Les adieux à la momie

précieux est installé dans la cuve rectangulaire en pierre sculptée, aménagée par des ouvriers spécialisés qui vi¬vent non loin de là. La famil¬le s'est mise d'accord avec les prêtres pour fournir ré-gulièrement en offrandes la nouvelle maison d'éternité. La cérémonie touche à sa fin. Déjà, le cortège redes¬cend dans la vallée. Seuls la famille et quelques amis as-sistent à la fermeture du tombeau par les maçons de la nécropole. Le moment du repas est arrivé. Ce festin se tient soit dans la chapelle, soit à l'extérieur, sous une tente prévue à cet effet. Les convives mangent et boi¬vent en l'honneur du dé¬funt. La douce mélopée des harpistes et des flûtistes les accompagne. Le repas termi-né, tous vont regagner Thè-bes et les tracas de la vie quo¬tidienne d'une grande cité.Les prêtres entrent alors en scène. Ils ont dressé une table devant la stèle et la garnissent de nourriture et d'instruments destinés à an-nuler les effets de l'embau-mement et à redonner au mort l'usage de ses membres et de ses organes : un cou-teau en forme de plume d'autruche, une herminette (petite hache), une jambe de boeuf stylisée. Le ptéropho-re, — prêtre qui dirige les cérémonies—, consulte un papyrus, tandis que d'autres prêtres récitent des for¬mules liturgiques. Les por¬teurs d'offrandes déposent devant la stèle le vin, la biè¬re, les onguents parfumés, les fruits et les légumes desti¬nés à accompagner le défunt dans son autre vie. Plus tard, d'autres porteurs amèneront le mobilier et les objets pré-cieux appartenant au mort.