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Y a-t-il des vérités indiscutables ?

Publié le 17/01/2022

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La sensation a toujours un objet réel et n'est pas susceptible d'erreur. En nous-mêmes, en notre sensibilité subjective, se trouvent donc les critères du vrai. Les Sophistes affirmaient un subjectivisme radical.- L'évidence comme caractère de ce qui entraîne immédiatement l'assentiment de l'espritDans cette perspective, lorsque le jugement façonne et détermine le vrai, lequel ne transcende plus ni l'individu ni la Personne, c'est l'évidence qui peut jouer, en certains cas, un rôle prédominant. Ici, nous rappellerons l'exemple, célèbre, de la méthode cartésienne, où il s'agissait de ne recevoir aucune chose pour vraie qui ne fût évidente, c'est-à-dire si claire et si distincte que l'esprit n'ait plus la possibilité de la mettre en doute.- La passion subjective:Examinons maintenant un nouvel élément subjectif, qui ne sera plus ici d'ordre intellectuel, mais affectif : la passion. Et, en effet, il semble bien que nous soyions désormais en mesure de rendre sa valeur à la passion subjective dans sa relation au vrai. Le vrai n'est pas seulement le fruit de facteurs intellectuels, mais bien de tout ce qui touche à l'affectivité. Dès lors la passion, définie comme attachement dominant, se trouve réhabilitée dans son rapport au vrai. Ainsi fit Kierkegaard, pour qui la vérité ne transcende ni la subjectivité ni la passion.

  • A. Sens des termes
   - Y a-t-il : existe-t-il ?    - Vérité : ce qui est réellement, ce à quoi l'esprit peut donner son assentiment par suite d'un rapport de conformité avec l'objet de pensée.    - Indiscutable : qui s'impose manifestement, dont la valeur est certaine, qui ne relève pas de l'examen par un débat, en étudiant le pour et le contre.  
  • B. Sens du sujet
   Y a-t-il des connaissances réelles et s'accordant avec l'objet qui ne relèvent pas de l'examen par un débat, par étude du pour et du contre ?  
  • C. Problème
   S'il y a des vérités indiscutables devant lesquelles l'homme doit s'incliner sans débattre, une part de liberté humaine s'évanouit sans doute. Le problème est donc ici de rattacher vérité à liberté.  
  • D. Choix du plan
   On examinera la vérité à travers ses différents pôles, le pôle objectif, le pôle subjectif, etc., pour montrer que toute vérité est discutable. Le plan sera ici du type progressif.

« Le doute porte d'abord sur l'accession à la connaissance de l'Idée.

Quel critère permettra de savoir si l'on a atteintl'Idée ? Platon ne la déclare-t-il pas lui-même, dans le Parménide, pratiquement inaccessible ?Or l'expérience immédiate et quotidienne nous incite à déclarer vrais toutes sortes de phénomènes qui se déroulentdevant nous.

Le soleil est très chaud aujourd'hui : voilà un énoncé que nous déclarons être vrai sans hésitation.

Dèslors, notre opinion ou notre « croyance » subjective peuvent se substituer à la vérité « objective ».

Cette opinioncorrespond à l'état d'esprit variable de l'individu tenant une proposition pour déterminée et fixée, alors qu'elle estrelative à lui-même.

Dès lors, le jugement subjectif marque de son sceau toute assurance et tout rapport au vrai. C'est en nous-mêmes que vont se trouver les critères du vrai et non plus dans quelque puissance extérieureinaccessible.- Le « sentir » des SophistesUne des premières réponses, purement subjectives, à la question « qu'est-ce que le vrai », nous fut, en effet,apportée par les Sophistes.

Ces maîtres de rhétorique et d'éloquence, qui vécurent, pour l'essentiel, au Ve siècleavant J.-C., et dont le plus célèbre fut Protagoras d'Abdère (484-404), professaient que la science et la vérité nesont rien d'autre que la sensation.

Telle une chose m'apparaît, telle elle est.

Si le vent est froid pour moi, froid il esten soi.

Telles chacun sent les choses, telles elles sont.

La sensation a toujours un objet réel et n'est passusceptible d'erreur.

En nous-mêmes, en notre sensibilité subjective, se trouvent donc les critères du vrai.

