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dissertation hggsp sur la frontière des deux corées

Publié le 09/09/2023

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« “La frontière est une ligne, juridiquement construite, qui sépare deux ou plusieurs états souverains ou un Etat d’un espace international” écrit Serge Sur dans son ouvrage “Corées, Lignes et frontières, tout bouge” publié en mai 2016.

Comme l’évoque Serge Sur, les frontières constituent la limite de souveraineté entre les États et donc la limite de leur territoire.

Si le juriste évoque le concept d’une ligne terrestre bien délimitée, les frontières résultent de négociation et les relations et rivalités de pouvoir entre États peuvent être lieu d’affrontement.

Cette idée de calme n’a d'ailleurs pas toujours été respectée dans l’histoire et encore aujourd’hui en particulier à la frontière intercoréenne.

Effectivement, la guerre de Corée en 1950 divise profondément et bouleverse le pays en marquant la mise en place d’une frontière étanche, le DMZ issu de l’armistice signé le 27 juillet 1953 à Pan-munjon. Considéré comme l’un des rares vestiges de la Guerre froide, cette frontière divise la Corée en deux parties, séparant de manière totale les deux nouveaux États.

Malgré quelques tentatives de rapprochement, la zone démilitarisée demeure une frontière source d’affrontement entre deux Corées ennemies.

C’est pour cela que nous pouvons nous demander comment la frontière intercoréenne, marque d’une séparation idéologique et physique entre deux États antagonistes, fonctionne et se matérialise.

Si le DMZ apparaît encore comme une frontière fermée, il est important de comprendre les raisons de son installation et les raisons qui poussent cette frontière à subsister et à être source de conflit aujourd’hui. La frontière intercoréenne est identifiée comme étant l'exemple type de la frontière fermée.

En effet la zone dite “démilitarisée” en anglais Demilitarized Zone apparaît aujourd’hui comme une frontière hermétique surveillée par plus d’un million de soldats répartis de chaque côté et séparant deux régimes politiques antagonistes. Longue de 248 km et large de 4 km, la zone démilitarisée coréenne s'étend en longeant le 38ème parallèle.

Sa forme particulière montre qu’elle n’est pas une simple limite classique entre deux territoires et creuse un fossé politique et idéologique entre les deux Etats.

Elle se situe à la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord.

C’est en 1953 à la suite de l’armistice de Panmunjom à l’issue d’un conflit meurtrier que la séparation entre les deux États est entérinée par la création de cette frontière.

Cependant, la paix n’a toujours pas été signée et les incidents et provocations sont fréquents.

Cette zone tampon créée à la suite de la convention d’armistice de 1953 est une ligne de démarcation ou les forces armées des deux parties sont censé se replier à 2km de de cette ligne pour créer une zone “démilitarisée”.

Une Commission d’armistice militaire est notamment créée pour signaler cette ligne de démarcation.

Ainsi, il est bien précisé qu’aucune personne ou même militaire ne pourra pénétrer dans cette zone.

Aujourd’hui, la DMZ est entourée d’un système défensif perfectionné constitué de barbelés, de clôtures électroniques, de champs de mines antipersonnel, de miradors, de batteries d’artillerie et de postes militaires pour prévenir toute attaque ou incursion.

600 000 soldats stationnent dans les bunkers au sud et 1 million au nord.

Cette frontière hermétique a coûté la vie aux quelques 1000 personnes qui ont essayé de la franchir depuis 1953.

Enfin, la JSA (Joint Security Area) à Panmunjeom est le seul point de passage entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, sous le contrôle de l'ONU.

C'est le seul endroit où les forces ennemies se font face.

Chaque jour, les soldats observent la partie adverse marque de grandes tensions et de surveillances entre les deux États. Malgré l'herméticité de la frontière, C’est aussi grâce à la DMZ que les deux sœurs ennemies restent en contact.

En effet, la zone frontalière symbolise un aspect du dialogue intercoréen.

Les tentatives de rapprochement entre les deux Corées existent.

En 2000 puis en 2017, deux sommets inter coréens ont eu lieu.

En 2018, une démilitarisation de la DMZ à débutée.

C’est le résultat d’une “coréalisation” du conflit.

La Corée du Sud y a d’ailleurs ouvert une zone industrielle d’entreprises, le parc industriel de Kaesong.

Inauguré en 2005, il offre un emploi à près de 53000 Nord-Coréens et met en lien les deux Corées.

De plus, Le 27 avril 2018, Le leader nord-coréen Kim Jong-un a franchi la frontière pour rencontrer le président sudcoréen Moon Jae-in, à l’occasion du sommet intercoréen qui s’est renouvelé en mai 2018 et en septembre 2018.

