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Y a-t-il des vérités dont il n'est pas permis de douter ?

Publié le 15/02/2005

Extrait du document

Cette révolution ne tend à rien moins qu'à établir une indétermination objective. Jusqu'à Heisenberg, les erreurs sur les variantes indépendantes étaient postulées comme indépendantes. Chaque variable pouvait donner lieu séparément à une étude de plus en plus précise [...]Or avec le principe d'incertitude de Heisenberg, il s'agit d'une corrélation objective des erreurs.[...]En microphysique, il n'y a donc pas de méthode d'observation sans action des procédés sur la méthode sur l'objet observé. Il y a donc une interférence essentielle de la méthode et de l'objet ». Gaston Bachelard, Le Nouvel Esprit Scientifique.   Einstein soulève le problème épistémologique de la vérité scientifique. En effet, nous sommes dans l'impossibilité de confronter les théories avec la réalité elle-même :   « Les concepts physiques sont des créations libres de l'esprit humain et ne sont pas, comme on pourrait le croire, uniquement déterminés par le monde extérieur. Dans l'effort que nous faisons pour comprendre le monde, nous ressemblons quelque peu à l'homme qui essaie de comprendre le mécanisme d'une montre fermée. [...]Il ne sera jamais en état de comparer son image avec le mécanisme réel, et il ne peut même pas se représenter la possibilité ou la signification d'une telle comparaison.

« Nous allons maintenant nous interroger sur le statut de la vérité scientifique qui s'appuie sur des preuves etsemble indubitables. 2- L'idéal de la vérité objective mis en question dans les sciences: Pour Bachelard, la raison est ouverte à l'avenir, à la conquête permanente dela vérité.

Pour cette raison, elle est capable de remettre en question desprincipes sur lesquels elle s'appuyait jusqu'alors.Le Nouvel Esprit Scientifique, qui est une révolution intellectuelle selonBachelard, remet en cause la croyance au déterminisme (relation nécessaireentre une cause et son effet) qui s'identifie à l'esprit scientifique.

En effet, ledéterminisme ne fonctionne que si l'on exclut certaines perturbations.

Au XIX°Siècle, la théorie cinétique des gaz introduit le calcul probabiliste et pose queles molécules se choquent entre elles au hasard.Il faut remarquer que cet indéterminisme n'est pas provisoire et qu'il ne dépend pas d'une limitation de nos connaissances.Le principe d'incertitude de Heisenberg va dans le sens de cette objectivitéde l'indéterminisme : « Le conflit entre le déterminisme et l'indéterminisme scientifiques était enquelque manière assoupi quand la révolution de Heisenberg est venueremettre tout en cause.

Cette révolution ne tend à rien moins qu'à établir uneindétermination objective.

Jusqu'à Heisenberg, les erreurs sur les variantesindépendantes étaient postulées comme indépendantes.

Chaque variable pouvait donner lieu séparément à une étude de plus en plus précise […]Or avec le principe d'incertitudede Heisenberg, il s'agit d'une corrélation objective des erreurs.[…]En microphysique, il n'y a donc pas deméthode d'observation sans action des procédés sur la méthode sur l'objet observé.

Il y a donc uneinterférence essentielle de la méthode et de l'objet ».

Gaston Bachelard, Le Nouvel Esprit Scientifique. Einstein soulève le problème épistémologique de la vérité scientifique.

En effet, nous sommes dansl'impossibilité de confronter les théories avec la réalité elle-même : « Les concepts physiques sont des créations libres de l'esprit humain et ne sont pas, comme on pourraitle croire, uniquement déterminés par le monde extérieur.

Dans l'effort que nous faisons pour comprendrele monde, nous ressemblons quelque peu à l'homme qui essaie de comprendre le mécanisme d'une montrefermée.

Il voit le cadran et les aiguilles en mouvement, il entend le tic-tac, mais il n'a aucun moyend'ouvrir le boîtier.

S'il est ingénieux, il pourra se former quelque image du mécanisme, qu'il rendraresponsable de tout ce qu'il observe, mais il ne sera jamais sûr que son image soit la seule capabled'expliquer ses observations.

Il ne sera jamais en état de comparer son image avec le mécanisme réel, etil ne peut même pas se représenter la possibilité ou la signification d'une telle comparaison.

Mais lechercheur croit certainement qu'à mesure que ses connaissances s'accroîtront, son image de la réalitédeviendra de plus en plus simple et expliquera des domaines de plus en plus étendus de ses impressionssensibles.

Il pourra aussi croire à l'existence d'une limite idéale de la connaissance que l'esprit humainpeut atteindre.

Il pourra appeler cette limite idéale la réalité objective.

» Dans ce texte, il s'agit de s'interroger sur les rapports entre la théorie et la réalité.

Les concepts quenous utilisons pour expliquer la réalité ne sont pas guidés et fournis par le réel, mais sont desconstructions de l'esprit humain.

Une telle thèse va alors conduire à s'interroger sur la question de lavérité.

Afin de mieux le comprendre, on peut partir ici de l'analogie : On a beau répéter qu'il nous estimpossible d'ouvrir le boîtier, la tentation est grande de s'imaginer le contenu de la montre, sonmécanisme.

Or c'est bien là ce qui peut retenir notre attention dans la lecture de ce texte.

Il ne s'agitpas d'une interdiction provisoire, conjoncturelle, mais d'une impossibilité principielle : nous ne pouvonsvoir la réalité physique telle qu'elle est en elle-même, indépendamment de tout sujet observant.

Bref,nous n'avons pas d'accès à la chose en soi.

La théorie ne pourra plus dès lors être pensée comme unecopie de la réalité (ou alors une copie sans modèle, une copie qui n'imite rien) mais bien comme unmodèle d'interprétation, d'intelligibilité des phénomènes.

Est-ce à dire qu'il n'y aura jamais aucuneconnaissance de la réalité, que si toutes les théories ne sont que des interprétations, aucune ne vautplus que l'autre ? vous pouvez montrer en quoi l'affirmation selon laquelle nous n'avons pas accès au réelen soi ne conduit pas nécessairement à de telles affirmations.

Pour reprendre l'analogie utilisée dans letexte, il y a des images du mécanismes qui rendent beaucoup mieux compte que d'autres la manière dontla montre fonctionne.

Enfin, il convient d'insister sur la fin du texte qui achève le passage d'un point devue réaliste naïf à un point de vue idéaliste méthodologique puisque la notion de vérité est définiecomme limite idéale de la connaissance de l'esprit humain.

Le rappel de l'impossibilité de toutecomparaison entre la description théorique et la chose elle-même opère en effet une sortie de lacompréhension classique de la vérité comme adequatio intellectus et rei (adéquation de l'esprit et de lachose).

Mais la réalité objective n'est pas la réalité en soi. Le critère de la vérité, rappelons le, est la conformité à la réalité, au fait, à l'expérience par le biais d'une. »

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