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Inquisition - religion.

Publié le 24/05/2013

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Inquisition - religion. 1 PRÉSENTATION Inquisition, institution judiciaire créée au Moyen Âge par la papauté, afin de rechercher, juger et condamner les individus soupçonnés d'hérésie (c'est-à-dire de toute croyance s'écartant du dogme officiel de l'Église). Du latin inquisitio (« enquête «, « recherche «), l'Inquisition est une institution judiciaire relevant du droit canonique, dont la particularité est de conférer au juge (inquisiteur ou assimilé) l'initiative de la poursuite d'un individu ; elle ne nécessite donc aucune accusation ou dénonciation préalable, contrairement aux tribunaux classiques (laïques et religieux). 2 L'INQUISITION MÉDIÉVALE 2.1 Origines Les premières procédures inquisitoriales de l'Église médiévale sont utilisées pour des affaires internes au clergé, telle la pratique de la simonie (commerce des charges ecclésiastiques). Puis, au XIIe siècle, avec la crainte générée par la résurgence des croyances hérétiques -- en particulier de celle des albigeois, hérésie cathare du sud de la France --, la pratique du jugement inquisitorial est étendue au monde séculier. La lutte contre les hérésies prend alors deux formes : le combat physique, sur le champ de bataille, comme l'illustre la croisade des albigeois, et le combat spirituel, au coeur des tribunaux inquisitoriaux. De surcroît, progressivement, le champ définitionnel de l'hérésie s'étend aux schismatiques, aux convertis relaps (juifs et musulmans convertis qui continuent de pratiquer secrètement leur ancienne religion) et à d'autres groupes ou individus tels les dissidents fraticelles, les sorcières et les devins. Au début du XIIIe siècle, le pape Innocent III entame la codification de la procédure inquisitoriale contre les hérétiques albigeois (bulle Vergentis in senium, 1199 ; décret Licet Heli, 1213). Elle est complétée et étendue par certains décrets du concile de Latran IV (1215). 2.2 La lutte contre les hérésies Grégoire IX Grégoire IX, pape de 1227 à 1241, est à l'origine de nombre d'innovations au sein de l'Église ; il est également à l'origine de l'établissement de l'Inquisition contre les Albigeois.Fresque médiévale représentant le pape Grégoire IX en 1234, alors qu'il transmet les Décrétales - étape décisive dans la constitution du droit canon - aux clercs et aux laïcs. © Christie's Images/PNI L'Inquisition proprement dite se déploie à partir de 1231, lorsque le pape Grégoire IX publie la constitution Excommunicamus, qui inaugure la fonction de l'inquisiteur (sous juridiction spécifique de la papauté), lequel se joint désormais à l'évêque dans la surveillance de l'orthodoxie des fidèles, et institue des punitions sévères aux individus reconnus coupables d'h&eac...
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« La torture a été fréquemment utilisée par l'Inquisition pour obtenir les aveux des individus soupçonnés d'hérésie.

Le pape Innocent IVa officialisé sa pratique au xii e siècle.Leonard de Selva/Corbis Chaque tribunal est constitué de deux inquisiteurs aux pouvoirs identiques, conférés directement par le pape ; ils sont aidés par des assistants, des notaires et desreprésentants de la police.

Personnages extrêmement puissants (capables d’excommunier un prince), les inquisiteurs ont toutefois la réputation d’être justes et cléments— exception faite des premiers inquisiteurs aux dérives abusives. Interrogatoire d'une sorcièreSur cette gravure du xvi e siècle, une femme suspectée de sorcellerie subit, dans une salle de torture, l'interrogatoire de l'Inquisition.Christel Gerstenberg/Corbis Pendant quelques semaines ou quelques mois, les inquisiteurs s’installent dans une localité.

Ils ordonnent que tous les coupables d’hérésie se présentent de leur plein gré(procédure d’enquête générale), mais peuvent également poursuivre eux-mêmes toute personne suspecte (par citation individuelle).

Des punitions moins sévères sontinfligées aux personnes qui se présentent volontairement, dans les délais impartis, et confessent leur hérésie, tandis que celles qui doivent être recherchées pour êtrejugées ou refusent de comparaître sont directement excommuniées.

Un délai d’environ un mois est accordé pour des aveux spontanés, avant qu’un procès ne s’engage. Magnasco (Alessandro), Scène d'InquisitionCette toile fait partie d'une série de tableaux inspirés par les Misères de la guerre de Jacques Callot.Alessandro Magnasco, Scèned'Inquisition, v.

1720-1730.

Huile sur toile, 44,5 × 82,5 cm.

Gemäldegalerie, Kunsthistorisches Museum, Vienne.Ali Meyer/Corbis Lorsque les inquisiteurs décident de juger un individu suspecté d’hérésie, le prêtre du suspect lui porte sa convocation.

