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Y a-t-il une vérité religieuse ?

Publié le 27/02/2008

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  III- La vérité du lien social.               Le croyant ne demande pas à être conquis par un raisonnement juste, il a soif d'une parole qui le persuade ou le guide. Le discours religieux est tissé de faits et pourtant il n'est pas factuel mais symbolique. Cela n'a pas d'importance pour la religion que ses énoncés ne puissent être vérifiés, ce n'est pas leur valeur réelle mais leur valeur symbolique qui compte. Autrement dit c'est l'effet que le discours suscite qui va importer, cet effet est précisément d'un autre ordre que religieux.             Le discours religieux consiste donc à maintenir une cohérence au sein de la société. Comme Mauss l'a montré dans ses travaux la religion a une fonction régulatrice, elle permet à la société de se réunir, de faire corps et donc de se nouer autour d'évènements rituels que sont les fêtes ou la messe. S'il y a un effet du discours religieux c'est celui-ci : la religion cimente le lien des hommes entre eux et atteste la vérité de la tendance sociale de l'homme. Nietzsche ou Marx ont chacun à leur manière critiqué le contenu des discours religieux et dénoncé ce qu'ils imposaient à la société (par exemple la mauvaise conscience ou la passivité politique).             Selon l'époque et la culture la vérité religieuse comme groupement des hommes autour d'une institution neutre (non pas politiquement neutre mais neutre au sens où elle doit, en tant que maison de Dieu être indiscutée et demeurer au-delà des disputes) varie de manière incontestable.

Donner un statut philosophique à la vérité religieuse, décider de sa réalité ou de sa facticité, n’est ce pas là commettre un acte d’ingérence, le philosophe peut-il faire un pas sur le sol de la théologie ? Si une telle ingérence est permise son résultat n’aura évidemment qu’une prétention philosophique. C’est une double tension qui nous guette à l’examen du problème posé : en effet il faut à la fois respecter la spécificité du rapport religieux à la véracité (ce n’est pas le rapport rationnel du scientifique) tout en ne présupposant pas qu’il y a effectivement une vérité religieuse. Le problème n’est pas factuel : il est certain que le prêtre croit qu’il y a une vérité de la religion ; le problème est topique, il s’agit de déterminer le statut de cette vérité : soit elle est factice (et donc nulle selon la philosophie) soit elle est réelle.

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