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L'écriture et les textes L'écriture est arrivée dans le Haut Pays par volonté royale et dans le dessein arrêté d'être instruit et d'instruire : le fait est assez peu banal pour mériter d'être relevé.

Publié le 05/04/2015

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L'écriture et les textes L'écriture est arrivée dans le Haut Pays par volonté royale et dans le dessein arrêté d'être instruit et d'instruire : le fait est assez peu banal pour mériter d'être relevé. C'était du temps du grand roi Songtsen Gampo de la dynastie de Yarlung, qui unifie pour la première fois diverses principautés en un empire redouté. L'histoire lui accorde non seulement d'avoir transféré sa capitale à Lhassa en quittant sa vallée de Tsétang, mais aussi d'avoir eu une grande famille puisque deux princesses lointaines, l'une népalaise et l'autre chinoise, sont venues se joindre à ses trois épouses tibétaines. Certes, les deux belles étrangères étaient gages d'alliances avec des cours voisines inquiètes de la puissance militaire d'un souverain conquérant. Mais c'est sous cette double influence que le a adopté la doctrine du Bouddha, et depuis lors, malgré les aléas des siècles, la Bonne Loi est demeurée la pierre de touche de la civilisation tibétaine. Vers l'an 640, le roi estima nécessaire de consigner les enseignements que moines errants et pèlerins missi...

« Avec ces nouveaux outils, ajoutés à la formule d’une encre indélébile ramenée également du Cachemire, le Tibet connut une période d’effervescence intellectuelle d’une vertigineuse ampleur.

Des pandits indiens, aidés de leurs élèves locaux, épaulés par des maîtres et des érudits d’envergure invités à partager leur science et activement secondés par des traducteurs hors pair, s’activèrent des années, des siècles durant, à expliquer, interpréter et commenter les textes fondamentaux ramenés à grand-peine d’Inde.

Chaque monastère avait sa propre bibliothèque, et nombre de sages ascètes donnèrent naissance à des courants multiples à partir d’une même idée. Traduits du sanskrit en tibétain au cours d’environ six siècles d’efforts soutenus et exemplaires, deux collections d’ouvrages forment l’assise de cette littérature religieuse : le Kanjûr, en cent huit volumes, est composé des enseignements du Bouddha historique tels que recueillis par ses disciples.

Le Tanjûr, en deux cent vingt-sept volumes, comprend les commentaires de ces textes fondateurs.

Ils étaient pieusement conservés sur des feuillets volants, copiés à l’identique par des scribes méticuleux, entre des plaquettes de bois, enveloppés dans un tissu de protection, empilés sur des centaines d’étagères nichés dans les chapelles, et révérés à l’égal des statues ou d’autres objets sacrés.

Les copies les plus précieuses se faisaient à la main, à l’encre d’or.

Il aura fallu la folie destructrice de la révolution culturelle au XXe siècle pour disperser, brûler ou anéantir la majeure partie de ce patrimoine de l’humanité, et cette perte est d’autant plus tragique que nombre d’antiques traités bouddhiques avaient déjà disparu ailleurs, en Inde et en Chine notamment, emportés par les tourmentes historiques locales, les traductions tibétaines demeurant souvent les ultimes témoins d’une sagesse menacée par la folie des hommes. Aujourd’hui, c’est dans les caves des musées de Russie, les cachettes d’anciens lieux désacralisés de Mongolie, les souvenirs de familles émigrées ou les enfers des bibliothèques d’Europe et d’Amérique que l’on exhume des trésors rescapés, ramenés par d’intrépides explorateurs et recouverts par la poussière des ans, voire l’oubli. Heureusement, l’inflexible coutume monastique qui obligeait d’apprendre par c œ ur des textes anciens a permis de sauver en les recueillant minutieusement auprès de ces détenteurs des connaissances d’un autre temps et d’assurer leur sauvegarde pour les générations à venir. Depuis qu’une partie des Tibétains a dû prendre le chemin de l’exil, même les chansons populaires et les épopées traditionnelles,. »

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