La police inquisitoriale va ensuite chercher lespersonnes qui refusent d’obéir à une convocation (le droit d’asile ne s’applique pas aux hérétiques).

Les accusés reçoivent un état des charges relevées contre eux.

Jusqu’àce que le pape Boniface VIII abroge cette disposition, les noms des accusateurs ne sont pas communiqués aux accusés ; ces derniers peuvent par ailleurs établir une liste deleurs « ennemis » personnels, qui sont ensuite récusés comme témoins.

Les accusés doivent en outre répondre à ces accusations après avoir prêté serment.

En règlegénérale, deux témoignages sont considérés comme une preuve de culpabilité. Les inquisiteurs peuvent faire emprisonner les suspects accusés de mensonge.

En 1252, par la bulle Ad extirpendam , le pape Innocent IV légalise le recours à la torture pour obtenir les aveux des suspects, procédure jusqu’alors étrangère à la tradition du droit canon. À la fin la procédure inquisitoriale, les peines et les condamnations de ceux passés aux aveux ou jugés coupables sont annoncées lors d’une cérémonie publique ; c’est lesermo generalis ou autodafé.

La peine peut être diverse : pèlerinage, flagellation publique, amende ou port de la croix.

Dans les cas les plus graves, elle peut s’étendre à la confiscation des biens et à l’emprisonnement à vie.

Enfin, l’Église se refusant à appliquer elle-même le châtiment suprême (la peine capitale), les inquisiteurs peuvent endemander l’exécution et remettre le coupable au roi ou au seigneur, bras séculier chargé de prononcer la sentence de mort et de l’exécuter.

La peine du feu (le bûcher) estexceptionnelle, et s’applique à l’accusé qui refuse d’avouer (le relaps ou l’obstiné). 3 L’INQUISITION ESPAGNOLE 3.1 Un redoutable instrument d’État… L’Inquisition espagnole est instituée en 1478 à l’initiative des Rois Catholiques Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille, qui ont reçu du pape Sixte IV le pouvoir denommer personnellement trois inquisiteurs sur leurs terres.

Initialement, l’Inquisition espagnole doit se consacrer exclusivement à la question des marranes (juifs convertissoupçonnés de relaps).

Toutefois, dès 1502 — la Reconquista chrétienne de la péninsule venant de s’achever (1492) —, elle prend en charge le procès des morisques(musulmans convertis soupçonnés de relaps) puis, à partir de 1520, elle intègre à ses compétences l’instruction des individus suspectés de protestantisme. De surcroît, quelques années après la création de l’Inquisition, la papauté en confie le contrôle total aux souverains.

Et en 1483, le Conseil de l’Inquisition suprême etgénéral (tribunal connu sous le nom de Suprema ) est créé, unique institution d’Espagne (non encore unifiée) ayant alors compétence sur toute la péninsule.

Ainsi, l’Inquisition espagnole devient-elle plus un instrument de l’État que celui de l’Église, bien qu’elle demeure dirigée par des dominicains. Les procédures de la Suprema sont semblables à son équivalent médiéval.

Devenue le symbole de la cruauté et de l’obscurantisme, l’Inquisition espagnole établit plus de 100 000 accusations en dix-sept ans d’activité sous la seule tutelle de Tomás de Torquemada (le plus célèbre des Grands Inquisiteurs), dont 2 000 condamnations à mort.Néanmoins, grâce à son organisation rigoureuse et au soutien que lui accordent les monarques espagnols, en particulier Philippe II, elle a un impact inégalé sur la religion,la politique et la culture de l’Espagne. 3.2 … qui fait école Dans les colonies espagnoles du Mexique et du Pérou, le Grand Inquisiteur et son tribunal ont autorité sur les tribunaux locaux, qui ont plus affaire à la sorcellerie qu’àl’hérésie.

En 1517, les Espagnols installent l’Inquisition en Sicile (mais échouent à Naples et à Milan).

En 1522, elle est établit aux Pays-Bas espagnols par Charles Quint,mais ne parvient pas à y juguler le protestantisme.

Par ailleurs, dans de nombreux pays protestants, il existe des institutions similaires dans la répression à l’Inquisitionespagnole, tel le consistoire de Genève à l’époque de Jean Calvin.

Suspendue durant la période napoléonienne (1808-1814), l’Inquisition espagnole est définitivementsupprimée en 1834. Les Portugais instaurent également l’Inquisition en 1531, à l’initiative du roi Jean III le Pieux ; suspendue à plusieurs reprises à ses débuts, elle est définitivement établie en1547.

Indépendante comme en Espagne, mais plus terrible encore que sa consœur, l’Inquisition portugaise est active jusqu’en 1788, et officiellement abolie en 1822. 4 L’INQUISITION ROMAINE. »

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