1997: La gauche plurielle

Divisée avant les élections, la gauche française une fois aux affaires se trouve ainsi dans une situation inédite. Certes, les accords intervenus en vue des élections régionales de mars 1998 témoignent que, pour l’instant, la volonté d’union prédomine mais les divergences de fond demeurent. En fait, il semble que, tout autant que la droite depuis qu’elle a été laminée par sa défaite, la gauche connaît une phase de recomposition à travers cette expérience commune de gouvernement. La vraie question, au-delà de la durée de vie de cette coalition plurielle, n’est-elle pas plutôt de savoir si l’on n’est pas en train d’assister à une véritable « révolution culturelle » aboutissant

Revenu aux affaires en juin 1997, le Parti socialiste est à la tête d’une majorité « plurielle » comprenant les communistes, les Verts, les « citoyens » de Jean-Pierre Chevènement et les radicaux-socialistes. S’agit-il pour autant d’une reconstitution de l’ancienne union de la gauche, parvenue au pouvoir en 1981, ou bien plutôt d’un nouveau type d’alliance, moins idéologique et plus pragmatique, née d’une autre façon de faire de la politique, comme le prône Lionel Jospin ?