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Trois résumés d'histoires de cas: DORA, LE PETIT HANS, L'HOMME AUX RATS (FREUD)

Publié le 17/09/2006

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Les histoires de cas rédigées par Freud étaient uniques en psychiatrie clinique; dans l'histoire de la médecine elle-même, elles représentaient une étape encore plus originale. Jamais auparavant les souffrances dues à la condition humaine n'avaient été décrites en termes aussi intimes, bien qu'aussi pénétrants sur le plan clinique. De la douzaine environ des cas rapportés en détail, cinq sont généralement considérés comme les plus importants. Deux de ces dernières histoires de cas traitent de maladies psychotiques : presque à coup sûr, d'après la description de Freud, des variétés de schizophrénie. Nous rendrons brièvement compte ici des trois qui restent : il s'agit respectivement d'un cas d'hystérie, d'un état d'angoisse phobique, et d'un cas de névrose obsessive compulsive.

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« le petit garçon, à Freud.

Celui-ci conseilla le père sur le traitement de l'enfant, traitement qui eut lieu presqueentièrement par personne interposée, celle du père lui-même, qui se trouvait bien entendu profondément impliquédans la névrose de l'enfant.

Freud ne rencontra qu'une seule fois le petit garçon en personne, mais ne paraît pasavoir trouvé là quoi que ce fût de remarquable à l'époque, ni même après, en dépit de l'évidente contradiction de cefait avec ses propres théories psychodynamiques sur la signification inconsciente de la relation oedipienne, qui serévélait constituer la base de la phobie telle que l'enfant la dévoila à son père.Le petit garçon racontait à son père ses propres frayeurs et ses propres rêves, posait des questions tant à son pèrequ'à sa mère, leur faisait des dessins pour illustrer son problème.

La chose avait commencé lorsque Hans était âgéde trois ans et demi, après la naissance de sa soeur, événement qui avait fait réfléchir le petit garçon sur l'originedes bébés, sur la façon dont les mamans les mettaient au monde, sur les rôles de la maman et du papa dans cetteaffaire.

En même temps, l'enfant manifestait un intérêt, une préoccupation considérables envers son propre pénis,qu'il appelait son « fait-pipi », ainsi qu'envers le pénis d'autrui, surtout celui de son père, s'intéressant aux chevauxaprès avoir observé que leur pénis était singulièrement grand.La phobie des chevaux se trouve décrite en tant que produit direct de tous ces facteurs; Freud l'interpréta au pèreen fonction du complexe oedipien : papa, ayant un plus grand pénis que le petit Hans, risquait de le menacer si lepetit Hans avouait à son père combien il désirait posséder sa mère à lui tout seul.

Le privilège de la possession iraità celui qui avait le plus grand pénis, et le cheval, qui possédait le plus grand de tous les pénis, était l'objet d'undéplacement grâce à quoi les frayeurs de Hans au sujet des intentions de son père à son propre égard se trouvaientreportées sur les chevaux qui le mordraient s'il sortait.

La protection que recherchait Hans était surdéterminée ainsique dans les rêves.

Non seulement il restait à la maison pour éviter d'être mordu par des chevaux, mais il y restaitavec sa mère au lieu de sortir avec son père .

Il convient néanmoins d'ajouter que la phobie manifestée par le petitHans à l'égard des chevaux admet une explication un peu plus simple, celle même que l'enfant proposait avant des'entendre dire à maintes reprises par son père et par Freud, l'unique fois que tous trois se rencontrèrent, quec'étaient là « des bêtises ».

L'explication de l'enfant lui-même était qu'il avait peur des chevaux depuis qu'on luiavait déclaré que ces animaux pouvaient mordre, et depuis qu'il avait vu une paire de gros chevaux attelés à unfourgon tomber et se débattre dans la rue.Ce cas mérite d'être lu dans le texte original en raison du développement parallèle, exposé par le récit, entrel'indiscutable intérêt porté par l'enfant à son propre développement sexuel ainsi qu'à celui des autres personnes, etsa subséquente peur des chevaux.

