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APPROCHE PRAGMATISTE : LE PSYCHODRAME

Publié le 14/05/2014

Extrait du document

HISTORIQUE

A - L'INVENTION

Barbara était une ravissante actrice, qui jouait à

merveille les hérolnes romantiques, les infirmières

dévouées, les religieuses. Georges tomba amoureux

d 'elle et l'épousa.

Mais la princesse s'avéra coléreuse. Chaque soir,

les injures et les coups de poing pleuvaient sur le

malheureux mari. Il s'en ouvrit à son ami Jacob, un

médecin d 'origine roumaine passionné de

théâtre. Cela se passait à Vienne dans les années

20. Jacob L. Moreno avait créé un « théâtre de la

spontanéité ", où il mettait en scène des acteurs

improvisés. Ceux-ci choisissaient leurs rôles et

donnaient ainsi la mesure de leur talent naturel.

Moreno proposa à Barbara de jouer, pour une

fois, le rôle d'une prostituée crapuleusement

assassinée. Elle se déchaîna. Après la représenta-

) tion et les jours suivants, elle fut charmante.

B - LE SUCCÈS

Le psychodrame était né. Il allait connaître un succès

universel, bénéficier des apports théoriques

et techniques de la psychologie sociale et de la

psychanalyse.

Il serait employé aussi bien dans les entreprises

que dans les hôpitaux, dans les conseils

d'administration que dans les groupes

d'artistes, chez les marginaux que chez les

ecclésiastiques, dans la thérapie des schizophrènes

ou des débiles que dans la formation

des cadres.

« non seulement dans les problèmes de relations (de la thérapie de couple à toutes les formes d 'équipes ), mais aussi dans la formation profes­ sionnel le : le sujet prend conscience de ses représentations imaginaires à propos de son métier, et peut les confronter aux attitudes des autres professionnels et aux problèmes qui se posent dans la réalité.

EXPLICATIONS A - L'IMAGINATION CATHARTIQUE Moreno e xplique l'effet thérapeutique du jeu de rôle par un phénomène de catharsis (purifi­ cation ).

Ce qui rend les gens malades , c'est de ne pas pouvoir jouer tous les rôles qu' ils ont en eux, de ne pas créer , de ne pas donner libre cours à leur imagination.

À notre monde réel il manque un pendant imaginaire où l'on puisse jouer et faire exister tout ce qui n' est pas possible dans celui­ là.

Mais on voit bien que le psyc hodrame va beaucoup plus loin que ce que nous appelons ( maintenant un « défoulement ».

Ce n'est pas la fantaisie de Barbara qui la fait exceller dans son nouveau rôle.

Ce rôle est l'in­ verse de celui qu'elle joue d'habitude, c' est aussi celui qu'elle ne peut s'empêcher de jouer dans l'intimité .

On comprend que ses scènes ne s'adressaient pas réellement à son mari, qu 'elles émanaient de quelque chose qui était en elle et qu'elle ne pouvait ni reconnaître ni contrôler.

Ce quelque chose passait directement dans les actes et rendait sa vie difficile .

Mais si cela est joué, avec des partenaires qui sont aussi en train de jouer, tout change .

Tag, le jeu de l'assassinat , 1982, film américain .

Le jeu d'étudiants , cache. »

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