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LE TRAITEMENT PSYCHANALYTIQUE

Publié le 08/08/2014

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Cette importance du transfert, et le rôle capital qu'on lui reconnaît dans la progression de la cure — l'un des quelques points sur lesquels les psychanalystes réa­lisent un accord unanime — a pour conséquence que l'on estime souhaitable, jusqu'à un certain point, l'éta­blissement d'une névrose de transfert. Celle-ci se trouve constituée lorsque la libido originellement investie dans les symptômes se concentre dans la relation à l'analyste, et qu'ainsi se réalise une sorte de drainage, un déplace­ment de la névrose sur un terrain où l'analyste n'a plus la position extérieure d'un simple témoin, mais où il devient le personnage central autour duquel maintenant s'organisent les fantasmes du patient.

 

C'est en raison de ce caractère indispensable attribué au transfert dans le processus thérapeutique, que Freud a été amené, un moment, à distinguer entre les affections où le déplacement de la libido reste possible, donc aussi le transfert et la thérapie analytique, et celles où la libido, centrée sur le moi, serait incapable d'un tel déplacement, et qui, de ce fait, se trouveraient sous­traites au ressort de la psychanalyse. Il désigne les pre­mières sous le nom de névroses de transfert' qui regrou­pent tout ce qu'on entend ordinairement sous le terme de névroses ; les secondes, dénommées névroses narcis­siques, correspondent aux psychoses. Cette distinction a perdu de son intérêt en ce sens que les psychoses appa­raissent peut-être moins inaccessibles à la thérapeutique psychanalytique que ne le pensait Freud, et qu'en tout cas les difficultés très grandes qu'elles réservent au thé­rapeute ne sont pas toujours à mettre sur le compte de l'absence de transfert ; celui-ci peut au contraire se manifester avec une grande intensité, et la difficulté réside alors plutôt dans l'impossibilité pour le psycho‑

« lytique n'a pas manqué d'avoir des répercussions sur le plan de la thérapie.

Ainsi nous paraît-il nécessaire d'en retracer brièvement l'histoire.

Précisons néanmoins d'emblée que celle-ci est traversée par une constante : il s'agit toujours de mettre à la disposition de la cons· cience des représentations ou des pensées qui en ont été un jour exclues, ou qui n'y ont jamais eu accès.

Dans un premier temps, marqué par l'expérience des patients hystériques, Freud cherchait à ramener au jour le souvenir refoulé d'un événement traumatique ; celui­ ci, pensait-il, avait à l'époque suscité un affect dont le sujet n'avait pu se libérer sur-le-champ (larmes ou colère retenues par exemple).

C'est la charge affective, refoulée avec la représentation de l'événement, qui donne au souvenir inconscient son caractère pathogène.

La cure aura pour but, non seulement de ramener le souvenir à la conscience, mais aussi de permettre l'abréaction, c'est· à-dire la libération de l'affect jusque-là retenu.

L'effica· cité de la cure est donc à cette époque attribuée à un effet de catharsis.

Quant à la technique utilisée pour obtenir la remé­ moration de l'événement traumatisant, Freud a d'abord recours à l'hypnose, au cours de laquelle l'événement est revécu dans toute son intensité dramatique.

Puis l'hypnose, qui n'est pas toujours applicable, est rem­ placée par une simple suggestion visant à convaincre le patient qu'il va retrouver le souvenir pathogène, sug­ gestion que Freud accompagne d'une pression de la main sur le front du patient pour en accroître 1' efficacité.

Dans un troisième temps, frappé par les rapports que les propos de certains patients entretiennent à leur insu avec les événements oubliés, Freud adopte la méthode des libres associations, dans laquelle le sujet est invité à exprimer sans discrimination toutes les idées qui lui viennent à l'esprit.

Cette technique, fixée dès 1898, est celle qu'utilisent les psychanalystes aujourd'hui encore ; c'est grâce à elle qu'ont été rassemblées toutes. »

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