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Les pèlerinages Toutes les religions, des plus modestes aux plus conquérantes, ont en commun d'avoir des lieux précis de références.

Publié le 05/04/2015

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Les pèlerinages Toutes les religions, des plus modestes aux plus conquérantes, ont en commun d'avoir des lieux précis de références. Cette aura singulière balise pour les fidèles un territoire qu'ils parcourent physiquement ou intellectuellement autant de fois qu'il leur est possible et, selon les conditions, au moins une fois dans la vie réelle. C'est l'occasion d'une parenthèse, sinon d'une rupture, de durée variable afin de faire le point et de se consacrer à la réflexion. Peuple nomade dans l'âme, les Tibétains ne font pas exception. Marcheurs nés, ils n'hésitent pas à rompre avec le quotidien pour partir en solitaire, en famille ou même par villages ou clans entiers sur les chemins du vagabondage sacré. Naturellement, les endroits directement liés à la vie de l'Éveil tiennent une place à part dans leur coeur. Souvent cependant, ces lieux n'étaient pas d'accès facile. En fait, seuls les ascètes errants ou les chercheurs d'absolu les plus exigeants prenaient le temps d'entreprendre un voyage hasardeux dont ils savaient qu'ils pouvaient fort bien ne jamais revenir. Bodh Gayâ est fréquent&...

« se convaincre de l’authenticité.

À Kushinagar enfin, autrefois un petit village que rien ne distinguait de milliers de ses semblables, le Bouddha s’étendit sur le flanc et avant d’entrer dans le nirvâna légua à ses disciples éplorés un ultime avis : “ Soyez à vous-même votre propre flambeau ”. Voilà pour les lieux historiques.

Les autres, et ils sont nombreux, parsèment le vaste territoire où la lumière bouddhiste a passé et s’est parfois momentanément éteinte.

En Inde même, Sanchi s’enorgueillit d’un magnifique stûpa, tandis que les grottes d’Ajanta et d’Ellora témoignent du sacré par la beauté.

Borobudur à Java atteste la foi de bâtisseurs inspirés d’un mandala de pierre sans égal ; les colossales statures de Gal Vihara près de Polonaruwa à Sri Lanka frappent par leur harmonie au-delà des siècles ; l’ancien Siam, la Birmanie, l’Afghanistan, le Japon, la Corée, la Chine, la Mongolie ont tous apporté, chacun à leur manière, leurs joyaux à l’édification de l’art bouddhique, faisant de lieux choisis des sources inépuisables de ressourcement.

Et le Tibet n’est pas demeuré en reste.

Ayant métamorphosé des divinités de croyances antérieures en expressions de la Bonne Loi, il n’est guère étonnant de trouver sur l’immensité solitaire lacs et monts sacrés : c’est la rançon d’une beauté naturelle à en perdre le souffle.

Ainsi, l’Amnye Machen à l’est répond à la grandeur encore plus royale du Kaïlash, mythique mont Mérou et axe du monde de la tradition indienne, devenu Kang Rimpoché (Précieux Vénérable) pour ses fidèles.

C’est l’un des grands pèlerinages du Tibet, l’un des plus difficiles sans doute avec le passage du col de Dolma à 6 670 m d’altitude, mais aussi l’un des plus impressionnants et des plus méritoires.

Le panorama himalayen s’y révèle dans une sereine splendeur qui induit le pèlerin à prendre physiquement conscience de ses liens naturels avec un monde marqué au sceau d’une indéracinable spiritualité. Au demeurant, même façonné par le labeur des hommes, un endroit peut devenir sacré.

Ainsi en va-t-il de Lhassa, la capitale du Tibet, qui veut dire “ lieu du divin ”.

Et le Potala, le formidable palais rouge et blanc qui domine la cité de sa colline et était jusqu’à naguère la demeure d’hiver des dalaï-lamas et le siège du gouvernement, est le nom du séjour céleste d’Avalokiteshvara, divinité tutélaire du Haut Pays, dont l’incarnation toujours présente sur terre est le dalaï-lama : symboles gigognes qui s’emboîtent l’un dans l’autre, facettes multiples et démultipliées d’une légende vivante qui n’en finit pas de durer, et points d’ancrage d’une géographie particulière du sacré.. »

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