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Y a-t-il une morale naturelle ?

Publié le 15/03/2006

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morale

Or il en va ainsi des prescriptions qui ne sont pas justes naturellement, mais varient en fonction des hommes et elles ne sont pas identiques partout dès lors que les régimes politiques ne le sont pas non plus, sauf qu'il n'y a qu'un seul régime partout qui soit d'après nature le meilleur. « ARISTOTE, Rhétorique, I 13.     1.2  La morale naturelle fonde la morale positive.   « Quand, par suite, la loi pose une règle générale, et que là-dessus survient un cas en dehors de la règle générale, on est en droit, là où le législateur a omis de prévoir le cas et a péché par excès de simplification, de corriger l'omission et de se faire l'interprète de ce qu'eût dit le législateur lui-même s'il avait été présent à ce moment, et de ce qu'il aurait porté dans sa loi s'il avait connu le cas en question. De là vient que l'équitable est juste, et qu'il est supérieur à une certaine espèce de juste, non pas supérieur au juste absolu, mais seulement au juste où peut se rencontrer l'erreur due au caractère absolu de la règle. Telle est la nature de l'équitable : c'est d'être un correctif de la loi, là où la loi a manqué de statuer à cause de sa généralité. En fait, la raison pour laquelle tout n'est pas défini par la loi, c'est qu'il y a des cas d'espèce pour lesquels il est impossible de poser une loi, de telle sorte qu'un décret est indispensable. De ce qui est, en effet, indéterminé la règle aussi est indéterminée, à la façon de la règle de plomb utilisée dans les constructions de Lesbos : de même que la règle épouse les contours de la pierre et n'est pas rigide, ainsi le décret est adapté aux faits. « ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, V 14.

Le terme à déterminer de prime abord est la qualification « naturelle « attachée à la morale, cela permet de resserrer le sujet, de savoir précisément de quoi il est question. La morale naturelle se distingue de la morale conventionnelle, elle ne serait pas construite par l'homme mais elle prendrait sa source dans la nature qui resterait à interpréter. La morale conventionnelle, quant à elle, n'est pas à rechercher dans la nature mais elle est le produit d'un consensus social, pouvant donc différer selon les sociétés considérées. Le caractère naturel de la morale pose le problème de l'identité de l'interprète. Qui est à même de déterminer la morale naturelle ? Chaque homme, certains hommes ? Comment savoir précisément ce que la nature nous dit de faire ? Et de quelle nature parle-t-on ? De la nature humaine ou de la nature mondaine ? Les deux difficultés que nous devons résoudre sont les suivantes : si l'éthique est fondée en nature comment reconnaître puis appliquer cette fondation ? Si la morale est conventionnelle ne risque-t-on pas de sombrer dans une relativisme éthique ? Leur résolution suppose l'examen de trois hypothèses. La première consiste à envisager l'existence d'une morale naturelle qui fonde et corrige la morale conventionnelle ou positive. La deuxième conçoit la morale dans un unique sens positif, le droit alors et la morale ne semblent pas distingués. Enfin la troisième hypothèse examine la possible réhabilitation de la morale naturelle.

 

  • Première partie : la morale naturelle est fondatrice.

 

 

1.1  Convention relative et stabilité naturelle.

1.2  La morale naturelle fonde la morale positive.

  

 

  • Deuxième partie : La morale naît de la convention et non de la nature.

 

 

2.1 L'éthique est positive.

 

2.2 Le sophisme naturaliste.

  

 

  • Troisième partie : La réhabilitation de la morale naturelle.

 

 

3.1 Retour nécessaire à l'unité de la nature.

 

 

3.2 La complémentarité entre morale naturelle et morale positive.

 

morale

« 2.2 Le sophisme naturaliste.

« Il n'y a pas de définition de « bien » parce que c'est une notion simple non composée de parties.

Le bienest l'un de ces innombrables objets de pensée qui ne sont pas susceptibles d'être définis, parce qu'ils sontles termes absolus en fonction desquels il faut définir tout ce qui est susceptible de définition.

[...] trop dephilosophes ont pensé que lorsqu'ils nommaient ces autres propriétés, c'est réellement le bien qu'ils étaienten train de définir ; et qu'en réalité ces propriétés n'étaient pas simplement « autres », mais absolument etentièrement identiques au caractère du bien.

C'est cette conception que je propose d'appeler « le sophismenaturaliste », et je vais maintenant m'efforcer de nous en défaire.

» MOORE, Principia Ethica, 1. Transition : La nature dans cette partie n'est pas prise dans le sens d'une nature mondaine mais elle fait référence à la nature humaine.

Aristote concevait l'homme comme étant une partie de la nature, Hobbes,quant à lui, comprend la notion de droit naturel à partir de la nature de l'homme et non de la nature commemonde dans lequel il vit.

La nature loin d'être la source de la morale, selon l'auteur du Léviathan, est bien plutôt le lieu de leur discorde, qui ne peut prendre fin que par le biais de la convention.

Envisager l'existenced'une morale naturelle est une illusion.

Troisième partie : La réhabilitation de la morale naturelle.

3.1 Retour nécessaire à l'unité de la nature.

« Un des caractères de la pensée moderne est que, délaissant l'ontologie, elle renonce à se faire de l'êtreune idée d'ensemble.

Le monde a été découpé en différentes sphères, qui chacune deviendra l'objet d'ungenre d'étude propre.

Le monde « des faits » sera l'affaire de la science au sens strict.

Il sera séparé du Devoir-Etre, matière de la morale.

Evénement philosophique qui se révèlera bénéfique à l'essor des sciencesmodernes spécialisées, mais fatal au droit.

Les modernes ne sauront plus considérer que des idées claires etdistinctes, qui chacune ne représente qu'un fragment de l'être.

Pour eux l'être s'est désintégré . Répercussions sur le mot nature : nous ne possédons plus de concept unitaire de nature.

Le terme a éclatéen des sens apparemment hétérogènes, n'évoquant chacun qu'un aspect de la réalité.

Il suffit pour s'enassurer d'un regard sur le dictionnaire.Il faut lui rendre son unité.

» Michel VILLEY, Philosophie du droit. 3.2 La complémentarité entre morale naturelle et morale positive.

« La chose qui est de loin la plus nécessaire pour rendre les gens clairvoyants lorsqu'ils sont en présence del'abus de pouvoir d'une autorité, c'est qu'ils gardent la conscience de ce que l'assurance de la validitéjuridique n'est pas décisive quant au problème de l'obéissance, et que, quelle que soit la dimension de l'aurade majesté ou d'autorité que puisse avoir le système officiel, quelque chose à quoi l'individu doit se référer endernier ressort pour résoudre ses problèmes d'obéissance, a sûrement plus de chances de se maintenir en vieparmi ceux qui sont habitués à penser que des règles de droit peuvent être iniques, que parmi ceux quipensent que rien d'inique ne peut jamais avoir le statut de droit.

» HART, Le concept de droit, IX. CONCLUSION Il y a une morale naturelle.

Elle n'exclut pas l'existence d'une morale positive mais au contraire lui estcomplémentaire.

La morale naturelle est alors à comprendre comme étant un regard critique propre àl'individu et pouvant trouver un écho chez tous les individus.

Elle peut, à la différence de la moraleconventionnelle relative, prétendre à l'universalité et s'avère de ce fait un outil non négligeable pour le droit.. »

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