Jean-Paul II
Publié le 30/04/2011
Extrait du document
« Que Dieu rénove la Terre. « Le 22 octobre 1978, le 264e successeur de saint Pierre, l'archevêque de Cracovie Karol Wojtyla, cinquante-huit ans, monte sur le trône pontifical sous le nom de Jean-Paul II. C'est un événement considérable, car pour la première fois depuis quatre siècles et demi, le pape n'est pas italien, mais polonais. Artisan de l'effondrement des régimes communistes dans l'Europe de l'Est, Jean-Paul II, globe-trotter infatigable, sillonne depuis plus de vingt ans la planète entière. Né à Cracovie, Karol Wojtyla devient prêtre en 1946. Après des études à l'université dominicaine de Rome, il est nommé cardinal, puis archevêque de Cracovie en 1958. Il joue un rôle actif au Concile Vatican II (1962-1965), notamment dans l'élaboration du document sur les relations entre l'Église et le monde moderne. Membre du Synode permanent des évêques à Rome, il est élu pape en 1978 car il symbolise la lutte de l'Église et du peuple polonais contre le communisme. Depuis 1982, Jean-Paul II apporte son soutien sans réserve au syndicat polonais Solidarité et à son chef, Lech Walesa, opposant à la dictature du général Jaruzelski. Si le pape a joué un rôle non négligeable dans l'effondrement des régimes communistes en Europe, il dénonce également les excès du capitalisme. Malgré un attentat commis contre lui en 1981, Jean-Paul II multiplie les voyages et les rencontres interreligieuses. Chantre de l'œcuménisme, il établit des contacts avec le judaïsme et l'islam, notamment lors des rencontres d'Assise en 1986. Depuis 1994, afin de préparer l'an 2000, Jean-Paul II a entrepris un examen critique de l'action de l'Église catholique dans l'Histoire. Il demande pardon et encourage les épiscopats polonais, français et allemand à des « déclarations de repentance « sur la responsabilité de l'Église dans l'antisémitisme, l'Inquisition, les croisades, les guerres de religion, l'esclavagisme, etc. Mais il reste intransigeant sur le dogme et la morale catholique, condamnant vigoureusement le divorce, la sexualité avant le mariage, l'homosexualité, l'avortement, l'euthanasie et les femmes prêtres. De plus, il ne reconnaît pas la nécessité du préservatif pour se protéger du sida. Dans ses dernières encycliques, il invite même les fidèles à bafouer les lois de la République au nom de la liberté de conscience. À près de quatre-vingts ans, affaibli par la maladie, il continue inlassablement de parcourir la planète dans sa papamobile. En janvier 1998, il se rend pour la première fois à Cuba, accueilli chaleureusement par le plus athée des chefs d'État, Fidel Castro. Accusé d'être passéiste, il crée la surprise en attirant pendant l'été 1997 un million et demi de jeunes à Longchamp lors des Journées mondiales de la jeunesse. Selon un sondage réalisé en France en 1998, Jean-Paul II devient, avec le basketteur Michael Jordan et le groupe de rap IAM, la nouvelle idole des 15- 25 ans. Qui a dit que Jean-Paul II n'est pas moderne?
«
Le pape Jean-Paul li {Karol Wojtyla}
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Karol Wojtyla est né en 1920 en Pologne.
Fils d'un officier polonais, il
entreprend des études de philosophie en 1938, interrompues par la
guerre.
Il travaille en usine tout en suivant clandestinement le séminaire.
Karol Wojtyla est ordonné prêtre en 1946.11 entame alors une ascension
rapide au sein de
la hiérarchie catholique: évêque en 1958, archevêque
en 1964, cardinal en 1967.
Karol Wojtyla est élu pape le 16 octobre 1978
et adopte le nom de Jean-Paulll.ll est le premier pape non italien depuis
450 ans.
Le pape se lance dans une croisade en faveur des droits de
l'homme, qui l'amène à combattre le communisme.
En 1979,Jean-Paulll
se rend en Pologne, son pays natal, où il soutient la contestation syndi
cale qui
donnera naissance à Solidarité.
En 1983, lors d'un second
voyage, il rencontre le général Jaruzelski et apporte son appui à Lech
Walesa.
En 1987, le pape réitère son soutien au syndicat Solidarité, alors
illégal.
L'élection d'un pape polonais,
farouchement anticommuniste,
proche de Solidarité, inquiète Moscou.
Les Soviétiques craignent que la
lutte pour la liberté religieuse ne débouche sur la contestation politique.
Le 13 mai 1981, le turc Ali Agca tente d'assassiner jean-Paul li, qu'il
blesse grièvement.
Selon toute vraisemblance, Ali Agca a été manipulé
par les services secrets bulgares, agissant eux-mêmes pour le
compte du
KGB.
Rétabli, le pape poursuit sa croisade en faveur des droits de
l'homme.
Celle-ci sera en partie à l'origine de la démocratisation de
l'Europe de l'Est et de l'éclatement de l'URSS dans les années 90.
Polyglotte,
Jean-Paul li multiplie les voyages à travers le monde.
Sous sa
houlette,
le Vatican se met à l'heure de la communication planétaire.
Le
pape entreprend une « nouvelle évangélisation » en Europe et dans le
tiers-monde, destinée
à défendre et à propager la foi catholique.
Parallèlement, jean-Paul
li cherche à œuvrer en faveur de l'œcuménisme
en
entamant le dialogue avec les autres religions chrétiennes.
Il est injus
tement accusé par ses détracteurs de vouloir reconstituer une Eglise
unique.
Dans
le même esprit, le pape entretient des contacts réguliers
avec les
représentants des religions non chrétiennes.
Ainsi, en mars
1998, le pape publie un acte de repentance par lequel l'Eglise catholique
reconnaît sa part de responsabilité dans
la Shoah, de par son enseigne
ment de l'antijudaïsme.
L'Eglise catholique reconnaît et condamne offi
ciellement les racines chrétiennes de l'antisémitisme.
Cependant,
Jean-Paul li se montre particulièrement conservateur en
matière de mœurs.
Il condamne le divorce, les relations sexuelles avant
le mariage, l'homosexualité, l'avortement, l'euthanasie et la contracep
tion.
Malgré
le développement du Sida, le pape récuse l'usage du préser
vatif
(pourtant seul moyen de prévention efficace contre la maladie)
préférant
lui substituer l'abstinence.
Au sein de l'Eglise même, il s'oppose.
»
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