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Liberté, Égalité, Fraternité ?

Publié le 04/07/2012

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Cette devise, représentant la France, involontairement a bousculé la notion d'identité française car, indirectement, elle véhicule l'idée que si vous n'êtes pas concerné par ses trois notions, si vous ne vous reconnaissez pas en elles, votre identité française peur être remise en question. Et c'est bien le problème que l'on retrouve dans les banlieues sensibles: sans identité ou entre deux identités, comment se construire en tant que citoyen ? Comment se sentir français, se prévaloir d'une certaine identité républicaine dans une société qui n'applique ses valeurs que pour certains et par pour d'autres ? Ressentie comme provocation, cette devise génère la violence de ceux qui s'en sentent exclus, qui veulent être acceptés, de ceux qui revendiquent cette identité française parce que voulue, ressentie, vécue dans le profond d'eux-mêmes mais qui leur ai refusée. Pourtant, cette devise a été comprise par la majorité d'entre eux, ils reconnaissent ses valeurs et elle leur correspond à l'image du peuple révolutionnaire.

« La devise de la République française • Liberté, égal~é .

fratern~é • est proclamée en 1789 et définitivement adoptée en 1848 .

En 1880, elle est inscrite sur les frontons de tous les édifices publics.

Reconnue et portée par tout un peuple, elle a rapidement pris une dimension sacrée et même, selon Jacques-Guillaume Thoure~ député du tiers état et penseur de la Révolution, un sens quasi religieux .

Aujourd'hui, elle est universellement considérée comme • le » principe fondateur des droits de J'homme .

uniquement d'ordre économique.

Leur doctrine , dénommée « despotisme légal » (un chef du gouvernement conseillé par des économistes) , élaborée pendant la guerre de Sept Ans, est fondée sur Je développement de la -;;;;;;;;;;; ------Î production des richesses , les progrés j Y;W;!Ii éfHJ de l'agriculture , la modification du • Louis XIV affirma~« l'Éta~ c'est moi », résumant par cette formule lapidaire Je régime politique de la royauté : autor~é souveraine du prince , qui est Je représentant de Dieu sur Terre et agissant au nom du royaume.

Face à cet absolutisme étouffan~ soumettant l'homme à l'arbitraire de décisions injustes, des voix vont peu à peu s'élever .

• En 1637, le premier coup est porté par Desc•rtes , qui oppose la raison à l'autor~é.

la logique à J'arbiTraire, la justice à la raison dttat.

Trés critiqué de son vivan~ et peu lu sinon dans la sphère univers~aire, Descartes inspirera ensuite les penseurs du JMI~ siècle.

Lf « DESPOTISME tCLAJit » • Quelques années plus tard, c'est Voltaire qui reprend le flambeau, réclamant l'égalité fiscale , l'abolition de la mainmorte (dernier vestige du servage) et le rachat des dro~ féodaux .

N'accordant aucun crédtt à la sagamé du peuple, il est partisan d'un • despotisme éclairé • (un chef du gouvernement conseillé par des philosophes) .

Ses pamphlets enflammés , sa rébellion vis-à-vis du pouvoir établi vont développer l 'espr~ critique et le sens de la révolte au sein de la bourgeoisie française .

ENCYCLOPEDIE.

• D'AJembe~ o&cTto•n•" '~"a u.•so"'"'• Diderot 01?,.E.~s ~~~.~~;.!,~ ....

Morelly, -- =:-.==- Holbach, les ~-:.~'= abbés Raynal et Morelle! vont ensu~e divulguer les idées de -m~l+ Voltaire au sein de l'Encyclopédie et les enrichir de réflexions innovantes : abolition des régime de l'Industrie (suppression des corporations, des jurandes et des maîtrises , qui nuisent aux initiatives, baisse des impôts , abolition des douanes intérieures , libre-échange) .

Ils définissent dés lors la propriété comme un dro~ naturel , inviolable et sacré.

sont -et vont rester- trés populaires au sein de l'opinion publique, s'efforce de concevoir un État démocratique dont il expose les fondements dans Je Discours sur l'origine de l'inégalité et Le Contrat social .

Dans sa république idéale, Je pouvoir exécutif est subordonné au législatif.

t:Éta~ omnipotent a pour mission de supprimer les inégalités de fortune en légiférant sur les modalités de l'héritage, en répartissant équitablement l'impôt entre tous et en limitant la propriété foncière .

Il doit rendre l'Instruction obligatoire et égale pour chaque individu .

1789 : LES PREMIERS PAS DE LA DEVISE En 1789, la Déclaration des droits de J'hamme et du citoyen rend compte de droits naturels imprescriptibles : la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l 'oppression.

Elle est le résultat de la compilation de nombreux écrits d'ordre idéologique.

• Ainsi, pour CIHHiorcet , les droits doit assurer la liberté de chacun , cette liberté étant définie comme une propriété de la personne et par extension, des objets qui lui appartiennent • Sieyés définit ensuite une loi sociale ayant pour mission d'« égaler le droit du plus faible et du plus fort ».

Il distingue les droits civils -liberté , propriété , sûreté- des droits dits politiques, qu'il réserve à la minorité des citoyens actifs (versant une contribution volontaire , même modique , à l'État et participant aux affaires) .

Il ajoute que tout citoyen doit être libre de penser, de parler ou de se taire , et de travailler .

l'homme et du citoyen compte un préambule , rédigé par Mounier et Ml,..bHII , suivi de dix-sept articles .

Le premier et Je plus célèbre de ces articles affirme : « Les hommes naissent libres et égaux en droits .

Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

» Les articles 4 et 5 définissent les limites de cette liberté, les 7 et 9 déterminent quant à eux les libertés individuelles, et les 10 et 11 fixent la liberté d'opinion et la liberté de la presse .

l'égalité est présentée comme une égal~é en droits -égalité judiciaire (article 6), égalité fiscale (article 13) -, MOIIftkr ayant sciemment écarté le concept d'une égalité naturelle .

Toutefois , au regard de l'histoire et selon la volonté d'une grande majorité des révolutionnaires, égal~é et liberté ne forment qu'un seul et même diptyque idéologique .

La liberté est l'assurance d'une réalisation individuelle .

l'égalité est censée garantir cette liberté à chacun, sans distinction de naissance -ce qui lui confère sa dimension communautaire et universelle .

DùtNmON DE LA FIATEINITi En 1789 , la notion de fraternité n'apparaît dans aucun texte, alors que les citoyens J'appliquent au quotidien.

Elle n 'est pas un concept une idée ni un mot, mais un fait • En 1790, Camille Desmoulins en témoigne : « Après Je serment sur tout ce fut un spectacle touchant de voir les soldats citoyens se précipiter dans les bras J'un de J'autre , en se promettant liberté, égalité , fraternité .

» • Robespierre propose que les mots « peuple français • suivis de la devise « Liberté, égalité, fraternité • soient inscr~ sur les drapeaux et sur les uniformes ; mais son projet n 'est pas adopté .

liiUrt, tGAllrt : DES DIDITS NATUIELS ET IMPIESCIII'TliW La Déclaration des droits de l'homme a définitivement changé la structure de la société en abolissant les privilèges et en créant de toutes pièces un nouveau système de gouvernement Elle a engendré une morale laïque (mariage civil, éducation républicaine , etc.) et imposé Je respect de la vie humaine .

Elle a séparé Je pouvoir exécutif du pouvoir législatif .

La politique a pris une dimension philosophique .

La volonté d'une justice sociale est apparue, et les bases du suffrage universel ont été posées.

La nation est devenue souveraine.

1793 : NAISSANCE D'UNE DÉMOCRATIE nouvelle Constitution qui permet à chaque individu de participer au fonctionnement du gouvernement.

Les électeurs ont une action directe sur la gestion de l'État et exercent un droit de contrôle sur leurs représentants élus (démocratie semi-directe d'Inspiration rousseauiste ).

La Const~ution montagnarde de 1793 s'assigne pour but le « bonheur commun ».

DES LOIS tGALITAJIES La Constitution édicte donc, pour y parvenir, un certain nombre de réformes sociales déterminantes.

• Moins libérale que la Constitution de 1789, elle subordonne les libertés individuelles à la démocratie.

l'égalité devient un dro~ naturel, Je premier droit des moyens .

Elle prévaut sur la liberté , la propriété et la sûreté.

• Toute la Constitution de 1793 atteste la souveraineté du peuple et préconise Je suffrage universel (vote de tous, et pas uniquement des citoyens actifs).

Robespierre propose d 'accorder le droit de vote aux femmes, mais il se heurte à un refus catégorique quasi unanime.

Toutefois , hommes et femmes sont égaux dans le mariage et devant la loi.

• l'article 22 de la Nouvelle Déclaration des droits de J'homme et du citoyen proclame que «tout citoyen a droit à l'Instruction ».

Le Comité d'Instruction publique est alors chargé de réorganiser l'enseignement Pour Condorcet qui établit une corrélation entre les égalités d'Instruction et de fortune , J'enseignement doit être laïque et gratuit.

Par la loi du 19 décembre 1793, l'école primaire devient obligatoire pour les enfants de 6 à 8 ans.

Il faudra attendre les lois Guizot (1833), Falloux (1850) et Feny(1881 -1882) pour que l'école publique, puis laïque devienne une réalité sociale .

Pour les révolutionnaires de 1793, et ce toutes tendances politiques confondues, seule l'éducation peut permettre à l'Individu de participer à la gestion de l'État et d'acquérir son véritable titre de citoyen .

UNE AIDE ACTIVE POUl LES PLUS I'AUVIES l'assistance devient un des devoirs sacrés de la nation.

!:article 23 proclame ainsi : « la société doit subsistance aux c~oyens malheureux soit en leur procurant un travail.

soit en assurant Je moyen d 'exister à ceux qui sont hors d'état de travailler.

» les secours publics sont organisés et l'aumône interdite.

Des aides financières sont versées aux filles mères .

Les orphelins sont pris en charge par l'État dans des hospices nationaux jusqu'à J'age de 12 ans, puis placés dans des maisons d 'apprentissage .

La Constitution instaure également un système rudimentaire de retraite.

NAISSANCE DE t.'ESPIIT UPUIUCAIN La Convention a supprimé l'esclavage dans les colonies , garantissant qu'aucune distinction fondée sur la couleur de la peau, la race ou la religion ne serait faite.

La France est proclamée terre d'asile : Rédaction des dix-sept premiers articles ou service de la liberté , de /'éqolité et de la fiotemité .

1793 Deuxième Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : trente-anq articles 1948 Adoption et proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'homme par les Notions unies .

1965 Adoption de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale par les Notions unies.

1980 Adoption de la Convention sur l'élimination de toute discrimination à l 'égard des femmes par les Notions unies.

1984 Adoption de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels et inhumains ou d égradants par les Notions unies 1990 Adoption de la Convention relative aux droits de l'enfant par les Notions unies .. »

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