Y a-t-il un primat de la vie intellectuelle sur la vie corporelle ?

Y a-t-il un primat de la vie intellectuelle sur la vie corporelle ? On peut pourtant se demander s'il n'y a pas un primat à accorder à la vie intellectuelle, si elle ne serait pas plus proche par nature du sujet de la moralité, plus haute, plus digne. Poser ainsi la question conduit à répondre par la négative. Elle est ou elle n'est pas le moi de valeur. Et si elle ne l'est pas, elle est renvoyée dans l'expérience et n'a pas plus de valeur que les autres déterminations. Le primat de la vie intellectuelle traduit simplement l'antique avilissement du travail manuel et la hiérarchie d'une société où les travailleurs de l'esprit étaient rares. Mais on a revalorisé le travail manuel et la rareté des travailleurs intellectuels, comme l'a montré M. COLIN CLARK, est un souvenir. Cependant, certains penseurs continuent d'affirmer la prévalence de l'intellect. CANGUILHEM et PLANET raisonnent ainsi : « Du moment que le problème se pose de comparaison et de choix entre elles < la vie intellectuelle et la vie corporelle >, c'est qu'il se pose à l'intérieur du jugement.