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Y a-t-il une nécessité de la religion ?

Publié le 08/01/2006

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religion
La connaissance philosophique, au contraire, est une forme particulière de la vérité dans la conscience. Elle n'appartient pas à tous les hommes, mais à un petit nombre d'entre eux. Le contenu de la vérité est, dans les deux cas, le même, mais comme le dit Homère de certaines choses, qu'elles ont deux noms, l'un dans le langage des dieux, et l'autre dans celui des êtres mortels, ainsi, il y a pour ce contenu deux langages : le langage du sentiment, de l'imagination et de l'entendement, ou de la pensée qui se meut dans des catégories finies et dans des abstractions, et le langage de la notion concrète.   La plus haute signification de l'art est celle qui lui est commune avec la religion et la philosophie. Comme celles-ci, il est un mode d'expression du divin, des besoins et exigences plus élevés de l'esprit. Nous l'avons dit plus haut : les peuples ont déposé dans l'art leurs idées les plus hautes, et il constitue souvent pour nous le seul moyen de comprendre la religion d'un peuple. Mais il diffère de la religion et de la philosophie par le fait qu'il possède le pouvoir de donner de ces idées élevées une présentation sensible qui nous les rend accessibles. La pensée pénètre dans les profondeurs d'un monde suprasensible... elle cherche en toute liberté à satisfaire son besoin de connaître, en s'élevant au-dessus de la réalité finie. Mais cette rupture, opérée par l'esprit, est suivie d'une conciliation, oeuvre également de l'esprit ; il crée de lui-même les oeuvres des beaux-arts qui constituent le premier anneau intermédiaire destiné à rattacher l'extérieur, le sensible et le périssable à la pensée pure.

La religion tient de son étymologie religio l’idée de lien : elle est ce qui lie les hommes entre eux. Caractérisée par l’existence d’une communauté d’individus unis par l’accomplissement de rites, la religion est ainsi la manifestation concrète de la croyance des hommes en un ou des dieux, être(s) transcendant(s) l’homme. D’autre part, on dit qu’une chose ou qu’un être est nécessaire s’il ne peut pas ne pas être. Se demander s’il y a une nécessité de la religion, c'est chercher à savoir s’il ne peut pas ne pas exister une manifestation de  la croyance d’individus en un ou des dieux. Il s’agit ainsi de se demander si la nature humaine, la définition de la société, etc. amènent à considérer que la religion en général doit (non au sens moral) être. (Il ne s’agit donc pas de chercher à savoir si telle ou telle religion est nécessaire.) L’homme peut-il exister sans religion si elle est, comme le montre l’étymologie, ce qui relie les hommes entre eux ? Est-elle une manifestation conjoncturelle, vouée à disparaître, ou structurelle, qui existera toujours ?

religion

« s'il y a des dieux, il faut leur vouer un culte ; mais du moment qu'il y a un culte, c'est qu'il existe des dieux.

Cettesolidarité du dieu et de l'hommage qu'on lui rend fait de la vérité religieuse une chose à part, sans commune mesureavec la vérité spéculative, et qui dépend jusqu'à un certain point de l'homme. 2- La religion est importante dans la mesure où elle donnerait accès à ce que nous ne pouvons connaîtrerationnellement. Texte de Pascal Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le coeur ; c'est de cette dernière sorteque nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement qui n'y a point part essaye de lescombattre.

[...] Nous savons que nous ne rêvons point ; quelque impuissance où nous soyons de le prouver parraison, cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l'incertitude detoutes nos connaissances, comme ils le prétendent.

Car la connaissance des premiers principes, comme qu'il y aespace, temps, mouvements, nombres, [est] aussi ferme qu'aucune de celles que nos raisonnements nous donnent.Et c'est sur ces connaissances du coeur et de l'instinct qu'il faut que la raison s'appuie, et qu'elle y fonde tout sondiscours.

(Le coeur sent qu'il y a trois dimensions dans l'espace et que les nombres sont infinis ; et la raisondémontre ensuite qu'il n'y a point deux nombres carrés dont l'un soit le double de l'autre.

Les principes se sentent,les propositions se concluent ; et le tout avec certitude, quoique par différentes voies.) Et il est aussi inutile etaussi ridicule que la raison demande au coeur des preuves de ses premiers principes, pour vouloir y consentir, qu'ilserait ridicule que le coeur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elle démontre, pourvouloir les recevoir.

Cette impuissance ne doit donc servir qu'à humilier la raison, qui voudrait juger de tout, maisnon pas à combattre notre certitude, comme s'il n'y avait que la raison capable de nous instruire.

Plût à Dieu quenous n'en eussions, au contraire, jamais besoin, et que nous connussions toutes choses par instinct et parsentiment ! Mais la nature nous a refusé ce bien ; elle ne nous a, au contraire, donné que très peu deconnaissances de cette sorte ; toutes les autres ne peuvent être acquises que par raisonnement.

Et c'est pourquoiceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment du coeur sont bien heureux, et bien légitimement persuadés.

Maisceux qui ne l'ont pas, nous ne pouvons la [leur] donner que par raisonnement, en attendant que Dieu la leur donnepar sentiment de coeur, sans quoi la foi n'est qu'humaine, et inutile pour le salut. Transition La religion est utile et importante pour l'homme ; elle l'aide à vivre et lui permet de saisir ce qui ne peut être perçupar la raison.

Mais raison et religion sont-elles exclusives l'une de l'autre ? Si elles ne le sont pas, en quoi la religionn'est-elle pas simplement utile mais nécessaire ? III- La religion serait nécessaire au sens où elle manifesterait la relation qu'aurait l'homme en tous lieuxet en tous temps à l'Absolu. Hegel montre en quel sens l'on peut affirmer que la religion ne peut pas ne pas être.

Elle n'est pas exclusive de laraison.

Elle et nécessaire notamment parce qu'elle est ce à travers quoi l'homme se représente l'Absolu. Deux textes de Hegel La religion est une forme, un mode de la conscience qui exprime comment la vérité est faite pour tous les hommes.La connaissance philosophique, au contraire, est une forme particulière de la vérité dans la conscience.

Ellen'appartient pas à tous les hommes, mais à un petit nombre d'entre eux.

Le contenu de la vérité est, dans les deuxcas, le même, mais comme le dit Homère de certaines choses, qu'elles ont deux noms, l'un dans le langage desdieux, et l'autre dans celui des êtres mortels, ainsi, il y a pour ce contenu deux langages : le langage du sentiment,de l'imagination et de l'entendement, ou de la pensée qui se meut dans des catégories finies et dans desabstractions, et le langage de la notion concrète. La plus haute signification de l'art est celle qui lui est commune avec la religion et la philosophie.

Comme celles-ci, ilest un mode d'expression du divin, des besoins et exigences plus élevés de l'esprit.

Nous l'avons dit plus haut : lespeuples ont déposé dans l'art leurs idées les plus hautes, et il constitue souvent pour nous le seul moyen decomprendre la religion d'un peuple.

Mais il diffère de la religion et de la philosophie par le fait qu'il possède le pouvoirde donner de ces idées élevées une présentation sensible qui nous les rend accessibles.

La pensée pénètre dans lesprofondeurs d'un monde suprasensible...

elle cherche en toute liberté à satisfaire son besoin de connaître, ens'élevant au-dessus de la réalité finie.

Mais cette rupture, opérée par l'esprit, est suivie d'une conciliation, oeuvreégalement de l'esprit ; il crée de lui-même les oeuvres des beaux-arts qui constituent le premier anneauintermédiaire destiné à rattacher l'extérieur, le sensible et le périssable à la pensée pure...

Si l'art sert à rendrel'esprit conscient de ses intérêts, il est loin d'être le mode d'expression le plus élevé de la vérité.

[...] Pour lemoment, contentons-nous de rappeler que, même par son contenu, l'art se heurte à certaines limitations, qu'il opèresur une matière sensible, de sorte qu'il ne peut avoir pour contenu qu'un certain degré spirituel de la vérité.

L'Idée aen effet une existence plus profonde qui ne se prête plus à l'expression sensible : c'est le contenu de notre religionet de notre culture.

Ici, l'art revêt un autre aspect que celui qu'il avait à des époques antérieures.

Et cette Idéeplus profonde, dont la pointe extrême est représentée par le christianisme, échappe totalement à l'expressionsensible...

Dans la hiérarchie des moyens servant à exprimer l'absolu, la religion et la culture issue de la raisonoccupent le degré le plus élevé, bien supérieur à celui de l'art.. »

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