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Grand oral du bac : Médecine LA FOLIE

Publié le 10/02/2019

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folie

compréhension et humanité. Pour beaucoup de peuples, la lumière divine ou la sagesse suprême entrent parfois dans les cerveaux fêlés, ce qui impose à tous respect et attentions^ Cette attitude durera jusqu’au début du Moyen Âge.

 

Le Moyen Âge est marqué par une attitude contradictoire vis-à-vis de la folie. Le dogmatisme et la toute-puissance de la religion imputent le trouble mental au démon et rétablissent les rites d’exorcisme et les bûchers. Dans le même temps, des manifestations exutoires, telles les fêtes des fous ou le carnaval, naissent à partir des cérémonies religieuses officielles. Autour de la Méditerranée, sous l’influence de l’islam, une médecine savante et généreuse maintient une tradition psychiatrique et hospitalière pendant que l’Église entame la chasse aux sorcières et aux diables. Et l’inquisition brûle plus de fous et surtout de folles que de vrais hérétiques.

 

Dans le même temps, la médecine islamique tient les fous pour des être aimés de Dieu et qui connaissent la vérité suprême; leurs paroles sont le signe de l’esprit divin qui les habite : ils sont protégés et libres d’aller et venir.

Plus paradoxal encore, dès le xir siècle, chaque noble de haut rang et en premier lieu le roi de France s’attache la personne d’un « fou » dont la fonction est officialisée par Philippe V en 1316. Loin d’être un malade mental, le fou du roi a pour tâche d’amuser et de divertir la cour. Maniant habilement sarcasme et irrespect sur le registre du rire, le bouffon simule et donne le spectacle de la folie. Elle lui confère le

Theophrast Bombast von Hohenheim dit Paracelse. Sa théorie des correspondances décrivant les rapports des organes avec le monde extérieur l’a mis sur la voie de la thérapie chimique. Fasciné par les « maladies invisibles », il a réfuté l’hypothèse hippocratique des humeurs.

Les membres du culte vaudou, surtout pratiqué dans les Caraïbes, étaient considérés comme fous par les chrétiens, car leur rituel culmine dans des scènes de possession, où les fidèles en transe s’abandonnent aux esprits.

▼ L’asile de Charenton, aujourd’hui hôpital psychiatrique de Saint-Maurice, où des cures drastiques ressemblant plutôt à des sévices g étaient pratiquées au 1 xix\" siècle. Le marquis s de Sade y fut interné.

privilège de la libre parole, il peut dire impunément à haute voix ce qui serait inconvenant dans la bouche d’un autre.

 

De la folie à la maladie mentale

 

La Renaissance aborde la question avec l’Éloge de la folie publié par Érasme en 1511. Il tente d’y démontrer que seule la folie a du bon sens et que

 

tous les autres sont fous. Il faut pourtant beaucoup de courage et de conviction aux médecins du xvie siècle pour arracher les malades aux bûchers et s’opposer aux théories démoniaques et surnaturelles de la folie qui permettent à l’Egli-se de se débarrasser de n’importe qui au nom de la foi. Dans ses écrits, le Suisse Paracelse (1493—1541) rend à la folie une dimension médicale et cérébrale au détriment de la sorcellerie. Sous l’impulsion des humanistes, les premiers hôpitaux spécialisés sont ouverts, comme l’asile de Charenton près de Paris. Jusqu’à l’avènement de Louis XIV les fous sont libres et à la charge de leur commune. Le xvir siècle est pour les fous

Chareton - PIX

celui du «grand renfermement» après l’édit promulgué par Louis XIV le 22 avril 1656. Fbur nettoyer les bourgs et les campagnes des innombrables éclopés, infirmes, mendiants et malades mentaux qui les rendent dangereux pour l’honnête homme, on aménage des lieux d’accueil d’où les fous ne sortent plus. Ils sont enchaînés et subissent des châtiments. C’est dans ce but que sont construits à Paris la Pitié, la Salpêtrière ou Bicêtre, qui sont encore aujourd’hui des écoles de neurologie. Il faut attendre 1793 pour que Philippe Pinel (1745-1826) arrache à la Convention le droit de détacher les internés des asiles de Paris, malades qu’il rebaptise «aliénés» en 1802. Il partage la même démarche avec d’autres médecins en Allemagne, en Amérique ou en Italie. Ils décrivent l’horrible condition des enfermés, en ajoutant comme l’Allemand Reil : « Ces visions faisaient disparaître chez les nouveaux arrivants le peu de raison qui leur restait. »

 

La fin du xixe siècle voit naître la psychiatrie actuelle et introduit définitivement la notion de maladie mentale. Deux écoles coexistent encore: celle des neurologistes voulant y voir un trouble de nature organique ; celle des psychanalystes y voyant un mécanisme purement psychique. Bien entendu, la vérité emprunte un peu à chacune de ces théories.

 

Aujourd’hui, le terme folie ne recouvre plus aucune réalité scientifique et les classifications médicales des différents troubles mentaux permettent d’en distinguer et d’en pronostiquer la majorité. L’avancée majeure du xxe siècle concerne les nouvelles thérapies. L’utilisation, dès 1938, des électrochocs et surtout, l’avènement, dès 1952, des chimiothérapies (neuroleptiques, antidépresseurs, tranquilisants...) ont totalement bouleversé l’approche et le traitement des maladies mentales.

folie

« La folie compréhension et humanité.