Mais chacun des liens de cause à effet censés exister entre l'un et l'autre serévèle à l'examen n'être que le fruit d'une interprétation ou d'une affirmation émises par Freud ou le père, et parfoismême uniquement de l'affirmation sans preuve.

Tel est le thème d'une critique formulée par deux auteurscontemporains, Joseph Wolpe et Stanley Rachman.

(Journal des maladies nerveuses et mentales, vol.

130, no 8,août 1960.)En réalité ces parents, bien que probablement beaucoup plus éclairés que la plupart des parents viennois despremières années de notre siècle, n'en continuaient pas moins de commettre la majorité des solécismes cruciauxquant à l'hypothèse psychanalytique des menaces d'adultes provoquant des complexes infantiles de castration.

Lamère du petit Hans lui déclara que s'il jouait avec son fait-pipi, elle ferait venir le docteur afin qu'il le lui coupe *; lepapa du petit Hans lui reprocha son intérêt manifeste, innocemment confessé, envers les fait-pipi, jusqu'à ce queFreud eût suggéré qu'il pouvait bien s'agir là d'un sujet raisonnable de discussion entre père et fils.

Même aprèscependant, le père ne put s'empêcher de se quereller avec la mère et de finir par mettre l'enfant à la porte, car lepère désapprouvait la faiblesse qu'avait la mère de laisser le petit passer quelque temps le matin dans son lit à elle.Malgré toutes ces vicissitudes, le petit Hans guérit complètement; il fut en mesure d'accompagner d'abord sa mère,puis son père en promenade, nonobstant les chevaux qu'ils rencontraient.

Hans fut aussi à même de discuter demanière satisfaisante avec son père la question des fait-pipi; après quoi Freud présuma que le fantasme originel,implanté dans l'esprit de l'enfant par sa mère, de l'ablation de son pénis par le docteur, s'était heureusementtransformé en la croyance que son père approuvait le fait que l'enfant et son fait-pipi grandiraient en leur temps;toutefois le rôle de la mère, dans cette préoccupation, ne fut jamais discuté entre eux.Quelque quatorze ans plus tard, un élégant jeune homme entra dans le cabinet de Freud en déclarant : « Je suis lepetit Hans.

» Il s'était bien porté pendant tout ce temps, avait suivi les traces de son père, un musicien, et avaitdonc entrepris une carrière musicale.

D'après les renseignements dont nous disposons, depuis lors il a mené uneexistence relativement normale.

Cependant, il avait totalement perdu la mémoire de son état d'angoisse phobique,de toutes ses discussions thérapeutiques avec son père, ainsi que de sa visite unique à Freud.

Sa deuxième visiteétait de courtoisie, le nom de Freud ayant été bien souvent prononcé dans la famille.Freud attribue à ce cas une importance unique : pour la première fois la sexualité infantile avait été clairementdémontrée chez un jeune enfant, au lieu de se trouver déduite de l'analyse rétrospective de rêves et de souvenirsd'adultes.

Freud observe que ce cas ne lui apprit rien qu'il ne sût déjà; mais il confirmait ce que Freud avait tentéd'enseigner à tous.

Lui-même ne manifesta jamais le moindre enthousiasme envers l'analyse des enfants; peut-êtreest-il touchant et caractéristique que, dans le seul cas dont il fut directement responsable, sa participation activeeût en fait été réduite au minimum, tout le travail thérapeutique ayant été réalisé par le personnage central ducomplexe oedipien de l'enfant, son père. Le cas de l'homme aux rats (FREUD) Ce cas fut rapporté sous le titre original de Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle.

Le but principal deFreud, en publiant ce cas, était d'illustrer les mécanismes de déplacement et d'érotisme sadique-anal, qu'il devinaitsous-jacents à la plupart des cas de névrose obsessionnelle.

Ce texte rend très claires la forme et les assises ducas.Il s'agit du compte rendu d'une analyse intégrale et couronnée de succès, analyse ayant duré onze mois.

Le patient. »

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