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Quelles sont les logiques, parfois contradictoires, auxquelles l’environnement a été soumis aux États-Unis depuis le xixe siècle ?

Publié le 02/04/2023

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« Quelles sont les logiques, parfois contradictoires, auxquelles l’environnement a été soumis aux États-Unis depuis le xixe siècle ? INTRODUCTION USA : En 1776, l’indépendance des USA a permis la création d’un nouvel Etat indépendant.

Ce territoire va s’tendre peu à peu par la conquête vers l’ouest et constitue donc de nos jours, un tertre très vaste regorgeant de nombreuses ressources.

Mais, les USA ont un rapport assez ambigu et paradoxal a l’égard de l’environnement ce qui entraine des tensions à l’échelle multiscalaire pour exploiter les ressources et en même temps les protéger avec les parcs naturels notamment. I. La dualité ancienne entre deux visions 1.

LE PRÉSERVATIONNISME : LA NATURE, LIEU DE L’IDENTITÉ ÉTATSUNIENNE Dès le début du xixe siècle, les États-Unis voient l’émergence d’une sensibilité environnementale dont témoignent, chacun à leur manière, le peintre et ornithologue français, devenu états-unien, Jean-Jacques Audubon (1785-1851) et George Catlin (1796-1872), peintre des Indiens et des Grandes Plaines. Premier courant philosophique authentiquement états-unien, le transcendantalisme, dont Ralph Waldo Emerson (1803-1882) et Henry David Thoreau (1817-1862) sont deux représentants notables, fait de la nature un des éléments fondamentaux de sa réflexion.

Il voit en elle un lieu d’expérience esthétique et morale. La nature vierge (Wilderness) est conçue par Thoreau comme la vraie merveille américaine.

Ces idées sont reprises et popularisées par l’explorateur et voyageur écossais John Muir (1838-1914) qui traverse à de nombreuses reprises les ÉtatsUnis d’est en ouest.

Ses écrits sur le sujet sont à l’origine de la création du parc de Yosemite (1864).

Pour John Muir, il s’agit de préserver la nature, y compris contre l’Homme, car celle-ci a une valeur morale et esthétique intrinsèque. La Wilderness, élément fondamental de l’identité états-unienne, se trouve au cœur de la culture américaine comme en témoigne l’œuvre cinématographique de John Ford, le succès touristique des parcs naturels états-uniens… 2.

LE CONSERVATIONNISME : LA NATURE, UN CAPITAL Gifford Pinchot (1865-1946) est une autre figure majeure de la question environnementale aux États-Unis.

Il est le premier représentant de la pensée conservationniste.

Pour lui, il faut protéger la nature, non pas pour elle-même, mais pour l’intérêt vital qu’elle constitue pour l’Homme.

C’est dans cette optique de conservation qu’il convainc le président Theodore Roosevelt de créer, en 1905, le Service fédéral des forêts. La construction d’un barrage dans la Hetch Hetchy Valley, située dans le parc de Yosemite, l’amène à se confronter à John Muir.

Alors que ce dernier met en avant le caractère exceptionnel de la vallée, Gifford Pinchot défend le projet au nom de l’intérêt de la population de San Francisco dont l’approvisionnement en eau n’est pas suffisant. [Transition] La pensée environnementale est née précocement aux États-Unis. Elle oppose cependant deux conceptions, préservationnisme et conservationnisme, souvent difficilement conciliables comme nous allons le voir. II.

Des acteurs aux logiques multiples 1.

LE RÔLE DE LA PUISSANCE PUBLIQUE : ÉTAT FÉDÉRAL ET ÉTATS FÉDÉRÉS L’État fédéral joue depuis l’origine un rôle essentiel en matière de politique environnementale aux États-Unis.

C’est ainsi le Congrès qui, par une loi, créa en 1872 le premier parc national de l’histoire, Yellowstone.

Plusieurs présidents se singularisèrent par leur activisme sur les questions environnementales.

À l’initiative de Theodore Roosevelt, l’État fédéral se porta acquéreur de nombreuses forêts aux quatre coins du pays et créa plusieurs zones protégées dont l’Arctic National Wildlife Refuge, en 1903. Compte tenu de la structure fédérale des États-Unis, les États fédérés ont une large capacité d’initiative en matière environnementale.

Dans certains, cas, leur action précède l’action fédérale, comme lorsque l’État de Californie a acheté, dès 1864, la vallée de Yosemite pour en faire un parc naturel. Il appartient également aux États d’appliquer la législation fédérale concernant l’environnement en l’adaptant aux conditions locales.

Ils peuvent alors parfois aller au-delà des prescriptions fédérales comme le montre l’exemple de la Californie où le gouverneur Arnold Schwarzenegger a mis en place pendant son mandat (20032011) une législation sur la pollution atmosphérique sans équivalent dans le pays. 2.

LE RÔLE DES ACTEURS PRIVÉS (ENTREPRISES ET ONG) En général partisans du conservationnisme, nombre d’acteurs privés interviennent dans les questions environnementales aux États-Unis.

Ainsi, la mission scientifique qui aboutit à la création, par le Congrès, du parc national de Yellowstone fut financée par une entreprise de chemins de fer, la Northern Pacific.

Alors que le premier chemin de fer transcontinental venait d’être mis en service (1869), la Northern Pacific voyait dans la création du parc une opportunité touristique susceptible d’améliorer la rentabilité de ses trains. De nos jours, même si elles dépensent souvent des sommes considérables pour se donner une image « verte », la plupart des firmes multinationales font d’ordinaire primer la logique comptable sur le respect de la nature.

Ainsi, si Coca-Cola communique beaucoup sur ses engagements en faveur de l’utilisation de plastique recyclé pour ses bouteilles, c’est à des fins de rentabilité qu’elle.... »

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