Cette réunion historique entre les deux dirigeants coréens a eu lieu à Panmunjom, dans la zone démilitarisée séparant les deux pays. Celle-ci avait pour but de créer un dialogue au sujet de la dénucléarisation, de l’établissement d’une paix permanente sur la péninsule coréenne marquant le développement des relations intercoréennes.

De plus, à trois semaines des Jeux olympiques d'hiver à Pyeongchang, la flamme olympique a traversé le pont de l'unification, près de la zone démilitarisée entre les deux Corées.

Ce fut l’occasion d’un défilé commun des deux Corées et la fusion des équipes féminines de hockey sur glace.

La zone démilitarisée a également été le lieu de rencontres, grâce à la politique du Rayon de Soleil (1998-2008), entre des familles séparées depuis 1953 après la guerre de Corée qui a profondément divisé les deux pays.

Cette guerre a été source de séparation entre les deux Corées et a engendré la répartition du territoire coréen, à échelle nationale et internationale.

Il s’en est suivi l’installation d’une frontière, délimitant ce pays divisé. Force est de constater que cette frontière ne s’est pas installée par hasard dans l’histoire.

La frontière entre les deux Corées est issue du conflit qui a opposé les deux Corées entre 1950 et 1953 lors de la Guerre Froide.

Dès novembre 1905, la Corée devient un protectorat japonais.

Victorieux contre le Japon en 1945, les ÉtatsUnis et l’URSS se partagent le territoire coréen de part et d’autre du 38e parallèle. Les soviétiques se sont ainsi emparés du nord et les américains du sud.

A noter que cette séparation est renforcée par la création de deux États en 1948 : la République de Corée du Sud et la République populaire démocratique de Corée au nord.

La guerre froide transforme la Corée en enjeu entre les deux puissances.

Chacun cherche à contrôler une partie du territoire étant dirigée par le gouvernement concurrent.

La Corée a en effet été le centre de l'affrontement entre les deux grandes puissances de la guerre froide.

L’idée d’une unification par la force conduit à la Guerre de Corée en 1950 entre la Corée du Nord, soutenue par L'URSS et la Chine communiste, et la Corée du Sud, aidée par les États-Unis via l'Organisation des Nations unies.

Le conflit s’enlise le long d’une ligne de front.

Celle-ci sert de frontière lors du cessez-le-feu en 1953.

Le conflit a été particulièrement meurtrier avec plus de trois millions de coréens morts durant les combats.

La guerre s'achève par un armistice de Panmunjeom, et non un traité de paix.

Ainsi, aucune ébauche de de réunification n’est engagée et les tensions entre les deux pays restent persistantes. La frontière sépare bien deux états emblématiques des deux blocs qui se sont opposés durant la guerre froide.

Et aujourd’hui elle est bien une frontière qui sépare non seulement deux états mais aussi deux systèmes politiques.

Depuis 2006, le gouvernement de Pyongyang menace la sécurité de la Corée du sud et du japon en multipliant les essais nucléaires.

En 2010, contestant le tracé de sa frontière maritime dans les eaux de la mer Jaune, il a également bombardé l'île de yeonpyeong occupée par la Corée du sud.

Une frontière dont les tensions permanentes suscitent également des craintes à l'internationale et notamment en Allemagne en 1950 quant à la peur d’un conflit armé entre la RFA et la RDA.

A noter que de 1950 à 2014, l'armée coréenne a réalisé 1072 infiltrations et provocations en Corée du Sud témoignant que la péninsule de Corée est un espace de tensions continues.

Ainsi depuis 1950, on assiste à un franchissement du DMZ de la part de la Corée du Nord qui tente de faire pression sur son adversaire par divers moyens (tirs d’artillerie, violation de l’espace maritime, terrestre ou aérien sud-coréen, attaques, kidnapping ou encore tirs de missiles).

Les frontières maritimes entre les deux Corées constituent d’ailleurs un espace de larges tensions notamment par les deux corridors pour atteindre les îles contrôlées par Séoul en zone nord-coréenne. De nombreuses lignes de souveraineté maritimes et de zone spéciale ont été créées et modifiées face à ces tensions.

La Northern limit créé en 1953 et rejeté par la Corée du Nord à partir de 1973 témoigne de cette bipolarité constante dans la péninsule.

Enfin, la relance de leur programme nucléaire et des tests qui sont dangereusement envoyés en direction de ses ennemis notamment vers les ÉtatsUnis et la Corée du Sud confirment des tensions persistantes.... »

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