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Le dalaï-lama Océan de sagesse, Incomparable Maître, Yéshé Norbû ou Joyau-qui-exaucetous-les-désirs, Précieux

Publié le 05/04/2015

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Le dalaï-lama Océan de sagesse, Incomparable Maître, Yéshé Norbû ou Joyau-qui-exaucetous-les-désirs, Précieux Victorieux ou Gyalwa Rimpoché, Seigneur du Lotus Blanc, ou tout simplement Kundûn, la Présence : autant de titres parmi beaucoup d'autres évoquant à la fois la puissance, la connaissance, la bienveillance et la compassion, dont les Tibétains se servent pour désigner le plus illustre d'entre eux, le plus révéré aussi, le dalaï-lama. Être d'exception longtemps entouré de légendes et de mystères, le quatorzième de la lignée, actuellement titulaire reconnu mais exilé du Trône du Lion, Tenzin Gyatso aura eu la lourde tâche d'être, pour son peuple, le guide spirituel à une époque d'épaisses ténèbres et le chef temporel à un tournant de l'histoire marqué tant par la dure épreuve de l'occupation étrangère que par la nécessité de l'ouverture du pays à l'extérieur et à la modernité. Et s'il est aujourd'hui un symbole particulièrement connu du bouddhisme tibétain à travers le monde, c'est bien ce moine au regard perçant et au sourire contagieux qui représente, aux yeux de l'opinion internationale, aussi bien sa foi vivante que le Tibet lui-même menacé dans sa survie. Quoi qu'il en soit, les Tibétains de l'exil comme de l'intérieur du pays persistent à reconnaître en lui leur seule autorité spirituelle et temporelle. L'institution historique du dalaï-lama s'enracine dans la notion, fondamentale pour le bouddhisme, de réincarnation : tout être, quel qu'il soit, porte en lui le germe de l'Éveil et finira par y accéder, même si son cheminement doit se prolonger dans le temps. D'où l'impérative nécessité de la ronde des naissances pour y parvenir. Certains cependant sont plus habiles que d'autres, et à force de travail assidu sur eux-mêmes, y arrivent plus rapidement. Au fil de vies successives, ...

« dite des dalaï-lamas est plus tardive.

Elle remonte au XVIe siècle, dans la foulée de l’affirmation de l’ordre des Geloug-pa fondée par le réformateur Tsong-Khapa.

Mais le titre lui-même, qui signifie “ Maître à la sagesse plus grande que l’océan ” (ou Océan de sagesse), vient de talé-lama, attribué par le prince mongol Altan Khan à son maître spirituel Sonam Gyatso.

Ce dernier, alors à la tête de l’école des bonnets jaunes, l’accorda rétrospectivement à ses deux prédécesseurs dont le premier, Gedun Drup (1391-1475), avait été l’un des plus proches disciples de Tsong-Khapa. C’est avec le Grand Cinquième Lobsang Gyatso (1617-1682) que se combineront inextricablement les pouvoirs spirituel et temporel afin de s’imposer sur la scène nationale tibétaine jusqu’à l’invasion chinoise de 1949-1950.

La tradition des tulkus perdure dans l’exil, en dépit d’obstacles engendrés par les conditions particulières du moment, comme en a témoigné le différend qui a éclaté en 1955 entre le dalaï-lama et le gouvernement de Pékin à propos de la réincarnation du panchen-lama, deuxième hiérarque religieux du bouddhisme tibétain, dont le sort est étroitement lié à celui du dalaï-lama, donc à l’avenir même du Tibet. Nul doute qu’aux yeux des Tibétains, le dalaï-lama est un être tout à fait à part.

La tradition, son éducation, son charisme, son pouvoir, son érudition et la vénération dont il est entouré en font certes un être d’exception, mais il y a aussi autre chose : cette subtile alchimie d’un échange ininterrompu entre les siens et lui.

Pour eux, non seulement il est le Protecteur, incarnation du bodhisattva de la compassion infinie, il est également la personnification d’un pays perdu et le gage de sa pérennité, la promesse d’un retour. Force est d’ailleurs de constater que la vie de Tenzin Gyatso, reconnu quatorzième dalaï-lama à l’âge tendre de deux ans et demi dans une modeste ferme d’un village de l’Amdo (à l’est du Tibet, aujourd’hui incorporé à la province chinoise du Qinghai), n’a rien de banal. “ Simple moine bouddhiste ” comme il se définit lui-même, il n’en est pas moins un personnage charnière de l’histoire contemporaine dont le rôle sur la scène internationale a été reconnu par la consécration en 1989 du prix Nobel de la paix. Né le cinquième jour du cinquième mois de l’an du Cochon-de-Bois selon le calendrier lunaire (6 juillet 1935) au village de Takster, le quatorzième dalaï-lama a été reconnu par une mission de hauts dignitaires religieux, puis ramené à Lhassa en octobre 1938 et intronisé. »

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