Pour beaucoup de peuples, la lumière divine ou la sagesse suprême entrent parfois dans les cer veaux fêlés, ce qui impose à tous respect et attentions;.

Cette attitude durer� jusqu'au début du Moyen Age.

Le Moyen Age est marqué par une attitude contradictoire vis-à-vis de la folie.

Le dogmatisme et la toute-puissance de la religion imputent le trouble mental au démon et rétablissent les rites d'exorcisme et les bûchers.

Dans le même temps, des manifestations exutoires, telles les fêtes des fous ou le carnaval, naissent à partir des cérémo­ nies religieuses officielles.

Autour de la Méditerra­ née, sous l'influence de l'islam, une médecine savante et généreuse maintient une traditiol) psy­ chiatrique et hospitalière pendant que l'Eglise entame la chasse aux sorcières et aux diables.

Et l'Inquisition brûle plus de fous et surtout de folles que de vrais hérétiques.

Dans le même temps, la médecine islamique tient les fous pour des être aimés de Dieu et qui connaissent la vérité suprême; leurs paroles sont le signe de l'esprit divin qui les habite: ils sont protégés et libres d'aller et venir.

Plus paradoxal encore, dès le XII" siècle, chaque noble de haut rang et en premier lieu le roi de France s'attache la personne d'un «fou>> dont la fonction est officialisée par Philippe V en 1316.

Loin d'être un malade mental, le fou du roi a pour tâche d'amuser et de divertir la cour.

Maniant habilement sarcasme et irrespect sur le registre du rire, le bouffon simule et donne le spectacle de la folie.

Elle lui confère le .......

Theophrast Bombast von Hohenhelm dit Paracelse.

Sa théorie des correspondances décrivant les rapports des organes avec le monde extérieur l'a mis sur la voie de la thérapie chimique.

Fasciné par les • maladies invisibles •, il a réfuté l'hypothèse hippocratique des humeurs.

Les membres ......

du culte vaudou, surtout pratiqué dans les Caraïbes, étaient considérés comme fous par les chrétiens, car leur rituel culmine dans des scènes de possession, où les fidèles en transe s'abandonnent aux esprits.

' L'asile de Charenton, aujourd'hui hôpital psychiatrique de Saint­ Maurice, où des cures drastiques ressemblant plutôt à des sévices étaient pratiquées au Xl}( siècle.

Le marquis de Sade y fut interné.

tous les autres sont fous.

Il faut pourtant beau­ coup de courage et de conviction aux médecins du XVI' siècle pour arracher les malades aux bûchers et s'opposer aux théories démoniaques et surnaturelles de la folie qui permettent à l'Egli­ se de se débarrasser de n'importe qui au nom de la foi.

Dans ses écrits, le Suisse Paracelse (1 493-1 541) rend à la folie une dimension médi­ cale et cérébrale au détriment de la sorcellerie.

Sous l'impulsion des humanistes, les premiers hôpitaux spécialisés sont ouverts, comme l'asile de Charenton près de Paris.

Jusqu'à l'avènement de Louis XIV, les fous sont libres et à la charge de leur commune.

Le xvn• siècle est pour les fous celui du «grand renfermement» après l'édit pro­ mulgué par Louis XIV, le 22 avril 1656.

Pour net­ toyer les bourgs et les campagnes des innom­ brables éclopés, infirmes, mendiants et malades mentaux qui les rendent dangereux pour l'hon­ nête homme, on aménage des lieux d'accueil d'où les fous ne sortent plus.

Ils sont enchaînés et subissent des châtiments.

C'est dans ce but que sont construits à Pa ris la Pitié, la Salpêtrière ou Bicêtre, qui sont encore aujourd'hui des écoles de neurologie.

Il faut attendre 1793 pour que Philippe Pinel (1745-1826) arrache à la Conven­ tion le droit de détacher les internés des asiles de Paris, malades qu'il rebaptise «aliénés» en 1802.

Il partage la même démarche avec d'autres méde­ cins en Allemagne, en Amérique ou en Italie.

Ils décrivent l'horrible condition des enfermés, en ajoutant comme l'Allemand Reil: «Ces visions fai­ saient disparaître chez les nouveaux arrivants le peu de raison qui leur restait." La fin du XIX' siècle voit naître la psychiatrie actuelle et introduit définitivement la notion de maladie mentale.

Deux écoles coexistent encore: celle des neurologistes voulant y voir un trouble de nature organique; celle des psychana­ lystes y voyant un mécanisme purement psy­ � chique.

Bien entendu, la vérité emprunte un peu 5 à chacune de ces théories.

� Aujourd'hui, le terme folie ne recouvre plus a: aucune réalité scientifique et les classifications privilège de la libre parole, il peut dire impuné- médicales des différents troubles mentaux per- ment à haute voix ce qui serait inconvenant mettent d'en distinguer et d'en pronostiquer la dans la bouche d'un autre.

majorité.

L'avancée majeure du xx• siècle De la folie à la maladie mentale La Renaissance abon�e la question avec l'Éloge de la folie publié par Erasme en 1511 .

Il tente d'y démontrer que seule la folie a du bon sens et que concerne les nouvelles thérapies.

L'utilisation, dès 1938, des électrochocs et surtout, l'avène­ ment, dès 1952, des chimiothérapies (neurolep­ tiques, antidépresseurs, tranquilisants ...

) ont tota­ lement bouleversé l'approche et le traitement des maladies mentales.. »

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