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Les recettes du succès de Tony Blair

Publié le 05/12/2018

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Ostensiblement «décontracté», ouvert au dialogue, profondément croyant, Tony Blair fait montre d’un charisme et d’un sens du leadership qui ont cruellement fait défaut à son prédécesseur conservateur, John Major. Né en 1953 dans une famille aisée et conservatrice, passé par Fettes, la plus célèbre public school d’Ecosse, et par Oxford, il entre au Labour en 1975 et devient député de Sedgefield, en Écosse, en 1983. À la tête du Parti travailliste à partir de 1994, il achève l’œuvre de recentrage menée par Neil Kinnock et John Smith. Rebaptisée «New Labour», sa formation cherche à rallier les classes moyennes conservatrices et, pour ce faire, rompt ses attaches syndicales et socialistes (suppression de la clause IV, d’esprit collectiviste, des statuts du parti, en 1995). Plus question de remettre en cause le libéralisme : il s’agit d’en corriger les insuffisances par une approche sociale, démocratique et communautariste. À la manière des démocrates de Bill Clinton, dont la démarche inspire aussi le Premier ministre britannique.

Après un an de pouvoir, Tony Blair jouit d’une cote de popularité inédite (60 % de satisfaits). Tout en reprenant à son compte une partie de l’héritage thatchérien, il incarne, par son style et par sa politique, une rupture avec le passé travailliste dirigiste, répondant ainsi aux aspirations des classes moyennes.

 

Le programme économique du « blairisme » ne s’éloigne guère de ceux de ses prédécesseurs tories (conservateurs). Mais le nouveau Premier ministre lui ajoute un volet social négligé jusque-là. Au nom de l’efficacité et d’un juste retour des investissements, notions chères aux conservateurs !

 

Ce réalisme pragmatique anime aussi une vaste entreprise de démocratisation et de décentralisation du royaume et a conduit au règlement du conflit en Irlande du Nord.

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