Devoir de Philosophie

Le Concile De Trente : Les Enjeux

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

La 24ème session du Concile de Trente met au premier plan la célebration religieuse du mariage. En effet avant celui ci le mariage était normalement accompagné de rites religieux ( bénédiction des anneaux ) mais ils n'étaient pas nécessaire pour proclamer la validité du mariage. Les mariages conclus par le seul échange des consentements en l'absence de témoins n'étaient pas autorisés, mais au yeux de l'Église ils étaient parfaitement valides. Pour s'opposer fermement a ces "unions clandestines", le Concile de Trente a décrété que le mariage n'est valide et sacramentel ( constitut un sacrement ) que s'il est célébré en présence d'un curé compétent et de deux témoins. On peut déja noter ici l'intérêt de l'Église pour l'encadrement de l'union matrimoniale. 

« Le concile de TrenteL’Eglise Romaine, institution millénaire porteuse de croyances, de rites et de morales, connaît une crise profonde depuis le XIVe siècle, qui trouve son apogée auXVIe siècle.

Cette crise est protéiforme.

Les clercs, souvent ignares, ne fournissent pas de réponse adaptée aux angoisses eschatologiques des fidèles, traumatisés parles « malheurs des temps » et craignant pour leur salut.

A l’heure de l’affermissement des Etats, l’ingérence du Saint-Siège (notamment dans le domaine fiscal) est demoins en moins tolérée.

De plus, les prélats, censés donner l’exemple, se sont éloignés de leur mission spirituelle en s’engageant davantage dans la vie politiqueeuropéenne.

Enfin, les mouvements de Réforme, luthériens puis calvinistes, sont venus menacer l’hégémonie de l’Eglise romaine en déchirant la « tunique sanscouture » de la chrétienté latine.

La nécessité de la Réforme catholique est reconnue et attendue par les fidèles.

Luther, en 1520, appelle au concile, sans succès :L’Eglise, quelque peu sclérosée, reste sans voix dans un contexte qui exige pourtant une réponse forte.

Des tentatives furent faites (comme le concile de Latran,1512-1517), mais ne remportent pas l’adhésion générale dans une Europe en guerre et où la voix de la Curie s’est affaiblie.

Le besoin de réaction se fait pressant : lesfidèles, restés fervents, se demandent comment croire, et une partie d’entre eux est séduite par la Réforme protestante, au dogme novateur et clair.

Pour remédier àcette crise, Paul III convoque finalement le concile (réunion des évêques et archevêques de la chrétienté), en 1545 à Trente, ville impériale du Nord de l’Italieactuelle.

La tâche du concile est double : réunir les fidèles autour d’une orthodoxie catholique moderne, et impulser la reconquête des espaces protestants enrevitalisant l’institution.

De plus, il doit permettre à Rome de réaffirmer son autorité alors contestée.

Il s’agit alors de s’interroger sur la réponse apportée par leconcile à la diffusion des idées protestantes et aux préoccupations des fidèles.

Il conviendra dans un premier temps d’étudier les conditions de mise en place et defonctionnement du concile, réunion tardive et chaotique, puis les décisions qui y furent prises, dogmatiques comme disciplinaires, et enfin l’avènement de l’Eglise «post-tridentine », désormais dotée des moyens pour mener à bien sa reprise en main.

Bibliographie : Ouvrages généraux, Manuels : - Michel Peronnet, Le XVIesiècle, Hachette Supérieur, 1992.

Ouvrages spécifiques : - Marc Venard, J.-M.

Mayeur, Ch.

Pietri, A.

Vauchez, Histoire du christianisme, Tome 8 Chapitre V, pages223-279.

- Eric Suire, Vocabulaire historique du christianisme, Cursus, Armand Colin, 2004.

