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Blair, Tony

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Blair, Tony (né en 1953), homme politique britannique, Premier ministre du Royaume-Uni de 1997 à 2007.

Artisan de la rénovation idéologique du Parti travailliste, resté dans l’opposition durant près de vingt ans, Tony Blair a contribué à recentrer le discours de sa formation politique. Il est le premier travailliste à avoir remporté trois succès consécutifs aux élections législatives, en mai 1997, en juin 2001 et en mai 2005.

2 FORMATION ET DÉBUTS EN POLITIQUE

Né à Édimbourg dans une famille conservatrice aisée, fils d’un avocat qui milite au sein du Parti conservateur, Anthony Charles Lynton Blair, dit Tony Blair, fait ses études supérieures au Saint John’s College, à l’université d’Oxford. Devenu avocat, il se spécialise dans la défense des intérêts syndicaux. Entré au Parti travailliste en 1975, il est élu en 1983 député de la circonscription de Sedgefield, dans le comté de Durham (dans le nord de l’Angleterre). Il progresse rapidement au sein du Parti travailliste, participant aux réformes menées par Neil Kinnock (chef du parti de 1983 à 1992) et John Smith (chef du parti de 1992 à 1994) pour reconquérir un électorat séduit par Margaret Thatcher.

3 LA CONQUÊTE DU LABOUR PARTY

Tony Blair plaide pour l’abandon de l’idéologie socialiste et pour le recentrage d’un parti longtemps placé sous l’influence des syndicats ouvriers. Dès 1984, il est choisi comme porte-parole de l’opposition travailliste pour les questions économiques et sociales. En 1992, il est promu aux Affaires étrangères, au sein du « cabinet fantôme « constitué par les travaillistes.

Après la mort de John Smith, en mai 1994, Tony Blair est élu à la tête du Parti travailliste, devenant le plus jeune dirigeant dans l’histoire de cette formation. En octobre de la même année, il propose une révision en profondeur de la doctrine travailliste, appelant notamment à supprimer toute référence aux nationalisations comme mode de gestion de l’économie.

4 TROIS MANDATS CONSÉCUTIFS DE PREMIER MINISTRE

Sous la direction de Tony Blair, le Parti travailliste, transformé en « New Labour « obtient, après dix-huit années passées dans l’opposition, une victoire massive aux élections législatives anticipées du 1er mai 1997. Disposant aux Communes d’une majorité sans précédent de 419 sièges sur 659, Tony Blair succède au Premier ministre conservateur John Major, à l’âge de 43 ans.

Rejetant toute idéologie et s’affirmant au centre gauche, Tony Blair endosse une partie de l’héritage économique de Margaret Thatcher, tout en donnant la priorité à l’éducation et à la santé. Il fait adopter plusieurs mesures importantes visant à engager le pays sur la « troisième voie «, entre ultra-libéralisme et étatisme. Ainsi, après avoir accordé à la Banque d’Angleterre une autonomie en matière de fixation du coût du crédit, il décide la levée d’une taxe sur les bénéfices exceptionnels des services publics privatisés. Il lance surtout un important programme baptisé welfare to work (« de l’assistance au travail «) qui vise à endiguer le chômage, et instaure en 1999 un salaire minimum, régulièrement revalorisé.

Dans le même esprit de modernisation, il entreprend une vaste réforme des institutions du Royaume-Uni, en dotant le pays de Galles et l’Écosse de Parlements locaux et en redonnant à Londres un maire. Il joue également un grand rôle dans les négociations au sujet de l’Ulster et permet, avec son homologue irlandais, Bertie Ahern, la signature d’un accord en avril 1998, qui doit engager l’Irlande du Nord sur la voie d’un réel processus de paix. En 1999, il s’engage encore très personnellement dans les négociations visant à la mise en œuvre de cet accord, bloquée par les divergences entre unionistes et catholiques. Sur la question européenne, il adopte une ligne plus ouverte, signant le protocole social annexé au traité de Maastricht, tout en annonçant que le Royaume-Uni ne souhaite pas adopter l’euro – favorable à titre personnel à la mise en place de la monnaie unique, il doit s’incliner devant le veto de son ministre des Finances, Gordon Brown.

Lors des élections législatives anticipées de juin 2001, le Parti travailliste remporte une nouvelle victoire écrasante (40,7 % des voix et 413 sièges). Pour la première fois dans l’histoire du pays, les travaillistes obtiennent la majorité absolue deux fois de suite. Tony Blair est reconduit dans ses fonctions, à la tête d’un gouvernement qu’il remanie profondément — l’ancien ministre de l’Intérieur Jack Straw remplace notamment Robin Cook comme secrétaire au Foreign Office. Au cours de son deuxième mandat, Tony Blair met l’accent sur les services publics, augmentant massivement les budgets de la santé (+ 10 % par an dès 1999), de l’éducation, des transports et de la justice. Il remporte également une véritable victoire contre le chômage, ramené de 10 % dans les années 1990 sous le gouvernement conservateur à moins de 5 % en 2005. En revanche, l’engagement de Tony Blair aux côtés de Georges Bush pour l’opération militaire menée en Irak à partir de mars 2003 lui vaut de nombreuses critiques.

À l’issue des élections législatives de mai 2005, le Parti travailliste obtient une nouvelle victoire. D’une ampleur un peu moindre que les précédentes (35,2 % des voix et 356 sièges), elle conduit Tony Blair à être le premier travailliste à exercer trois mandats consécutifs de Premier ministre du Royaume-Uni. Toutefois, la popularité de Tony Blair pâtit grandement de l’opération menée en Irak, après dix années passées au pouvoir, alors qu’aucune arme de destruction massive n’y a été découverte et que la situation y est très dégradée. Tony Blair se résout à quitter la présidence du Parti travailliste et ses fonctions de Premier ministre en juin 2007, et à céder la place à son alter ego et rival de toujours, Gordon Brown.

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