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Exégèse biblique ou herméneutique

Publié le 17/01/2022

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La recherche historique permet ainsi de dégager les mentalités qui conditionnent la vie d'une société; elle en détecte les problèmes auxquels les responsables doivent faire face. La Bible apparaît de plus en plus à l'exégète comme dépendante du mouvement prophétique, les dires des prophètes ayant été reconnus comme lumineux par leurs disciples au moment où les monarchies d'Israël étaient en crise et ne répondaient plus à l'espérance qu'elles avaient représentée dans l'idéologie du temps. Un changement de mentalité se traduit par une évolution des institutions.

« plus ou moins de precision, celle-ci est consi­ dérée comme achevée et la parole de Dieu totalement exprimée.

Il n'y a plus à ajouter, il n'y a qu'à interpréter.

Déjà le pharisien HILLEL, contemporain d'Hérode, pose quelques règles d'interprétation et il s'agit surtout de halakha, l'Ecriture étant avant tout la Loi qui exprime la spécificité juive.

L'école phari­ sienne sauve le judaïsme après la chute de Jérusalem en 70 de notre ère et le Rabbi Aqiba qui meurt vers 130 donne une série de princi­ pes généraux (p.e.

l'a fortiori).

L'exégèse rabbi­ nique commence.

Elle sera surtout juridique et se fixera dans les Talmuds de Jérusalem et de Babylone .

Mais elle sera aussi hagga­ dique avec d'importants exposés comme le Mïdrash Rabba sur la Genèse.

Elle culminera au xu• siècle avec MAiMONIDE, à la fois juriste, et philosophe.

A partir de cette époque va fleurir l'exégèse mystique de l'école cabbaliste qui a fait l'objet des études récentes de Scholem.

L'exégèse chrétienne commence tout d'abord par le « midrash chrétien de l'Ancien Testa­ ment » (P.

Grelot).

Elle a déjà sa place dans les épîtres pauliniennes (1 Cor., 9,9; 10,4) et dans l'Epître aux Hébreux.

Les mêmes écrits amorcent l'exégèse typologique, les événements ou personnages bibliques sont des préfigurations de ce qu'achève le Christ (1 Cor.

10,11).

Au u• siècle les écrits du Nouveau Testament sont reconnus par l'Eglise chrétienne comme ayant l'autorité de l'Ancien.

L'exégèse va être commandée par la vie de l'Eglise.

Elle sera pastorale dans les · homélies.

Elle sera apolo­ gétique pour la défense de la foi.

Avec saint JusTIN elle discute l'interprétation juive des passages de l'Ancien Testament (Dialogue avec Tryphon).

Vient ensuite la lutte contre les héré­ sies qui, au nom de leur système, mettent en cause telle ou telle partie de l'Ecriture.

Enfin l'exégèse devra défe11dre la véracité des Ecri­ tures contre les attaques d'un Celse ou d'un Porphyre.

Comme l'exégèse des écrits païens du temps, l'exégèse chrétienne va utiliser l'aJlégorie.

Elle part de cette idée que les images concrètes de la Bible signifient des réalités invisibles.

C'est 0RIGENE (mort en 253) qui, en même temp~ qu'il pose le premier les fondements de l'exé­ gèse biblique par l'établissement du texte (Hexa­ ples), la défense du caractère historique de la Bible ct des événements surnaturels qu'elle relate, ses recherches topographiques enfin (Ono ­ masticon) il utilise largement l'allégorie.

Tout ceci l'intéresse moins que l'Esprit qui se révèle dans l'Ecriture (H.

de Lubac, Histoire et Esprit, Paris 1950; J.

Daniélou, art Origène dans SDB V.

Paris col.

884-908).

On lui .doit la théorie des quatre sens de l'Ecriture qui va dominer l'exégèse médiévale; littéral, tropologique (mo­ ral), spirituel et anagogique (H.

de Lubac, Exégèse médiévale, les Quatre sens de l'Ecri­ ture, Paris 1961-5).

Mais dès l'Antiquité à côté de l'école allégo­ risante représentée par Origène et les Alexan­ drins, il y eut l'école d'Antioche avec DIODORE DE TARSE, THÉODORE DE MOPSUESTE, saint JEAN CHRYSOSTOME, THÉODORET), beaucoup plus atta­ chée au sens littéral et à l'histoire concrète.

Cette école influença les Syriaques (Ephrem) et surtout les Latins comme saint JEROME.

Lati­ niste et helléniste consommé, il abandonne .Origène et évite l'allégorie tout en restant orienté vers le sens typique et le sens moral.

Initié à l'hébreu, il fait entrevoir l'importance de la philologie.

Son œuvre va dominer l'exé­ gèse médiévale occidentale.

En face du monde islamique au brillant essor qui revivifie à sa manière la tradition biblique tout en contestant la validité des Ecritures judéo-chrétiennes, juifs et chrétiens d'Orient comme d'Occident fixent les Ecritures en même temps que son interprétation.

Face au Qoran vocalisé, les Juifs, surtout Qaraïtes (qui contes­ tent traditions orales et Talmuds) précisent la prononciation du texte (Massorètes).

Avec PRo- Le Tintoret donne d'Adam et d'Eve une Image traditionnelle.

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(Photo Glraudon). »

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