soi? C'est de cette interrogation que naît la morale moderne. 2.La morale universelle et étrnelle : les lois naturelles et la morale kantienne a) Une des questions que Kant pose dans son projet critique est "que dois-je faire?

Le sujet pose une question cruciale de la philosophie morale, à savoir que ce que nous concevons comme des principes éternels et universels ne sont peut être que des croyances subjectives, croyances dont nous présumons qu'elles sont ou doivent être admises par tous. Les valeurs morales sont, en effet, des principes censés guider nos actions et qui permettent de juger une action comme immorale ou au contraire morale. Or, ce jugement sur nos propres actions suivant des critères de valeurs, se portent également sur les actions d'autrui. Si ces critères sont relatifs et seulement temporels alors il se peut que ces jugements soient injustes. Cependant, le terme "relatives" nous conduit à nous demander envers quoi les valeurs seraient susceptibles d'être relatives:  ■ Relatives à l'individu: chaque individu a ses propres valeurs et aucune en droit ne peut l'emporter sur une autre, de sorte que la morale est une enfermement individuel dans ses propres valeurs et ne peut plus fournir une norme pour l'action.  ■ Relatives à une société: Ce qui est considéré comme moral du point de vue d'un peuple peut être immoral dans un autre. Les valeurs morales sont le fruit d'une civilisation et d'une époque. Les valeurs de la démocratie, par exemple, sont-elles ou doivent-elles être partagées par tous? Ce relativisme maintient le rôle de la morale en tant que norme de comportements mais il dévoile également une morale instrumentalisée, au service d'un ordre social. La morale n'a-t-elle pas vocation à être plus que cela? Kant sera, sur ce sujet, un auteur incontournable car il est considéré comme le fondateur de la conception morale moderne universaliste. Au cours de la dissertation il faudra rappeler ces grands principes sans pour autant lui donner le dernier mot.

« a) Une des questions que Kant pose dans son projet critique est "que dois-jefaire?" Il s'agit de se demander par cette question quelle instance pourrarégler ma conduite, or l'instance qui, dans la philosophie morale kantienne,donne ses lois à la conscience est la raison pratique.

Les lois morales relèventd'une obligation inconditionnée, c'est-à-dire que je suis obligé d'obéir aux loismorales indépendamment des circonstances.

C'est ce que rend très biencompte la célèbre formule:.« tu dois, donc tu peux » Kant supprime ainsi toutrelativisme de la circonstance. b) Or, la loi morale kantienne obéit à un principe fondamental: « Il n'y a doncqu'un impératif catégorique, et c'est celui-ci : Agis uniquement d'après lamaxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loiuniverselle.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785.

Ceseul impératif permet à chaque être doué de raison d'accéder à la loi morale.Ainsi, dit-on de la lois morale kantienne qu'elle est fondée en raison. • L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandement christiquequant à son fondement.

En effet le commandement d'amour du Christ vient del'extérieur et est fondé sur un commandement antérieur qui prescritl'obéissance inconditionnelle au Christ.

L'impératif kantien vient, lui, de laraison.

C'est en nous-mêmes que nous le trouvons, comme une structure denotre propre esprit, qui fonde notre moralité. • Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyons contraints à nous y plier, mais il est en nous commeune règle selon laquelle nous pouvons mesurer si nos actions sont morales ou non (d'où la «mauvaise conscience»).• Il se distingue aussi par sa portée.

En effet, traiter les autres «comme une fin» ne signifie pas nécessairement les«aimer».

C'est à la fois moins exigeant, car il s'agit «seulement» de les respecter, en reconnaissant en eux la dignitéhumaine.

Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect même quand on n'aime pas! C'est là que le«devoir» est ressenti comme tel. c) Ainsi, par ce deuxième aspect, la loi morale devient universelle, elle ne dépend plus des circonstances sociales del'individu.

Et cela du fait que chaque homme est doué de raison.Mais, sans remettre en question cette dernière phrase on peut se demander si la raison universelle n'est pas ici uneraison particulière.

Kant n'aurait-il pas voulu sauver la morale universelle, en universalisant une raison particulière? 3.

Critique de la perspective universelle des lois morales. a) En réalité, la morale kantienne s'expose à la même critique que la loi naturelle.

N'est-elle pas le fruit d'un nouvelaveuglement? N'était-ce pas la traduction d'une vanité de la part de la civilisation occidentale? Et, autre problème,chaque individu ne peut-il pas prendre des valeurs relatives, non fondées en raison pour des valeurs universelles? b) Les valeurs morales ne sont universelles et éternelles que si tout le monde ressent une certaine mauvaiseconscience en les éprouvant.

Rousseau, par exemple, pense que le méchant est moral et qu'il est puni par samauvaise conscience.

Il fait du remord la preuve de l'existence de la conscience en chacun de nous.

Seulement,cette conscience est étouffée par l'opinion, les préjugés de la société.

Mais, on a vu plus haut la critique duremords par Montaigne. c) Toute la difficulté consiste à penser une sorte de plus petit commun dénominateur dans la diversité des valeursmorales.

Faut-il renoncer, sous prétexte qu'elle ne serait pas naturelle, à l'universalité de la morale? Conclusion: Ce que l'on prend pour des valeurs morales éternelles peuvent s'avérer être des valeurs subjectives, issues parexemple de mon environnement familial.

Peut-être que les valeurs morales n'ont pas en elle-même l'universalité qu'onleur prête.

Cependant, si les valeurs ne sont pas données, n'y a t-il pas des principes sur lesquels on peuts'entendre, l'universalité de la morale n'est-elle pas à bâtir? Si oui, quels en sont les moyens légitimes? Commentconcilier sur la morale à la fois l'aspect positif du scepticisme (la critique) sans sombrer dans un relativisme absolupour lequel tout est permis?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles