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Y a-t-il des vérités dont il n'est pas permis de douter ?

Publié le 05/02/2005

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Ainsi on peut observer deux types différents de doute philosophique. Le doute sceptique qui incarne une suspension définitive du jugement et le doute méthodique de Descartes qui se veut le fondement et le point de départ de toute connaissance et de toute vérité.   Dont il n'est pas permis : qu'il est impossible de remettre en cause, dont le statut est obligatoirement préservé quelles que soient les circonstances. Cette expression implique à la fois l'idée d'interdit et d'obligation. Je ne dois pas remettre en question quelque chose parce que le statut de cette chose est préservé, sacré, certain.     Problématique :   On s'interroge ici sur le critère du vrai et sur l'éventuelle existence d'une valeur intrinsèque à certaine vérités particulières qui ferait que ces dernières ne pourraient absolument pas être contestées. En effet, si l'on atteste l'existence de certaines vérités dont il n'est pas permis de douter, cela signifie que ces vérités ne sont pas des présupposés ou des éventualités mais qu'elles sont universelles et atemporelles. Il est donc essentiel ici de remarquer que l'intitulé du sujet distingue plusieurs types de vérité puisqu'il parle non pas du concept de «vérité » mais de « vérités » au pluriel. On ne parle donc pas ici d'une vérité unique et universelle qui agirait comme un référent immuable. Cela sous-entend au contraire qu'il y a une échelle de valeur au sein même de la vérité, une échelle graduelle qui permettrait de dire que certaines vérités sont plus vraies que d'autres, au sens où il serait impossible de les remettre en question.

« « Métaphysique », k,6) ou encore que « telles m'apparaissent à moi les choses en chaque cas, telles elles existent pour moi ; telles elles t'apparaissent à toi, telles pour toi elles existent » (Platon , « Théétète », 152,a). Peut-on soutenir une telle thèse, qui revient à dire que tout est vrai ? Affirmer l'égale vérité des opinionsindividuelles portant sur un même objet et ce malgré leur diversité, revient à poser que « la même chose peut, à la fois, être et n'être pas » ( Aristote ).

C'est donc contredire le fondement même de toute pensée logique : le principe de non-contradiction., selon lequel « il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps, au même sujet et sous le même rapport ».

Or, un tel principe en ce qu'il est premier est inconditionné et donc non démontrable.

En effet, d'une part, s'il était démontrable, il dépendrait d'un autre principe, mais un telprincipe supposerait implicitement le rejet du principe contraire et se fonderait alors sur la conséquence qu'il étaitsensé démontrer ; on se livrerait donc à une pétition de principe ; et d'autre part, réclamer la démonstration detoute chose, et donc de ce principe aussi, c'est faire preuve d'une « grossière ignorance », puisqu'alors « on irait à l'infini, de telle sorte que, même ainsi, il n'y aurait pas démonstration ».

C'est dire qu' « il est absolument impossible de tout démontrer », et c ‘est dire aussi qu'on ne peut opposer, à ceux qui nient le principe de contradiction, une démonstration qui le fonderait, au sens fort du terme.Mais si une telle démonstration est exclue, on peut cependant « établir par réfutation l'impossibilité que la même chose soit et ne soit pas, pourvu que l'adversaire dise seulement quelque chose ».

Le point de départ, c'est donc le langage, en tant qu'il est porteur d'une signification déterminée pour celui qui parle et pour son interlocuteur.

Or,précisément, affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage.

Si dire « ceci est blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que desbruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. " Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par le langage, elle détruitaussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si le blanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une naturedéfinie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai.Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit. Du fait de cette relativité, pour les sophistes, une vérité universelle n'est même pas envisageable.Par ailleurs, la méthode du doute systématique utilisée par les sceptiques montre que l'on peut tout remettreen cause.Le doute sceptique conduit à une suspension définitive du jugement.

Le scepticisme considère en effet quenous ne sommes pas certain de pouvoir atteindre la vérité et que pour cette raison il est nécessaire de douterafin de suspendre son jugement et d'atteindre la paix de l'âme, l'ataraxie.Nous allons maintenant nous interroger sur le statut de la vérité scientifique qui s'appuie sur des preuves etsemble indubitables. 2- L'idéal de la vérité objective mis en question dans les sciences:. »

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