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Le terrorisme islamiste : une guerre d'un nouveau genre ?

Publié le 11/11/2022

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« Dissertation HGGSP Commentaires: Sujet 3 : Le terrorisme islamiste : une guerre d'un nouveau genre ? (Al-Qaïda et Daech) Carl Von Clausewitz, officier général et théoricien militaire prussion déclare dans son ouvrage De la Guerre que ''la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens''.

En effet, ce phénomène est observable durant les guerres révolutionnaires napoléoniennes et ce jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Cependant, avec l'essor de groupes islamistes tels Al-Qaïda et Daech à la fin du Xxe siècle, on peut se demander si le modèle clausewitzien peut s'appliquer à des guerres non conventionnelles.

Le terrorisme islamiste serait-il une guerre d'un nouveau genre ? Pour commencer nous expliquerons la naissance de deux groupes terroriste islamiste, puis nous montrerons que le terrorisme islamiste d'Al-Qaïda et Daech relève de guerres distinctes du modèle de Clausewitz et enfin qu'il relève d'héritages possibles au modèle de Clausewitz. Le groupe terroriste Al-Qaïda émerge dans le contexte d'un glissement d'islamisme à terrorisme islamiste.

Alors que l'islamisme est une idéologie visant à mettre l'islam au cœur du projet social et politique d'un pays en marginalisant voire en excluant toutes les autres formes de pensées, le terrorisme islamiste promeut une vision religieuse radicale du monde.

Les organisations qui y recourent déclare mener le djihad, c'est-à-dire une guerre sacrée contre les infidèles et leurs pays.

C'est l'invasion des Soviétiques en Afghanistan qui donne lieu à la fondation d'Al-Qaïda en 1988 par le cheikh Abdallah Yusuf Azzam et son disciple Oussama Ben Laden.

Ce mouvement procède d'un constat amer : l'islam n'incarne pas le ''leadership'' mondial et c'est pourquoi Ben Laden et Ayman Al-Zawahiri, l'idéologue du mouvement, rédigent ensemble Le Front Islamique mondial contre les juifs et les croisés dans lequel ils décrivent le but de l'organisation et ciblent deux ennemis.

Le premier étant ''l'ennemi proche'' c'est-à-dire les régimes politique du monde arabe alliés avec l'Occident, et le deuxième étant ''l'ennemi lointain'', c'est-à-dire le monde occidental.

Et c'est dans cette optique qu'al-Qaïda mène le 11 septembre 2001 les attentas du World Trade Center aux États-Unis où presque 3000 morts sont recensés.

Cet attentat permet un succès médiatique pour l'organisation qui devient une franchise qui s'internationalise avec par exemple la fondation d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique en 2007.

Cependant il reste un échec politique dans le sens où Al-Qaïda échoue à déclencher une guerre entre les communautés religieuses aux États-Unis et déclenche plutôt une solidarité mondiale autour des États-Unis. Daech, ou aussi appelé Organisation de l'Etat Islamique (OEI), résulte de la scission d'Al-Qaïda en 2006 et est porté par Abou Bakr al-Naji, idéologue de Daech, et Abou Bakr al-Baghdadi.

Dans son ouvrage Gestion de la barbarie, Al-Naji déclare qu'il est important de former un nouveau khalifat, c'est-à-dire un empire musulman qui est dirigé par un chef spirituel qui descend du prophète et qui protège l'Umma, la communauté musulmane.

Pour ce faire, il affirme qu'il faut instaurer un climat de terreur en Irak, fabriquer des martyrs et attirer les armées occidentales dans une guerre de position et d'usure au Moyen-Orient.

Dans cette lignée, al-Baghdadi fonde l'état islamique d'Irak le 13 octobre 2006 et ce dernier devient l’État Islamique en Irak et au Levent le 9 avril 2013. Al-Baghdadi se proclame calife le 25 juin 2014.

On peut même parler d'un protot-Etat dans le sens où il dispose d'un pouvoir exécutif exercé par le calife, législatif avec le conseil des Moujahiddines, et judiciaire avec des tribunaux qui appliquent la Charia.

On a donc la structure d'un état, avec tout un ensemble de loi dont l'interdiction de fumer, de boire, d'écouter de la musique, ainsi qu'une législation qui permet d'exclure les chrétiens. Cependant même si ces deux organisations sont basées sur une idéologie commune, qu'elles sont nées dans un contexte de guerre, et qu'elles ont l'Occident comme ennemi commun, elles sont aujourd'hui rivales car différentes sur plusieurs points.

En effet, elles ne sont pas d'accord sur les moyens qui peuvent être mis en place afin d'arriver à l'instauration d'un khalifat islamique dans le monde entier.

Pour Al-Qaïda, la stratégie consiste à frapper l'Occident dans des attentats ciblés, comme ceux du 11 septembre 2001, censés amener le chaos duquel pourra naître dans un second temps le règne de l'islam radical.

Le chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, cherche moins à frapper l'Occident directement.

Son but est pour l'instant de consolider un khalifat local en Syrie et en Irak qui pourra servir de base à la conquête du monde.

Contrairement à Al-Qaïda qui s'est toujours financé difficilement, Daech prélève des impôts sur la population en vend du pétrole.

De plus, Daech reprend les choix tactiques d'Al-Qaïda concernant la médiatisation de la terreur mais en les améliorant et en exploitant le fonctionnement horizontale des réseaux sociaux. Le terrorisme islamiste d'Al-Qaïda et de Daech relève de guerres distinctes du modèle de Clausewitz.

A l'épreuve des guerres irrégulières, le modèle de Clausewitz peut être remis en question. La pensée de Clausewitz s'applique aux guerres conventionnelles or les guerres d'Al-Qaïda et de Daech sont considérées comme étant des guerres irrégulières et donc non conventionnelles.

En effet, elles ne respectent pas le droit de la guerre qui se décompose en deux branches : le droit à la guerre (jus ad bellum) qui définit les acteurs qui ont les compétences pour faire la guerre, ainsi qu'une déclaration officielle de guerre avec des motivations clairement énoncées, et le droit dans la guerre (jus in bello) où en situation de guerre un certains nombres.... »

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