Sites internet : - Nicole Lemaitre, Cours d'agregation d'histoire : « Laréforme en continuité réussie, le concile de Trente », 2002-2003 http://histoire.univ-paris1.fr/agregation/moderne2003/cours12.htm - Bernard Chédozeau , Fiche deconférence sur « L’icône orthodoxe et l'image catholique tridentine » http://www.ac-sciences-lettresmontpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/Chedozeau2006.pdf PLAN I) Les conditions : une réaction nécessaire mais faite tardive aux réformes protestantes.A- Pourquoi un concile ? La nécessité de la Réforme catholique.

•1518 et 1520: Luther appel au concile •Emergence des thèses calvinistes •Une Église encoreréticente mais qui ne peut plus négliger les réalités de son époque B- Une lente et tardive mise en route.

•De Paul III à Charles Quint : des premiers signes d'ouvertureen guise de préparatifs •Une difficulté dans le choix de la ville •La guerre (notamment entre François I er et Charles Quint) : un obstacle au concile C- Rouages etétapes du concile, une initiative et un déroulement chaotique.

•Un concile couteux, peu fréquenté et peu représentatif des nations •De la discussion au vote : lesétapes du concile •Les péripéties : épidémies, affrontements et désaccords II) Les décisions, dogmatiques et disciplinaires : entre conservation et innovation.A- Sur le plan dogmatique, une réaffirmation en réponse au protestantisme.

•Le protestantisme combattu •Le dogme clarifié •Besoin d'attirer les fidèles B- Uneréforme de l’institution pour une Eglise plus présente et compétente.

•Un problème d'image •Un pouvoir clérical rappelé à l'ordre et renforcé III) La nouvelle Eglise romaine post-tridentine. A- Des fondements réaffirmés, une orthodoxie catholique.

•Promulgation, publications et uniformisation B- Evêques et papes, des acteurs clés aux rôles révisés.

•Lerenfort épiscopale •Le triomphe papal C- Vers le volet « actif » de la reconquête catholique : force et magnificence de L’Eglise.

•Les jésuites : un nouvel ordre auxordres du pape •La centralisation de Rome et les efforts des papes •Le volet artistique de la reconquête catholique par l'art baroque et l'art tridentin I Les conditions : une réaction nécessaire mais tardive aux réformes protestantes.

A- Pourquoi un concile ? La nécessité de la Réforme catholique.•Il convient avant tous de définir ce qu'est un concile.

Il s'agit d'une assemblée de prélats, évêques, de supérieurs d’ordre, et de théologiens catholiques, réunis pourrésoudre des problèmes religieux.

•Dans ce contexte d'émergence des premiers mouvement réformateurs, Luther lance un premier appel au concile en novembre1518 et un second en novembre 1520, il considère le concile comme un derniers recours.

Il souligne, dans un appel à la noblesse allemande, la nécessité d’abattretrois murs érigés par l'Eglise face à la réforme : – Supériorité du pouvoir spirituelle sur le pouvoir temporelle – L'interprétation de l'écriture réservée au pape –Convocation du concile elle aussi réservée au pape → Luther propose alors des mesures qui peuvent flatter les grands souverains.

Il entend bien s'appuyer sur cesderniers pour faire pression sur la papauté.

•Luther veut donc avant tout lutter contre le pouvoirs et le luxe trop important de la Curie.

•Ses objectifs sont de : –Diminuer les pouvoirs de la Curie – Lutter contre le luxe du pape et du haut clergé, et donc contre l'import – Lutter contre l'hégémonie trop importante de l'ordrereligieux → Il s'agit avant tout pour Luther de libérer le concile du pape.

•Néanmoins, l’Église catholique n'est pas disposée à répondre à l'appel de Luther et às'engager dans la voie conciliaire.

•En effet Clement VII, le nouveau pape depuis 1523, a des fortes craintes personnelles qu'un nouveau concile se mette en placecar il serait alors propice à la remise en cause des pouvoirs du pape, en effet il est important de rappeler que les pouvoirs du concile sont supérieures à ceux dupape.

