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Y a-t-il une vérité du sensible ?

Publié le 06/03/2009

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Y a-t-il une vérité du sensible ?  Au nom de l'intelligible, Platon prétend qu'aucune vérité ne peut venir du sensible, toujours changeant et multiple. En effet, pour lui, la vérité est, en droit, une et éternelle. En revanche, pour les sophistes, l'homme est la mesure de toutes choses. Peut-on alors envisager une vérité multiple ? De quelle façon le sensible pourrait-il suffire à la recherche de la vérité ? L'entendement n'a-t-il pas sa part dans l'élaboration de la vérité ?

« correspondre à son état effectif.

De telles absences de conformité impliquent que le sensible n'est pas toujours vraiet qu'il doit donc être considéré comme faux.

Ainsi, en admettant l'illusion, je ne peux envisager une vérité dusensible.

Celui-ci pourrait jusqu'à n'être qu'exclusivement infidèle et trompeur.Nous ne saurions pour autant nous résigner à cet écueil.

Malgré la fausseté de l'ensemble du monde sensible, ilreste possible de le dissocier en évènements élémentaires caractérisant tous ses aspects particuliers.

Certains deceux-ci restent susceptibles d'être vrais, comme le renard apparaissant mort mais qui peut-être ne fait quediversion.

Pour distinguer la véracité de ces évènements, il s'agit de ne pas se retrouver confronté aux problèmesdes perceptions rencontrés précédemment.

Une externalisation du ressenti est nécessaire.

Nous partons donc du principe que la perception du sensible ne peut suffire pour y discerner une vérité.

Elle doittoutefois y contribuer, ainsi que l'envisageait Aristote dans sa Métaphysique .

Même dans la vision du chat mort, nous devons pouvoir trouver une part de vérité de l'état réel du chat.

A défaut, tout effort est inutile.

Si la véritédu sensible et sa représentation étaient disjoints, la quête serait réduite à l'errance.Pour améliorer la perception du monde sensible, et donc les conditions du ressenti de la vérité, il est tout d'abordpossible de recourir à des auxiliaires techniques.

Le soleil à l'œil nu ferait croire à un disque d'or, dans la lunetteastronomique, l'objet visuellement rapproché apparaît plutôt sphérique et gazeux.

De même, l'observation aumicroscope d'organismes unicellulaires réduit les écarts d'échelles entre la perception humaine et la réalité locale.

Lejugement formé sur la base d'appréhensions plus adéquates d'un évènement sensible est alors d'autant plus propiceà y discerner une vérité.

La technique pallie l'imperfection de la perception humaine, et constitue donc une conditionnécessaire à un rapport plus direct à la découverte d'une vérité.

Cet élément ne permet toutefois pas d'établir lacertitude que ce qui est perçu est vrai.A cet effet, il est possible de recourir à un apport métaphysique externe, indépendant de la sensibilité.

Leraisonnement hypothético-déductif, déjà privilégié dans le cas du postulat de la véracité des expériences premières,répond de ce critère.

Pour Platon, un tel processus dialectique permet alors de remonter de concept en concept,afin d'aboutir sur une certitude qu'il reste à confronter au sensible.

Si le sensible n'entre pas en contradiction avecla conclusion du raisonnement, c'est qu'il y a effectivement une vérité du sensible.

A défaut, l'illusion se trouveimmédiatement démasquée, quand bien même elle eut pourtant été antérieurement indiscernable.

L'initialisation duraisonnement procède de l'intelligible et est ensuite déterminée par des règles de cohérence.

Or, de ce qui pourraitconstituer un fondement intelligible à la conduite du raisonnement, ni les vérités anamnestiques ni le doute cartésienne se révèlent suffisamment pertinents.

Les premières présupposent une vérité préalable qui peut tout autant êtreréfutée, tandis que le second ne débouche sur une inférence que particulièrement limitée.

Le monde sensible nepeut donc être vrai qu'à la condition d'un référent ultime sur lequel l'entendement humain pourrait s'appuyer vis-à-vis de ses perceptions ou de ses raisonnements.

Le faisceau de connaissance ainsi adjoint lui permettrait d'amorcerdes raisonnements dont les conclusions seraient susceptibles d'être légitimement confrontées aux représentationssensibles, afin que l'homme puisse avec certitude en évaluer la vérité.

Finalement, l'application du processus devraitalors être restreinte aux seuls évènements sensibles dont la perception est reconnue fidèle.

Plutôt que de soustraire la recherche de la vérité à un postulat consciemment erroné par sa non vérificationsystématique, nous avons donc privilégié l'appréhension du monde sensible formalisée parallèlement dans une logiquehypothético-déductive.

L'application de cette dernière s'est néanmoins heurtée à la nécessité d'une initialisationirréfutable, autant qu'à la restriction aux seuls évènements pouvant être fidèlement perceptibles.

La vérité dusensible ne peut donc être mise en évidence par l'homme qu'en des cas isolés.

Pour le reste, la nébuleuse demeure.Tout système cohérent se fondant sur cette vaste incertitude du sensible est donc irréfutable.

Etant dansl'impossibilité de déterminer la vérité de la condition présupposée, on ne peut légitimement en nier la véracité de sesimplications.

Bibliographie Descartes, Règles pour la direction de l'esprit Kant, Critique de la raison pure Locke, Essai sur l'entendement humain Hume, Traité de la nature humaine. »

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