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Luther, Martin

Publié le 19/04/2012

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luther

(1483-1546) Théologien et réformateur allemand, descendant de paysans et de mineurs. Luther entre en 1505 comme étudiant dans un monastère augustin, à Erfurt. Il est ordonné prêtre, puis exerce en tant que professeur à Wittenberg. En 1517, il placarde sur les portes de l'université de Wittenberg ses "quatre-vingt-quinze thèses", point de départ de la Réforme, où il dénonce le trafic des indulgences. En 1519, Luther anime un débat à Leipzig, dans lequel il nie la primauté du pape. En 1520, il s'exprime en faveur d'une réforme complète de l'Eglise catholique dans trois lettres fondamentales : A la noblesse allemande, la Captivité de Babylone et De la liberté du chrétien, ce qui lui vaut son excommunication. Il est également mis au ban de l'Empire par la diète de Worms en 1521. Réfugié chez le prince-électeur de Saxe à Wartburg, il y traduit la Bible en allemand (1522) et compose une série de cantiques. En 1524, il abandonne sa vie monacale et épouse Katharina von Bora, une ancienne religieuse. C'est son dernier geste de rupture avec l'Eglise catholique. En 1525, il se dresse contre Erasme et les paysans révoltés ; en 1529, contre l'interprétation de la communion de Zwingli. Il publie, la même année, le grand et le petit catéchisme. Sa révolte l'entraîne à fonder l'Eglise luthérienne dont le statut est établi par Melanchthon dans la Confession d'Augsbourg. Il a de nombreux adeptes en Allemagne et en Europe du Nord. Il meurt en 1546 et est inhumé dans l'église du château de Wittenberg.

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« persécutions impériales.

A Wittemberg, cependant, la Réforme avait pris une allure à ce point tumultueuse, que, en 1522, la ville rappela de son asile le pilote éprouvé, qui eut vite fait de ramener le navire dans des eaux plus calmes.

Malgré l'excommunication papale et la mise au ban impériale, un grand nombre de communautés et des provinces entières (Saxe, Hesse, etc.) de religion évangélique prirent corps, au cours des années suivantes.

Elles s'associèrent, une pre­ mière fois, en 1529, pour protester contre les menaces et les persécutions impériales (d'où le nom de« Protestants») et présentèrent solennellement, à la diète d'Empire d'Augsbourg, 1530, leur profession de foi : un petit nombre de princes et de villes libres, mais résolus à mourir pour leur croyance.

Les guerres avec la France et l'avance des Turcs empêchèrent l'Empereur de mettre, dès lors, la résistance des Protestants à l'épreuve, en sorte que, jusqu'à la mort de Luther, le protes­ tantisme continua de se propager paisiblement.

Créateur du mouvement, Luther veilla à ce qu'il restât préservé de toute contagion profane, et ce fut là, parfois, le plus dur de sa tâche.

Ainsi, lorsque, en 1525, les paysans firent de la liberté chrétienne le mot d'ordre d'une insurrection, Luther, tout en appuyant beaucoup de leurs reven­ dications, condamna sévèrement la confusion des Evangiles et de la politique, tout comme l'abus qu'ils faisaient du nom de Christ pour couvrir des actes de violence.

Il empêcha que l'enthou­ siasme anarchique des anabaptistes ne troublât l'ordre dans les communautés chrétiennes, de même qu'il défendit sans faiblir les fondements de l'enseignement chrétien traditionnel contre les débuts de la critique rationaliste, telle qu'elle lui apparaissait dans la conception des sacrements professée par Zwingli et ses partisans: combats douloureux, qui prouvent qu'il ne recherchait pas la faveur des masses, mais possédait, au contraire, le courage d'affronter la défaveur publique par amour: de la pureté de la doctrine évangélique.

Plus d'un humaniste, tel Melanchthon, devinrent ses amis les plus proches, d'autres, tel Erasme, à qui une conviction religieuse absolue faisait défaut, se détachèrent de lui, recherchant un compromis entre la Réforme et l'Eglise catholique.

Menant une vie de labeur acharné et entièrement désintéressé (sic!), Luther ne poursuivait ni le bonheur ni la gloire, et lorsqu'en 1525, en dépit de soupçons qui persistent, il se maria, ce fut sans l'espoir d'une félicité durable.

Malade et âgé de quarante et un ans, il croyait sa mort proche : il s'agissait pour lui, avant tout, d'enseigner par l'exemple qu'un prédicateur de l'Evangile peut, .comme tout autre, prendre femme sans vain scrupule.

Sa maison, qui devint une bénédic­ tion pour sa famille, aussi bien que pour les nombreux hôtes de sa table, allait servir de modèle à d'innombrables presbytères évangéliques, où régnait une vie de piété et d'amour, embellie par la musique et les joies intellectuelles : c'est là qu'il se montrait dans toute sa cordialité sereine, parfois obscurcie, au-dehors, par son opiniâtre combativité et la mélancolie.

A l'opposé d'autres grands théologiens, tels Thomas d'Aquin ou Calvin, Luther n'a jamais essayé de donner à sa théologie la forme d'un système dogmatique : la sienne était celle d'un pro­ fesse~r d'exégèse, d'explication vivante de la parole divine, à l'intention des hommes de son temps.

A travers l'abondance de l'expression verbale, transparaît un enseignement d'une simplicité et d'une unité imposantes : comme au temps de son stage monacal, Luther a été, sa vie durant, pénétré d'une profonde vénération de la majesté divine, devant laquelle nul homme ne peut invo­ quer ses œuvres ou ses mérites; séparés de la sainteté de Dieu, par notre imperfection et nos péchés, nous dépendons entièrement de sa grâce.

Mais la foi et la gratitude, que lui inspire l'amour de Dieu, doivent mener l'homme vers le dévouement actif envers ses frères, aussi bien dans la vie privée que dans la vie publique.

Luther n'énonce aucune loi ecclésiastique ou naturelle, sur laquelle il doive régler sa conduite; il lui enseigne seulement de faire ce que sa fonction exige de lui et ce dont il peut, sur sa conscience, répondre devant Dieu.

Il demandait à chacun l'obéissance et une collaboration consciente aux affaires de l'Etat et des Communes, et ce n'est pas de sa faute si, plus tard, à l'époque de l'Etat absolutiste, 'ses disciples ont parfois oublié, au profit de l'obéis­ sance, les avertissements et les blâmes qu'il avait si souvent adressés, avec une gravité prophétique, aux puissants de son temps.

Encore qu'il se soit absolument refusé à maintenir la tutelle médiévale de l'Eglise sur l'Etat, il était passionnément préoccupé par tous les problèmes de la vie publique, et a, dans plus d'un écrit, fait des propositions visant à l'institution d'un régime juridique matri­ monial, à la fondation d'écoles, à la création d'une économie saine, à l'organisation d'une assis-. »

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