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Réforme - religion.

Publié le 24/05/2013

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Réforme - religion. 1 PRÉSENTATION Cranach l'Ancien, Portrait de Martin Luther Lucas Cranach l'Ancien, Portrait de Martin Luther, 1550. THE BETTMANN ARCHIVE - religion. Réforme, mouvement religieux du XVIe siècle dans l'Église chrétienne d'Occident, qui a mis fin à la suprématie ecclésiastique de la papauté romaine et a abouti à la création des Églises protestantes. Bien que la Réforme date du début du XVIe siècle, notamment du moment où Martin Luther a pour la première fois défié l'autorité de l'Église, les conditions qui ont conduit à son éclosion s'étalent sur plusieurs siècles, mêlant des éléments politiques, doctrinaux, économiques et culturels. 2 ORIGINES DE LA RÉFORME PROTESTANTE John Wycliffe John Wycliffe envoie ses disciples en prédication, munis d'une traduction de la Bible. Hulton Deutsch Dès avant la Réforme proprement dite au XVIe siècle, des mouvements dissidents au sein de l'Église médiévale se sont élevés contre la corruption des clercs et ont critiqué plusieurs des enseignements catholiques fondamentaux : au XIIe siècle, les vaudois pratiquent un christianisme simple et non corrompu, inspiré de l'Église primitive (essentiellement en France et en Italie) ; vers 1380, en Angleterre, les lollards (mouvement inspiré par le théologien John Wycliffe) rejettent l'autorité des prélats corrompus, ainsi que divers enseignements catholiques traditionnels ; au début du D'une manière générale, depuis le XIIIe XVe siècle, Jan Hus et les hussites réforment l'Église de Bohême. siècle, la papauté s'est affaiblie en raison de l'avidité, de l'immoralité et de l'ignorance de beaucoup d'ecclésiastiques à tous les niveaux de la hiérarchie. Le vaste domaine foncier de l'Église -- exempt d'impôt et représentant entre un cinquième et un tiers des terres européennes -- suscite convoitise et colère des paysans. L'installation provisoire des papes en Avignon au XIVe siècle, puis le Grand Schisme d'Occident divisant la communauté des fidèles entre partisans de l'un ou l'autre pape, ont aussi porté un coup sévère à l'autorité de l'Église. Le clergé reconnaît alors la nécessité d'une réforme. Au concile de Constance (1414-1418), qui met un terme au Grand Schisme, des programmes ambitieux de réorganisation de toute l'Église sont débattus, mais aucun n'obtient le soutien d'une majorité des évêques, de sorte qu'aucun changement radical ne peut être mis en oeuvre. Parallèlement, l'humanisme, le renouveau des études classiques et le développement de la recherche amorcés par la Renaissance italienne au XVe siècle ôtent à la scolastique sa place éminente dans la philosophie européenne, et aux chefs de l'Église leur monopole sur l'enseignement. Des laïcs entreprennent l'étude des textes anciens ; des humanistes érudits, comme l'Italien Lorenzo Valla, livrent une critique savante des traductions de la Bible et de tous les textes fondant les dogmes et les traditions de l'Église. La mise au point de l'imprimerie permet de considérablement développer la circulation des livres, et contribue à répandre les idées nouvelles dans toute l'Europe. Hors d'Italie, des humanistes -- comme Érasme aux Pays-Bas, Thomas More en Angleterre, Johannes Reuchlin en Allemagne ou Jacques Lefèvre d'Étaples en France -- utilisent cette érudition nouvelle pour évaluer la pratique des clercs et parvenir à une connaissance plus précise des Écritures saintes. Leurs recherches savantes jettent ainsi les bases sur lesquelles Martin Luther, puis Jean Calvin et d'autres réformateurs vont s'appuyer pour affirmer que la Bible (et non l'Église) est la source unique de toute autorité religieuse. 3 LES DIFFÉRENTES FORMES DE LA RÉFORME 3.1 Le luthéranisme 3.1.1 La Réforme luthérienne dans les États allemands 3.1.1.1 La rupture entre Martin Luther et l'Église romaine Bible de Luther Bible luthérienne, dite Bible de Luther. Fac-similé de l'édition de 1541 ayant appartenu à l'Électeur de Saxe. Bibliothèque de l'université, Iéna (Allemagne). James L. Amos/Corbis La réforme protestante est lancée le 31 octobre 1517 dans les États allemands, lorsque le théologien Martin Luther publie « 95 thèses « dénonçant la pratique de la vente d'indulgences (rémission des peines temporelles des péchés en échange d'un paiement) qui permet à la papauté de financer la construction de la basilique Saint-Pierre à Rome. Lorsque l'autorité pontificale ordonne au théologien rebelle de se rétracter, celui-ci réclame une réforme, s'attaque à divers sacrements, et préconise une religion fondée sur la foi individuelle guidée par les enseignements de la Bible. Excommunié par le pape en janvier 1521, Martin Luther est également convoqué par l'empereur Charles Quint, lequel, au cours de la diète de Worms (avril 1521), lui exhorte à son tour de se rétracter. Refusant de se soumettre, Martin Luther est déclaré hors la loi. Pendant près d'une année, il se cache au château de Wartburg, rédigeant des libelles exposant ses principes, et traduisant en allemand le Nouveau Testament. Bien que ses écrits soient interdits par décret impérial, ils continuent d'être vendus ouvertement et contribuent ainsi à faire des grandes villes allemandes des centres du luthéranisme. 3.1.1.2 La crise religieuse dans les États allemands Guerre des paysans Brandissant leur bannière (une chaussure liée, symbolisant sans doute le misérable statut des révoltés), les paysans révoltés menacent un noble cavalier.Hans Schaüfelein, Trotspiegel. Gravure sur bois du xvi e siècle.
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« 3.1.1. 2 La crise religieuse dans les États allemands Guerre des paysansBrandissant leur bannière (une chaussure liée, symbolisant sans doute le misérable statut des révoltés), les paysans révoltésmenacent un noble cavalier.Hans Schaüfelein, Trotspiegel.

