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Y a-t-il un sens à désirer l’impossible ?

Publié le 30/10/2019

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Le désir de l’impossible, n’a pas sa place dans la définition de l’être rationnel. Est-il utile de désirer l’impossible, alors que sa réalisation est inconcevable ?

Etre conscient que ce que l’on désire est impossible, c’est admettre que le désir ne sera pas satisfait, ce qui est illogique. En faisant l’effort de changer ses désirs, grâce à la volonté, l’homme peut modifier ses désirs. Selon Epictète, les désirs peuvent être canalisés en une volonté visant à la fin du désir. La raison est accompagnée de la volonté qui nous permet de modifier le jugement que l’on porte sur les événements. Ainsi, je peux, à l’aide de la volonté, me convaincre que ce que je désire d’impossible

n’est pas si important et indispensable que j’ai pu me le laisser croire au moment où je le désirais. Par le travail de la volonté, je peux donc mettre fin à mon désir impossible. D’après la pensée d’Epictète, c’est le chemin vers l’Ataraxie. En effet, en supprimant mon désir de l’impossible, et tous les autres désirs qui m’agitent, et qui me font souffrir, je me dirige vers la sagesse, l’absence de souffrance.

Dans ce cas, pouvant ne pas désirer l’impossible, je peux dire que le fait de désirer l’impossible n’était pas nécessaire.

 

 

 

La lutte entre la volonté de réaliser le désir, et son impossibilité à être satisfait, montre, et met en évidence le paradoxe du désir impossible. Seul le fait de désirer peut s’estomper, ou se modifier, par le travail de la volonté. Désirer l’impossible ne peut pas avoir de finalité produisant le plaisir. Il peut seulement éviter la déception, mais sans pour autant faire naître du plaisir. 

On peut alors supposer sue pour ne pas souffrir, il faut prendre le risque de désirer seulement ce que l’on peut, même si l’on peut alors être déçu. On doit aller au-delà des passions, et se diriger vers la sagesse pour trouver le véritable sens de l’existence. Les désirs ne doivent plus rester pulsionnels, mais se tourner vers une volonté éclairée.

« Désirer l’impossible revient à désirer quelque chose qui ne pourra jamais se réaliser.

Finalement, désirer quelque chose, tout en sachant que ce désir ne sera jamais satisfait, présente un paradoxe quant à la dualité de l’homme, qui est un être de désir et de raison.

En effet, lorsque je désire l’impossible, je fais l’éclipse de la partie rationnelle de moi.

Ainsi, désirer l’impossible est -il vraiment désirer quelque chose qui ne se réalisera pas, ou est -ce le désir que ce que je désire ne se réalise pas ? En désirant l’impossible, je ne désire plus dans le but de satisfaire mon désir, mais justement, je désire puisque je suis conscient que mon désir ne sera jamais assouvi.

De plus, les objets désirés sont souvent le fruit de notre imagination, le principe de plaisir, étant préféré à celui de la réalité.

De ce fait, je me protège de la déception, mon désir, étant impossible, ne peut pas me surprendre par sa réalisation.

Cette protection, se définit par une absence de risque.

Dans le cas où l’on désire l’impossible, il y a une absence de prise de risque puisque les conséquences du désir sont déjà connues et irréversibles.

Il est alors agréable et rassurant de maîtriser les effets de nos désirs.

Pour cela, désirer l’impossible, et le seul désir à « échapper » au caractère infernal du désir, décrit par Schopenhauer.

En effet, Schopenhauer présente le désir comme « une soif inextinguible » qui ne peut jamais entraîner la satisfaction plénière.

Un désir satisfait entraîne une multitude d’autres désirs qui tendent à être satisfaits.

Le désir est ainsi, pour Schopenhauer une source de souffrance.

Le fait de désirer l’impossible, permet alors de se détacher du processus des désirs, sachant que le désir impossible ne se réalisera pas, ne peut pas décevoir.

L’impossible fixe un objectif auquel on souhaite se rattacher perpétuellement sans crainte de le voir échouer.

Pour autant, est ce que le fait de ne pas prendre de risque et de ne pas être déçu, ne présente t -il pas plus de souffrance pour le sujet qui désire, que s’il désirait de façon rationnelle ? Désirer l’impossible revient à ne pas désirer quelque chose de réalisable.

L’illogique de ce désir se démontre.

Si le désir est impossible, alors, il ne peut pas être satisfait.

Or, les désirs visent à procurer du plaisir par leur satisfaction.

Le fait de rentrer dans la quête de l’impossible, revient nécessairement à s’astreindre à souffrir, le manque que l’on ressent est impossible à combler.

Selon Schopenhauer, le désir est né d’un manque, et créer la souffrance.

Un désir satisfait entraîne l’arrivée d’autres désirs qui tendent à être satisfaits, créant un manque perpétuel et illimité.

Or, dans le cas du désir illimité, le désir reste insatisfait et se superpose à d’autres désirs. Comme dès le départ, il est contraint à ne pas se réaliser, peut -on le considérer comme étant un désir à part entière ? Ainsi, on peut prendre le supplice de Tantale comme exemple de désir impossible.

En quelque sorte, Tantale, étant condamné à ne pas pouvoir manger, les fruits disparaissant lorsqu’il s’en approche, est destiné et contraint à désirer l’impossible.

Comme tous les désirs, celui de l’impossible a pour limite, la raison, la conscience.

Ainsi, on. »

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