LesSophistes affirmaient un subjectivisme radical.- L'évidence comme caractère de ce qui entraîne immédiatement l'assentiment de l'espritDans cette perspective, lorsque le jugement façonne et détermine le vrai, lequel ne transcende plus ni l'individu ni laPersonne, c'est l'évidence qui peut jouer, en certains cas, un rôle prédominant.

Ici, nous rappellerons l'exemple,célèbre, de la méthode cartésienne, où il s'agissait de ne recevoir aucune chose pour vraie qui ne fût évidente,c'est-à-dire si claire et si distincte que l'esprit n'ait plus la possibilité de la mettre en doute.- La passion subjective:Examinons maintenant un nouvel élément subjectif, qui ne sera plus ici d'ordre intellectuel, mais affectif : la passion.Et, en effet, il semble bien que nous soyions désormais en mesure de rendre sa valeur à la passion subjective danssa relation au vrai.

Le vrai n'est pas seulement le fruit de facteurs intellectuels, mais bien de tout ce qui touche àl'affectivité.

Dès lors la passion, définie comme attachement dominant, se trouve réhabilitée dans son rapport auvrai.

Ainsi fit Kierkegaard, pour qui la vérité ne transcende ni la subjectivité ni la passion.

Le chrétien authentique,dans la perspective de Kierkegaard, est conduit au vrai par la passion, par la foi subjective de l'individu souffrant etaimant.

La passion de la vérité le mène droit au Christ.- Le vrai, produit d'un désir:La pensée moderne a particulièrement insisté, à juste titre, sur les éléments affectifs, voire passionnels, quiconduisent au vrai, sur l'itinéraire du vrai en tant qu'il est précisément inséparable de ce vrai lui-même.

AinsiNietzsche a-t-il remarquablement mis à jour le désir qui se profile derrière certains énoncés qui se voudraientpurement spéculatifs ou théoriques.

Par exemple, l'homme cherche « la vérité » dans le domaine métaphysique.

Il envient à poser un monde permanent, intelligible, au-delà du monde phénoménal.

Mais, quand il postule ce « mondevrai », immuable, c'est le désir qui inspire ces raisonnements, le désir qu'il existe un pareil monde, au-delà dessouffrances phénoménales, du devenir changeant.Par conséquent, le désir - la tension vers un but anticipé comme pôle de satisfaction - peut être à l'origine du « vrai», lequel est alors le produit d'un désir, le fruit de notre « négativité » elle-même. c.

Une vérité plus mobile, fruit d'une expérience immédiate qui l'engendre.

Vers la tolérance. Si la certitude subjective, voire la passion et le désir, engendrent un vrai et une vérité qui, dès lors, netranscendent plus la sphère de la Personne ni de l'individuel, la vérité est, dès lors, plus mobile, elle échappe àl'immuabilité.

Cette donnée mobile et vivante est le fruit d'une expérience immédiate, et non point d'un itinérairesemblable à la dialectique, d'un cheminement réglé, intellectuel et progressif. On notera que, dans cette perspective, la vérité cesse de conduire au dogmatisme ou à un modèle de politiqueautoritaire, comme dans le cas précédent.

S'il y a des vérités plurielles, individuelles, alors la tolérance accompagnele jugement subjectif de l'esprit pensant, le désir (subjectif) se connaît dans sa relativité. d.

Risque de cette théorie : le pluralisme. Tolérance et saisie de la relativité, voici qui est positif.

Néanmoins, si la vérité se confond avec le produit d'unequête purement individuelle et subjective, force est de reconnaître que les vérités s'éparpillent et se fragmentent àl'infini.

Le pluralisme des vérités peut, lui-même, aboutir au scepticisme, c'est-à-dire à la doctrine ou à la tournured'esprit de celui qui doute de tout, systématiquement.Dès lors, ne peut-on dépasser ces deux positions antithétiques, d'une part, une conception purement « objectiviste» du vrai, d'autre part, une théorie qui aboutit au subjectivisme, voire au scepticisme ? En définitive, le vrai, qu'ilsoit « objectif » ou « subjectif », ne le construisons-nous pas nous-mêmes par la puissance de notre pensée ? Nouspouvons nous interroger ainsi sur la source effective du vrai.. »

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