Gravure sur bois du xvi e siècle.Keystone Pressedienst GmbH Le mouvement de réforme se propage rapidement parmi le peuple et, quand Martin Luther retourne à Wittenberg, il fait déjà figure de chef théologique.

Les États allemandssont alors divisés.

Ceux qui ont le plus intérêt à maintenir l’ordre établi — c’est-à-dire l’empereur, la plupart des princes et le haut clergé — défendent l’Église catholiqueromaine.

Le luthéranisme est en revanche soutenu par les princes allemands du Nord, le bas clergé, les marchands et de larges fractions de la paysannerie, qui voient dansla Réforme un moyen d’acquérir une plus grande indépendance religieuse et économique.

La guerre ouverte entre les deux factions s’installe en 1524 lorsqu’éclate la guerredes paysans.

Inspirée des enseignements de Martin Luther et formulée en termes religieux, la principale revendication des paysans révoltés est l’abolition des corvées,traditionnellement imposées par les seigneurs cléricaux ou laïques.

S’il désapprouve ces appels à la réforme religieuse pour légitimer un changement du systèmeéconomique, Martin Luther exhorte les seigneurs à satisfaire certaines revendications des paysans en vue d’aboutir à un règlement pacifique du conflit.

Puis en 1525, il seretourne brutalement contre les paysans, condamnant sévèrement leurs recours à la violence dans un pamphlet intitulé Wider die mördischen und räubischen Rotten der Bauern (« Contre les hordes criminelles et pillardes des paysans »). La révolte est matée en 1525, mais la fracture entre luthériens et catholiques romains s’accroît.

Une forme de compromis est trouvée lors de la première diète de Spire, en1526 : on convient alors que les princes allemands le souhaitant seront libres de pratiquer le luthéranisme.

Mais, lors d’une seconde diète de Spire réunie trois ans plustard, la majorité catholique abroge cet accord ; les protestations de la minorité luthérienne valent à ces princes le nom de « protestants ».

Les premiers protestants sontdonc des luthériens, le terme ayant été par la suite étendu à toutes les sectes chrétiennes qui voient le jour à partir de la révolte contre Rome. 3.1.1. 3 Melanchthon et la mise en place du credo luthérien Cranach l'Ancien, MelanchthonRéformateur religieux allemand précurseur de la réforme protestante, Melanchthon reste très attaché à l'idée d'unité au sein del'Église chrétienne, idée qui lui a largement été reprochée par les luthériens de stricte obédience.

Melanchthon a joué un rôleimportant dans la réorganisation du système éducatif allemand.Lucas Cranach l'Ancien, Philipp Schwarzerd, dit Melanchthon.Kurpfälzisches Museum, Heidelberg (Allemagne).Agenzia LUISA RICCIARINI—MILANO En 1530, l’érudit et réformateur allemand Melanchthon rédige une proclamation modérée des dogmes du luthéranisme intitulée la Confession d’Augsbourg, et qui estsoumise à l’empereur Charles Quint et à la faction catholique.

Si elle ne réussit pas à réconcilier catholiques et luthériens, elle n’en devient pas moins la base de la nouvelleÉglise et du nouveau credo luthérien.

Au cours des années suivantes, une série de guerres avec la France et les Turcs ottomans empêche Charles Quint d’employer sesforces militaires contre les luthériens.

Puis en 1546, libre de tout engagement international, l’empereur s’allie au pape pour entreprendre une guerre contre la ligue deSmalkalde, une alliance militaire de princes luthériens allemands.

La guerre de religion en Allemagne prend fin avec la paix d’Augsbourg, signée en 1555.

Elle donne àchacun des quelque trois cents princes allemands la possibilité de choisir entre le catholicisme et le luthéranisme, et d’imposer son choix à ses sujets.

C’est ainsi que leluthéranisme — confession de près de la moitié de la population allemande — est officiellement reconnu, et que disparaît le principe de l’unité religieuse de l’Europeoccidentale sous l’autorité suprême du pape. 3.1. 2 La propagation du luthéranisme dans les Pays-Bas espagnols Van de Venne, Pêche des âmesReprésentation allégorique des affrontements entre catholiques et protestants dans les Provinces-Unies au début du xvii e siècle.

Aucamp catholique (à la droite du tableau) s'opposent les protestants rassemblés derrière Maurice de Nassau, Jacques Ier d'Angleterreet Christian IV du Danemark.

Dans le fleuve intermédiaire, les prêtres et pasteurs essaient d'attirer à eux les âmes« flottantes ».Adriaen Pietersz.

Van de Venne, Pêche des âmes, 1614.

Huile sur toile, 98 × 189 cm.

Rijksmuseum, Amsterdam.Archivo Fotografico Oronoz Dans les Pays-Bas espagnols (aujourd’hui les Pays-Bas et la Belgique), l’influente bourgeoisie éclairée qui s’est formée au cours du Moyen Âge fait bon accueil auprotestantisme.

Mais l’empereur Charles Quint, dont la puissance militaire est mieux établie sur ce territoire que dans les États allemands, tente d’en arrêter la progressionen faisant brûler publiquement les livres de Martin Luther et en installant l’Inquisition en 1522. Ces mesures sont pourtant sans effet et, vers le milieu du XVIe siècle, le protestantisme s’est imposé dans toutes les provinces du Nord (aujourd’hui les Pays-Bas), les provinces du Sud (aujourd’hui la Belgique) restant pour leur part essentiellement catholiques.

La majorité des Hollandais embrasse le calvinisme, qui constitue un lienidéologique puissant dans la lutte nationale engagée contre les souverains catholiques espagnols.

Ils se révoltent en 1566, et la guerre se poursuit jusqu’en 1648, date àlaquelle l’Espagne renonce à toute prétention sur le pays par suite de la paix de Westphalie.

Les Pays-Bas, jusque-là espagnols, deviennent ainsi un État protestantindépendant.. »

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