→ le concile de Latran V, achevé en 1517, soit juste avant la révolte de Luther, fut l'occasion d'une dénonciation objective des abus de la curie.

(Ce concile,réuni pour répondre aux français qui réclamaient une certaine indépendance de l'Eglise de France(gallicanisme) était complètement dans la main du pape mais dansle sermon d'ouverture du concile, le supérieur général des Augustins, Gilles de Viterbe, avait fait une description réaliste des abus de la Curie et des bénéficiers.

Maisla papauté est démunie contre la révolte allemande car s'ils soutiennent en général les réformes des diocèses ou des ordres religieux, ils ne s'impliquent pas dans ledéveloppement de ce renouveau.) •La publication en 1535 de Institution de la religion chrétienne par Calvin va également fortement bousculer les institutionsreligieuses et semer le doutes au sein des fidèles.

•Donc, face à l'ampleur qu'atteint le mouvement des églises réformées que la papauté ne peut plus négliger et lavolonté de réforme interne à l'Eglise qui tente de se faire entendre, l'Eglise n'a pas d'autre choix que d'assurer la réforme Catholique qui peut être aussi considérécomme une Contre-Réforme. B- Une lente et tardive mise en route.•C'est donc le successeur de Clément VII, Paul III, qui, dés son intronisation en 1534, va oeuvrer en faveur de cette réforme interne.

C'est d'ailleurs pour cela qu'ilest élu, en effet ce pape pragmatique et à l'écoute du monde semble être particulièrement apte à prendre en charge la réforme de l'Eglise, qui selon lui doit êtreassurée par la papauté.

Son âge avancé a aussi favoriser son élection, en effet, on voulait pas pour autant qu'un tel processus dure trop longtemps et qu'il soit régiepar la même personne.

→ cela ne l'a pas empêché d'exercer un pontificat de 15 ans durant lequel il a imposé une nouvelle ligne de conduite à Rome en nommant dejeunes cardinaux entreprenants.

•Ces derniers proposent en 1537 dans le Consilium de emendanda ecclesia un certains nombres de propositions visant à réformerl'église et ou les responsabilités de Rome dans le désordre que connait l'Eglise sont reconnues. Cependant, ces premiers pas de la papauté consiste en une réforme du clergé, mais pas de le Curie.

Alors évidement, les protestants refusent.

•Au point de vuediplomatique, la mise en place du concile se heurte à plusieurs obstacles.

Cela va donc nécessiter un certain nombres d'efforts, notamment de la part du pape et del'empereur.

•Une des premières difficultés réside dans le choix d'une ville pour le concile – En effet, depuis 1523, la diète d'Empire exigeait que le concile soit « libre» c'est-à-dire affranchi de la tutelle du pape – Le choix se porte dans un premiers temps sur la ville de Mantoue, qui semblait répondre aux exigences.

On envisagealors de s'y réunir en 1537.

– Cependant, depuis 1536, la guerre a repris entre Francois Ier et Charles Quint.

Dans la mesure ou la paix entre les princes chrétiens estnécessaire pour mettre en place le concile, le projet de réunion à Mantoue achoppe de la même manière que les propositions suivantes (à Vicence et Modène) – Lapape décide alors en 1542 de convoquer le concile dans la ville de Trente, petite ville étriquée du nord de l'Italie appartenant aux terres impériales et étant à 6 joursde Rome.

•L'autre obstacle à la tenue du concile réside donc dans les tensions politiques, notamment entre la France et l'Empire : – La papauté mobilise d'importantefforts diplomatique pour pouvoir réconcilier les deux adversaires.

– Or, il est important de souligner les intérêts divergents de Francois Ier et de Charles Quint ausujet de la tenue d'un concile.

En effet, l'empereur entend profiter de ce concile pour rétablir son autorité dans l'empire tandis que le roi de France espère garder au. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles