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Chine/Japon, l'ère du soupçon

Publié le 04/12/2018

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L’Extrême-Orient n’a toujours pas cueilli les dividendes de la fin de la guerre froide. L’effondrement de l’URSS, s’il a remodelé le paysage géopolitique de la région, ne s’est pas traduit par un réel apaisement des tensions. Bien au contraire. La disparition de la menace soviétique a de facto frappé d’obsolescence l’axe Pékin-Washington au moment précis où se produisait une double mutation - source d’instabilité. La première est l’affirmation économique et militaire de la Chine, qui éveille l’inquiétude diffuse des capitales régionales et, surtout, de Washington. La seconde est la prétention japonaise de s’affranchir de ses inhibitions de l’après-guerre afin d’accéder à un statut de « pays normal » - une évolution qui risque de heurter Pékin. L’affrontement n’est certes inscrit dans aucune fatalité.

 

Mais c’est l’ère du soupçon qui semble désormais caractériser les relations sino-japonaises après un demi-siècle de détente.

L’AIDE ÉCONOMIQUE JAPONAISE À LA CHINE

 

Financièrement, c’est aussi la bonne volonté qui a prévalu dans les relations sino-japonaises. Premier bailleur de fonds, le Japon dispense une aide publique qui représente, à elle seule, la moitié de l’assistance internationale que reçoit la Chine. Motivé par ce parti pris de l’apaisement à tout prix, Tokyo fut même la première capitale de l’OCDE à rétablir son aide à Pékin, un an à peine après la répression sanglante de Tiananmen (juin 1989). Bien que cet engagement soit public et non privé - les investissements nippons sont très modestes et géographiquement concentrés au Nord-Ouest (Mandchourie) -, il est révélateur de l’obsession nippone d’« engagement constructif ».

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