L'aumône Mise en oeuvre du partage des biens acquis ici-bas et considérés comme des faveurs divines, l'aumône légale fait partie des perfections exigées par l'islam, dont elle est aussi l'une des cinq conditions de validité.

« biens à faire des aumônes substantielles.

Le Prophète leur répondit en ces termes : “ Est-ce qu’Allah ne vous a pas donné de quoi faire l’aumône ? En vérité chaque tasbih est une aumône, chaque takbir est une aumône, chaque tahmid est une aumône, chaque tahlil est une aumône.

Ordonner le bien est une aumône.

Et dans l’ œ uvre de chair de chacun de vous il y a une aumône.

” (Hadith du Prophète).

Le tasbih, le takbir, le tahmid et le tahlil sont des formules courantes de louange qui font partie de la prière musulmane et qui, à ce titre, sont régulièrement récitées par les croyants.

Des théologiens de renom, El-Bokhari (810-870), Razi (1149-1209), Qortoubi (mort en 1273), etc., considèrent que la zakat a pour vertu de démultiplier les biens de celui qui le donne avec sincérité. Le Livre saint rappelle de plus que l’on peut “ racheter ” ses péchés en versant sa dîme annuelle, car celle-ci a la même valeur que le repentir : “ Mais s’ils se repentent, s’ils s’acquittent de la prière, s’ils font l’aumône, ils deviennent vos frères en religion ” (L’Immunité, IX, 11). Enfin, une tradition prophétique rapportée par El-Bokhari montre l’importance de la zakat dans les représentations populaires de l’au-delà : “ Celui à qui Dieu aura donné des biens et qui n’en aura pas payé la dîme, Dieu au jour de la Résurrection fera apparaître ces biens sous la forme d’un python à la tête chauve, avec deux excroissances de chair.

Le jour de la Résurrection, ce python s’enroulera autour du cou de cet homme ; il le prendra dans ses mâchoires et dira : ‘Je suis ton bien, je suis ton trésor.

” (El-Bokhari, Les Traditions islamiques) La seconde catégorie d’aumône, la çadaqa, est un don spontané que l’on fait aussi bien à un pauvre qui tend la main dans un souk qu’à une branche de la famille dans le besoin.

Là encore, pour être considérée comme une œ uvre pieuse la çadaqa doit provenir de biens légitimes et de gains honnêtes.

Elle doit être concédée sans ostentation, si discrètement d’ailleurs que la main gauche doit ignorer totalement le don que fait la main droite.

De plus le Coran précise que “ vous n’atteindrez pas à la piété vraie tant que vous ne donnerez pas en aumône ce que vous aimez.

Quoi que vous donniez en aumône, Dieu le sait ” (La Famille de ‘Imran, III, 92). Associées à la prière, et la valant en tout, y compris dans le mérite auprès de Dieu comme l’a certifié le Prophète, ces deux aumônes sont évoquées dans plus de quatre-vingts versets du Coran, répartis sur trente-quatre sourates.

Cette profusion prouve le caractère central de l’aumône dans le dogme musulman.. »