Islam

« mais il en va de même aussi pour le5 prosélytes chré­ tiens.

4 Dans la masse, l'esprit communautaire de l'islam prédomine absolument sur l'éthique et la mystique.

Le sentiment de l'appartenance au " Dar Al-Islam " (terri­ toire soumis à l'islam), à l' ..

oumma ..

(communauté des croyants) dépasse celui de l'appartenance à une nation.

C'est ce qui explique, d'une part, les tentations du panislamisme (dont l'Égypte a joué en Afrique) et, d'autre part, la valeur du ferment islamique dans les mouvements nationalistes de libération des pays à majo­ rité musulmane comme on a pu le constater en Afrique du Nord (ce qui prouve le caractère superficiel de l'idée selon laquelle l'islam n'enseigne qu'une résigna­ tion fataliste, une soumission totale à la volonté divine).

A cet aiguillon des masses populaires s'ajoute un sen­ timent de frustration et de nostalgie chez les élites qui savent que l'islam ne fut pas seulement religion, mais civilisation, la plus haute civilisation du Moyen Age.

5 Cependant la distance entre l'islam théorique et les réalités nationales des pays musulmans ne peut que croître avec l'avènement de ces pays à l'indépendance et à un développement économique élevé, ainsi qu'ii en fut pour les nations chrétiennes.

L'unité de l'islam, déchiré déjà par les tendances divergentes des sectes (les sunnites se réclamant de la tradition, « sunna "• et les chiites se réclamant de la mystique d'Ali, gendre de Mahomet et quatrième calife, s'opposent depuis le Vii• siècle), confronté à d'énormes différences de races et de langues, devrait surmonter des oppositions d'Inté­ rêts nationaux qui la rendent utopique .. »